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Sory Kaba : « Aucun Sénégalais n’a pris part au vote du Gabon »


Sory Kaba : « Aucun Sénégalais n’a pris part au vote du Gabon »

Les Sénégalais établis au Gabon s’inquiètent de leur sort après les évènements post-électoral. La situation des compatriotes envoyées en Arabie Saoudite pour travailler comme femmes de ménages voire devenir « esclaves »  de leur patron. Son Excellence Sory Kaba, directeur général des Sénégalais de l’extérieur passe en revue toutes ces questions brûlantes de l’actualité. Il s’entretient à Seneweb.

La situation qui prévaut au Gabon inquiète plus d’un, surtout les Sénégalais établis dans ce pays. Quelles sont les démarches que l’Etat mène pour assister ces compatriotes qui sont dans le désarroi ?

La situation des Sénégalais au Gabon est une situation préoccupante au regard du contexte post-électoral ou le contentieux est ouvert entre les différents acteurs. Il est évident que dans un tel contexte, nos compatriotes qui résideraient dans une telle zone auraient des difficultés. Mais nous rendons grâce à Dieu, jusqu’ici on n’a pas encore enregistré de mort d’homme de la part de la communauté sénégalaise présente au Gabon et qui fait partie des premières communautés dans ce pays.

L’ambassadeur est en train de faire de sorte que nous puissions avoir d’ici peu de temps la situation exacte de tous ceux qui ont été victimes de par leur commerce. Parce l’essentiel de nos compatriotes résidents au Gabon travaillent dans le commerce.

Mais il y aurait des Sénégalais qui sont victimes des exactions ?

Jusqu’au dernières nouvelles, il n y a en avait pas au niveau du marché Faure Eboué qui est le marché où exercent l’essentiel de nos compatriotes, il n’y avait pas encore beaucoup de dégâts. C’est peut-être les commerces qui sont dans certaines rues principales où au passage les moments de foule qui se mobilisent qui font des dégâts. Maintenant certains compatriotes qui ont leurs commerces dans ces rues peuvent être victimes. Mais l’ambassadeur promet de nous faire la situation pour qu’on ait exactement la cartographie des victimes sur le plan matériel.

Il parait que l’Etat aurait pris les devants. C’est quoi la démarche utilisée ?

Il me permet de rappeler que c’est dans un contexte aussi où on avait ouvert un registre à l’Ambassade pour une inscription au retour volontaire. C’est une procédure qu’on a lancé quatre ou trois mois bien avant les élections. On avait à peu près une liste de huit cents Sénégalais candidats au retour parce que les conditions de séjour au Gabon se détériorent de jour en jour. Et l’option du gouvernement est dorénavant, de prendre les devants à chaque fois que de besoin en ouvrant un registre pour inviter nos compatriotes à s’inscrire volontairement et de revenir au Sénégal au frais de l’Etat du Sénégal. Des familles, des personnes individuelles, des professionnels, des sans-papiers et ceux qui sont en situation irrégulière également. Il y a toute la communauté dans sa composante hétérogène.

Pourquoi vous n’avez pas enclenché le rapatriement ?

Quand on a déclenché les procédures d’opérations de rapatriement, les élections se sont pointées et le contexte ne s’y pointait plus. Il fallait qu’on attende la fin des élections pour procéder au rapatriement. Mais on avait déjà trouvé un avionneur et le contrat était déjà signé, il ne nous restait qu’à faire des choix par jour et par nombre de personnes en priorisant les familles, les personnes du troisième âge, ceux qui sont dans une situation de détresse assez avancée. On était à peu près sur cinq à six vols pour pouvoir ramener l’ensemble des compatriotes. Donc on attendait la fin des élections jusqu'a ce que le contentieux ouvert se renferme, le pays redevienne normal pour que nous puissions lancer la procédure de rapatriement.
Au-delà, après ces élections, il y aura d’autres candidats et je suis sûr que la liste des huit cents va s’allonger. Mais le gouvernement avait pris toutes les dispositions dans ce domaine pour faire revenir nos compatriotes parce qu’ils voulaient revenir volontairement.

Certains compatriotes ont clairement dit qu’ils s’enferment dans leurs maisons par peur de représailles, parce qu’ils sont en danger. Que fait le gouvernement pour eux ?

