Par le concours des évènements, des profils émergent de la ligne de front du Pds pour succéder à Abdoulaye Wade. Si certains traînent des tares, d’autres font preuve d’un leadership naturel. Tous ont sur les épaules un héritage lourd et le défi de succéder au Pape du Sopi.
Le clairon du destin a sonné. «L’irremplaçable chef unique» doit être impérativement remplacé. Dans le navire libéral, cela fait une religion qu’il serait «impossible» de succéder à un capitaine de la trempe de Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, ses héritiers doivent inéluctablement surmonter un dilemme délicat. Le Pape du Sopi doit trouver successeur dans les mois ou années à venir, selon un schéma à déterminer par ce qui reste du Parti démocratique sénégalais (Pds). A qui peut-on confier le destin du navire du Pds ? Wade a fait le vide autour de lui. Dans l’antichambre des officiers, ces lieutenants aiment souvent laisser leur réponse au temps tout en œuvrant et manœuvrant pour la succession. Ils ne revendiquent ni le charisme de Abdoulaye Wade ni ses méthodes contestées avec lesquelles il a gouverné le parti et le Sénégal.
Short-list naturelle
A la lueur des combats politiques en cours depuis la perte du pouvoir, un quinté est en train d’émerger du lot. Cette short-list n’épargnerait pas Me Ousmane Ngom et le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates Modou Diagne Fada. L’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye garde un silence bavard, ne ratant jamais ses cibles par des tirs de sommation. Le maire de Dagana Oumar Sarr est mis en selle par le chef du parti, Abdoulaye Wade, qui l’a désigné coordonnateur du parti. Depuis, les actes qu’il pose ne démontrent pas un manque d’ambition pour tenir le gouvernail libéral. Il reste que le plus sournois, dans la démarche et dans ses actes, demeure Wade-fils. Adoptant la stratégie du silence, l’ancien super ministre d’Etat Karim Wade ne cache pas son appétit de s’appuyer sur l’héritage de son père pour conquérir le Sénégal. Ses multiples convocations à la Section de recherches de la gendarmerie nationale lui donnent l’occasion de se «victimiser» davantage. C’est apparemment bien parti pour lui, qui a su remobiliser tout ce que son père avait de «fidèles» lors de ses différents rendez-vous avec les enquêteurs.
Souleymane Ndéné Ndiaye : Le franc-tireur
Son ancrage dans le Pds n’est plus à vendre. Souleymane Ndéné est un fidèle parmi tant d’autres, qui veut se faire une place au soleil libéral. Les positions de pouvoir qu’il a pu capitaliser, notamment en tant que Premier ministre ont fait du maire de Guinguinéo un leader, caractérisé par son franc-parler. Toutefois, l’ancien Premier ministre est quasiment incapable de payer sa part de responsabilité dans la défaite de son mentor Abdoulaye Wade, le 25 mars dernier. Une puissance- pour avoir été Directeur de cabinet, chef de gouvernement et directeur de campagne- presque en déclin. Par moment, il a été noyé par les Forces alliées (Fal 2012). Ses frères de parti voient encore en lui, le symbole de la défaite face à la déferlante du M23 et des forces de l’opposition. Sa maigre base politique de Guinguinéo ne le conforte guère dans la lutte pour la succession. Malgré tout, Ndéné continue d’assumer ses points de vue. En polémiste chevronné, il peut cependant, moins pour ses résultats que pour son Cv étoffé par ses différentes fonctions, solliciter la «tête» du Pds, ou en tout cas figurer dans le peloton de tête d’une gestion collégiale.
