La Justice sénégalaise semble hâter le pas vers la fin de l’impunité. Du temps du régime de Wade, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) avait déposé des centaines de dossiers sur la table du Procureur de la République. Conformément à ses engagements, le régime actuel a décidé de dépoussiérer tous ces dossiers. Le Quotidien a appris de sources judiciaires que le Parquet a déjà commencé à éplucher un rapport de la Centif relatif à un «détournement d’environ deux milliards de francs Cfa» des comptes du défunt Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes). La Cellule soupçonne Me Mbaye Jaques Diop d’avoir «viré d’importantes sommes d’argent liquide du compte de l’ancienne institution consultative du Sénégal vers son compte personnel». Après avoir découvert le pot-aux-roses, Ngouda Fall Kane, alors patron de la Centif et son équipe avaient saisi le Parquet aux fins de poursuites contre l’ancien président du Craes.
Le Quotidien a tenté de joindre Me Mbaye Jaques Diop pour recueillir sa version. Mais son téléphone était sous boîte vocale. Joint au téléphone, un de ses proches notamment, M. Yatma Fall nous a informés que l’ancien président du Craes est hors du Sénégal.
Lorsque la Centif dépose un dossier au Parquet, le procureur de la République est tenu de saisir immédiatement un juge d’instruction. Malheureusement, l’application de cette procédure faisait défaut. Car, le président Abdoulaye Wade, via son Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, s’opposait à toute poursuite contre un quelconque baron de son régime. On se souvient d’ailleurs que l’Exécutif avait introduit un projet de loi portant modification de l’article 29 alinéa 1 de la loi 2004-09 du 6 février 2004 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Et certains députés avaient refusé de voter un tel texte. Parmi eux, le président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale, Me Abdoulaye Babou, qui avait qualifié ledit projet, à l’émission Grand Jury de Rfm du 5 juin 2011, d’«un des projets de loi les plus sensibles depuis l’alternance». L’objectif visé était de protéger d’éventuels mis en cause dans des affaires de blanchiment.
TENTATIVE DE RéVISION DE LA LOI SUR LE BLANCHIMENT
Avec le régime libéral, les détournements de fonds publics, le gaspillage au plus haut de l’Etat, l’enrichissement illicite, le blanchiment d’argent, la passation de marchés par entente directe, etc., étaient monnaie courante et quasi impunis. Beaucoup de personnalités ont été épinglées par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Au lieu d’être sanctionnés, certains pontes de ce régime ont été promus. L’impunité était érigée en règle. C’est pourquoi, le régime de Macky Sall est très attendu sur la gouvernance financière où le Sénégal devrait encore faire beaucoup d’efforts pour accélérer la croissance, mais aussi motiver les investisseurs. Les sources du Quotidien ont ainsi indiqué que le nouveau pouvoir fera de «tout son possible pour tirer toutes ces affaires au clair». A les en croire, cette histoire du Craes n’est que le début d’une série de poursuites que le procureur de la République entend enclencher.
Créé en 2003, le Craes a été dissout en 2008 et remplacé par le Conseil économique et social, quatrième institution de l’Etat. Le Conseil de la République constituait un organe de conseil du président de la République, du Gouvernement et de l’Assemblée nationale. Il était composé de cent membres représentatifs de l’ensemble des catégories politiques, socio-économiques et professionnelles. 25 étaient nommés par le président de la République ; 25 autres représentaient les organisations socio-professionnelles et les 50 restants étaient issus des collectivités locales.
dialigue@lequotidien.sn
Source: Le Quotidien
Le Quotidien a tenté de joindre Me Mbaye Jaques Diop pour recueillir sa version. Mais son téléphone était sous boîte vocale. Joint au téléphone, un de ses proches notamment, M. Yatma Fall nous a informés que l’ancien président du Craes est hors du Sénégal.
Lorsque la Centif dépose un dossier au Parquet, le procureur de la République est tenu de saisir immédiatement un juge d’instruction. Malheureusement, l’application de cette procédure faisait défaut. Car, le président Abdoulaye Wade, via son Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, s’opposait à toute poursuite contre un quelconque baron de son régime. On se souvient d’ailleurs que l’Exécutif avait introduit un projet de loi portant modification de l’article 29 alinéa 1 de la loi 2004-09 du 6 février 2004 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Et certains députés avaient refusé de voter un tel texte. Parmi eux, le président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale, Me Abdoulaye Babou, qui avait qualifié ledit projet, à l’émission Grand Jury de Rfm du 5 juin 2011, d’«un des projets de loi les plus sensibles depuis l’alternance». L’objectif visé était de protéger d’éventuels mis en cause dans des affaires de blanchiment.
TENTATIVE DE RéVISION DE LA LOI SUR LE BLANCHIMENT
Avec le régime libéral, les détournements de fonds publics, le gaspillage au plus haut de l’Etat, l’enrichissement illicite, le blanchiment d’argent, la passation de marchés par entente directe, etc., étaient monnaie courante et quasi impunis. Beaucoup de personnalités ont été épinglées par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Au lieu d’être sanctionnés, certains pontes de ce régime ont été promus. L’impunité était érigée en règle. C’est pourquoi, le régime de Macky Sall est très attendu sur la gouvernance financière où le Sénégal devrait encore faire beaucoup d’efforts pour accélérer la croissance, mais aussi motiver les investisseurs. Les sources du Quotidien ont ainsi indiqué que le nouveau pouvoir fera de «tout son possible pour tirer toutes ces affaires au clair». A les en croire, cette histoire du Craes n’est que le début d’une série de poursuites que le procureur de la République entend enclencher.
Créé en 2003, le Craes a été dissout en 2008 et remplacé par le Conseil économique et social, quatrième institution de l’Etat. Le Conseil de la République constituait un organe de conseil du président de la République, du Gouvernement et de l’Assemblée nationale. Il était composé de cent membres représentatifs de l’ensemble des catégories politiques, socio-économiques et professionnelles. 25 étaient nommés par le président de la République ; 25 autres représentaient les organisations socio-professionnelles et les 50 restants étaient issus des collectivités locales.
dialigue@lequotidien.sn
Source: Le Quotidien