C’est des choses qui sont à l’étude. Mais le mieux pour nous gouvernement, le mieux pour les Sénégalais, c’est qu’on ne peut pas être dans un contexte d’insécurisé généralisée pour pouvoir procéder à un rapatriement avec quiétude. Ce n’est pas possible. Si aujourd’hui les Sénégalais se sont terrés dans leurs maisons, c’est parce qu’ils ont respecté le mot d’ordre de l’Ambassade, ne pas se mêler des affaires intérieures des Gabonais. On est en migration dans ce pays ami, on y vit on y gagne sa vie, quand c’est des contentieux à la suite des élections, on n’a pas à y prendre part, on reste chez soi. Dans un tel contexte conviendrez avec moi qu’il sera difficile de procéder à un ramassage, parce qu’il faudrait que les personnes sortent de chez eux avec leurs bagages, il faut qu’ils se mettent à voiture pour aller à l’aéroport. Et tout ce processus, il faut sécuriser les routes par lesquelles ils passent sinon ils vont faire l’objet d’attaques et ça va encore empirer la situation.

Nous avons reçu des informations qui font état que des Sénégalais auraient pris part au vote. Qu’en est-il réellement, vous confirmez ou vous infirmez ?

Lorsque nous avons reçu l’information, nous avons procédé à la vérification. Vérification faite, aucun Sénégalais n’a pris part au vote. Exceptés les binationaux qui sont dans le fichier électoral gabonais, qui ont une carte d’identité nationale gabonaise, qui ont une carte électeur gabonaise, ils ont le droit de vote. C’est une précision de taille que je voulais apporter. Parce qu’il ne faudrait pas qu’on mette de l’amalgame au point d’exposer la vie de nos compatriotes. Parce que si confirme que nos compatriotes ont pris part au vote ils seront stigmatisés. Ils seront systématiquement des cibles d’une partie ou d’une autre.

Ou en est le processus de démantèlement des réseaux qui envoient des Sénégalaises en Arabie Saoudite pour employées comme domestiques par leur tuteur ?

Pour que nul n’en ignore pour qu’ils comprennent notre démarche, un nombre important de compatriotes ont été emprisonnés en Gambie sous peine capitale, de négociation en négociation, ils ont été libérés. C’est la forme d’expression de la diplomatie. Quand on règle un problème qui a un enjeu lié à une vie ou à une mort, on ne pose pas les débats sur la place publique. La diplomatie s’exprime dans toute sa plénitude et à haut niveau pour que des solutions soient trouvées. L’autre exemple, un compatriote sous peine capitale en Chine.. même chose il a été libéré. C’est des éléments de réussite qui nous font croire que la meilleure démarche quand un compatriote se trouve être en danger de mort, c’est d’en faire un débat entre quatre murs et en toute responsabilité.

Et l’ampleur du phénomène de nos compatriotes qui partent en Arabie Saoudite ?

Le meilleur pour elles et leurs familles, beaucoup d’actions ont été faites pour freiner et contenir ce processus. Nous gérons ce dossier en douceur. Ne serait-ce qu’hier (l’entretien a lieu mercredi 07 septembre), un avocat sénégalais m’a appelé plaidant pour une agence qui a été actuellement arrêtée avec ses complices par la Direction des investigations criminelles (Dic) en attente de jugement. Et il y en a plusieurs comme ça. Et ça c’est la énième arrestation depuis que le phénomène a pris de l’ampleur. Nous sommes sur l’étude pour prendre des mesures conservatoires en termes d’approches globales. Ce sont des actions pour dissuader les intermédiaires. Ces derniers ne sont intéressés que par leur gain. Nous, nous sommes intéressés par le processus par lequel elles sont parties mais également leurs conditions de séjour.

Quelles sont les mesures conservatoires que l’Etat a prises ?

Notre ambassade à Ryad est mise à contribution pour que toute compatriote qui arrive dans le territoire Saoudien qu’il soit informé. Qu’on puisse avoir son adresse physique, qu’on puisse connaître son tuteur, qu’on puisse avoir une idée du contrat. L’objectif, c’est ce que le contrat signé à Dakar soit soumis à l’inspection du travail. Mais pour que cela puisse se faire, il faudrait qu’on ait un accord en termes de gestion des flux migratoires entre le Sénégal et l’Arabie Saoudite ou en terme de main d’œuvre entre l’Arabie Saoudite et le Sénégal. Et ça prendra le temps qu’il faut pour qu’on puisse avoir de tels accords.

Mais vous avez d’autres stratégies pour ceux qui partent au Qatar. Donc pourquoi pas ne pas les adopter pour la destination de l’Arabie Saoudite ?

La police Sénégalaise à l’aéroport est également mise à contribution indépendamment des agents d’enquêtes qui sont sur le terrain. Ils abattent un travail alléchant sur le terrain. Nous leur donnons toutes les informations que nous détenons par devers nous. Tous les ministères interpellés sont mis en contribution et mettent des actions de terrain pour contenir ce phénomène. On n’a pas besoin de faire de la publicité autour de ces considérations sinon toutes les agences vont fonctionner de manière occulte et il sera difficile de les identifier. Croyez-moi d’ici sous peu de temps on n’entendra plus parler de ce phénomène.



Jeudi 8 Septembre 2016 - 06:36





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