Me Ousmane Ngom : Le repenti éloquent
Tant bien que mal, l’avocat profite du vide laissé par son mentor Abdoulaye Wade. Depuis avril dernier, il est au front, sinon à la première ligne. Me Ousmane Ngom a été le premier à s’attirer les foudres du procureur de la République en pleine campagne électorale. De Kolda, il a été conduit manu militari par la Brigade d’intervention polyvalente. L’ancien ministre de l’Intérieur a assimilé l’art de convaincre sans avoir (toujours) raison. Son nouveau manteau de vice-président de l’Internationale libérale le revigore. Dans les circonstances du retour au bercail, Abdoulaye Wade l’a choisi comme porte-parole. Son expérience politique en tant qu’ancien patron de l’ex-Parti libéral sénégalais (Pls) est un bonus pour lui. Elle est aussi un lourd handicap qu’il traînera face aux fidèles «mariés»- jusqu’ici- pour le meilleur et pour le pire au Pds comme Oumar Sarr et Ndéné. Le numéro 2 du Pds des années 1990 avait quitté ses frères de parti en 1998 pour créer le Pls et avait tourné en dérision le «démocrate» (Wade) en «autocrate». De ce fait, Me Ousmane Ngom manque de légitimité historique. Il aurait besoin d’une repentance mais aussi du pardon collectif de ses «frères» pour pouvoir aspirer à la direction du Pds. Sur la balance électorale, l’homme ne pèse pas lourd. Son fief, Saint-Louis, est un fleuve dans lequel il se bat avec des crocodiles de la politique «de tous les jours» comme Ahmet Fall Braya, Ousmane Masseck Ndiaye. Il n’en demeure pas moins qu’il a le flair politique.
Karim Wade : Tous «derrière le gosse» ?
Son entrée et des différents actes ont été tous parrainés et supervisés par son père secrétaire général, Abdoulaye Wade. Karim Wade n’a pas vécu l’aventure de l’opposition. Il a guetté les perspectives plus favorables qu’offre la position de président de la République qu’était son père pour tendre son nez dans le Parti démocratique sénégalais. Frappé par le virus de la succession, il s’est fait materner par un Papa qui ne s’alimente que de politique. Une vitamine P qui lui a inspiré la création du mouvement Génération du concret pour… concrétiser son rêve de prendre le fauteuil présidentiel. Et la vitamine F comme finances- «ingénieur financier»- le plus intelligent de tous, selon le père, lui a donné de l’embonpoint politique. Il tiendra ainsi en laisse tous les «concrétistes» par la juteuse Anoci et même les plus influents du Pds. Au lieu de renforcer le Parti, il en débauche des responsables guidés par les postes dans l’appareil étatique. Dans son cabinet, le plan de succession de son père se murit. Le néophyte n’est pas son père, fonce aveuglément vers son objectif. Premier défi pour la succession : la conquête de la mairie de Dakar en 2009. Il a été battu à plate couture jusque dans son bureau de vote du Point E. Contre toute attente, Abdoulaye Wade le bombarde ministre d’Etat, des Infrastructures, de la Coopération internationale, des Transports et de l’Aménagement du territoire. Puis, on lui rajoute le gouffre à milliards à savoir le département de l’Energie. Pour lui, comme pour Papa, l’argent est l’arme qui permet d’atteindre des ambitions présidentielles. Dans le Pds, Karim s’affiche comme un diviseur, le plus responsable de la défaite du père, le 25 mars dernier, exacerbant ainsi son manque de légitimité. Depuis lors, il a adopté la stratégie du silence et de la victime. D’aucuns pensent que l’issue négative des auditions dont il fait l’objet ferait de lui un adversaire de Macky Sall en 2017. Ou après. Les nombreux rendez-vous ratés du congrès de la succession prêtent à Abdoulaye Wade l’intention d’imposer le fils, «les rebelles» Pape Diop, Mamadou Seck et autres étant partis. Mais Souleymane Ndéné, Oumar Sarr, Ousmane Ngom et Cie, vont-ils accepter d’être «derrière le gosse» ?
