Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé les dernières revues du programme économique et financier du Sénégal. Une approbation qui a donné lieu à un décaissement de 133 milliards de FCFA. Par cette décision, le conseil d’administration a jugé satisfaisant les résultats obtenus par le Sénégal des réformes mis en œuvre. Etant donné que le Sénégal a donné des garanties en supprimant progressivement les subventions. Le Représentant résident du Fmi pour le Sénégal, Mesmin Koulet-Vicktot, a fait face à la presse hier dans le cadre de l’achèvement des revues qui a permis le déblocage immédiat d’environ 133 milliards de FCFA au Sénégal. De façon globale, le programme du Fmi avec le Sénégal a été, selon M. Koulet-Vicktot, une « réussite, même si les objectifs en termes de déficit et de l’endettement ont été en dessous des attentes liées aux différents chocs qui ont impacté l’économie sénégalaise. En dépit des conjonctures internationales difficiles, les recettes budgétaires ont fortement augmenté et des réformes ont été mises en œuvre », se félicite le représentant de Fmi. Sur la décision du gouvernement de réduire les subventions à l’énergie et le rapport de la Cour des comptes, Mesmin Koulet-Vicktot a indiqué que cette réduction se justifie par le statu quo qui était devenu intenable pour les finances publiques. « En 2021, les subventions à l’énergie ont coûté à l’Etat du Sénégal 150 milliards CFA. En 2022, elles se sont élevées à 750 milliards, absorbant près de 23% des recettes de l’Etat. Un tel niveau de subvention est supérieur à ce que l’Etat du Sénégal va engranger en termes de recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures en 2023, 2024 et 2025. En l’absence de mesures, les subventions pourraient coûter 800 milliards de FCFA, représentant 20% des recettes budgétaires de l’Etat. Ces subventions ont été le principal moteur du déficit élevé en 2022 », a-t-il justifié. À l’en croire ces subventions sont régressives, dans la mesure où elles profitent aux couches les plus aisées de la population. « Sur les 750 milliards FCFA dépensés l’année dernière, plus de 80% ont bénéficié aux couches les plus aisées de la population. Donc, tous ceux qui sont épris de justice et d’équité sociale devraient soutenir cette décision, parce que les économies réalisées vont être affectées aux dépenses sociales qui vont contribuer à réduire la pauvreté », poursuit-il. Récemment, le gouvernement a pris certaines mesures qui ont entraîné une hausse des prix du carburant et de l’électricité. Pour M. Koulet-Vicktot, avec cette décision, le niveau d’inflation du Sénégal serait de l’ordre de 5%. Dans un contexte de cherté de la vie, ça va peser sur certains ménages. C’est pour cela que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures d’accompagnement. Et cette réduction des subventions réclamée par le Fmi était aussi une condition pour le décaissement des 133 milliards FCFA. « Le ministre de la Justice nous a indiqué avoir saisi le procureur » S’agissant du rapport de la Cour des comptes, le Représentant de Fmi s’est félicité de la série d’engagements en matière de transparence et de reddition de compte pris par le gouvernement vis-à-vis des partenaires financiers. Le suivi du rapport de la Cour des comptes était alors sur toutes les lèvres. Sur ce point, M. Koulet-Vicktot semble rassuré. « Nous, Fmi, nous allons être attentifs et engagés à accompagner le gouvernement à mettre en œuvre les recommandations de ce rapport. D’ailleurs, ce matin (hier) le ministre de la Justice nous a indiqué qu’il a transféré le dossier au procureur de la République », conclut-il.