Omar Sarr : Informatique mais pas charismatique
L’homme draine de la légitimité politique historique. Oumar Sarr est l’un des rares responsables libéraux à battre le tout puissant Parti socialiste dans son fief de Dagana en 1996. Certains avancent que cet homme est craint, du fait de sa compétence en informatique. Le maire de Dagana est réputé être un doué de l’ordinateur. Un atout pour la maîtrise du fichier électoral. Durant tout son règne, Abdoulaye Wade n’a jamais fait montre de mépris à son endroit. Au soir de sa carrière politique, le Pape du Sopi le nomme coordonnateur du Pds. Ce fut une surprise chez certains Libéraux. Mais le walo-walo avance masqué. Quand ses détracteurs l’assaillent, il réplique par le mépris. Il incarne un leadership dans le parti. Mais, Oumar Sarr doit s’inscrire à l’école du charisme. L’ancien ministre d’Etat doit travailler son verbe. Il manque d’éloquence pour haranguer les foules. Il est parmi les dignitaires du régime libéral à devoir justifier leurs biens devant le Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Reste à savoir s’il va tirer profit de sa posture de victime.
Modou Diagne Fada : Le construit du Pds
«C’est Macky Sall qui est en train de fabriquer un rival extrêmement dangereux pour 2017». En procédant à un tel constat à travers les colonnes de Walfadjiri, Modou Diagne Fada fait allusion à Karim Wade. La même observation peut être faite du dernier communiqué de Wade-père signé par son porte-parole de circonstance de son retour au pays, Me Ousmane Ngom. Le temps que cette thèse se fortifie, on peut se demander si Modou Diagne Fada doit faire la place à Wade-fils. L’actuel président du groupe parlementaire libéral est l’un des grands responsables à faire toutes ses classes dans le parti. Etant étudiant, il a subi les contrecoups du régime d’alors. Puis, il a gravi les échelons en commençant par diriger l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl). Il devient un responsable éminent du parti jusqu’à devenir même, à un moment donné, le porte-parole. Modou Diagne Fada était le député le plus jeune de l’Assemblée nationale en 1998. En observant ses stratégies de contre-attaques, on se rend compte que l’homme est un stratège en «sciences de l’opposition». Il dégage une légitimité difficile à contester dans la famille libérale. Face à l’humiliation organisée en 2007, l’enfant de Darou Mouhty s’était rebellé en créant une liste de candidats aux Législatives, Waar-wi. Le score satisfaisant obtenu a amené son mentor Abdoulaye Wade à reconsidérer ses relations avec lui. Cependant, en mettant en selle Karim Wade, l’homme semble manquer d’ambition pour être candidat à cette «alternance générationnelle» au sein du Pds.
Le clairon du destin a sonné. «L’irremplaçable chef unique» doit être impérativement remplacé. Dans le navire libéral, cela fait une religion qu’il serait «impossible» de succéder à un capitaine de la trempe de Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, ses héritiers doivent inéluctablement surmonter un dilemme délicat. Le Pape du Sopi doit trouver successeur dans les mois ou années à venir, selon un schéma à déterminer par ce qui reste du Parti démocratique sénégalais (Pds). A qui peut-on confier le destin du navire du Pds ? Wade a fait le vide autour de lui. Dans l’antichambre des officiers, ces lieutenants aiment souvent laisser leur réponse au temps tout en œuvrant et manœuvrant pour la succession. Ils ne revendiquent ni le charisme de Abdoulaye Wade ni ses méthodes contestées avec lesquelles il a gouverné le parti et le Sénégal.
Short-list naturelle
A la lueur des combats politiques en cours depuis la perte du pouvoir, un quinté est en train d’émerger du lot. Cette short-list n’épargnerait pas Me Ousmane Ngom et le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates Modou Diagne Fada. L’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye garde un silence bavard, ne ratant jamais ses cibles par des tirs de sommation. Le maire de Dagana Oumar Sarr est mis en selle par le chef du parti, Abdoulaye Wade, qui l’a désigné coordonnateur du parti. Depuis, les actes qu’il pose ne démontrent pas un manque d’ambition pour tenir le gouvernail libéral. Il reste que le plus sournois, dans la démarche et dans ses actes, demeure Wade-fils. Adoptant la stratégie du silence, l’ancien super ministre d’Etat Karim Wade ne cache pas son appétit de s’appuyer sur l’héritage de son père pour conquérir le Sénégal. Ses multiples convocations à la Section de recherches de la gendarmerie nationale lui donnent l’occasion de se «victimiser» davantage. C’est apparemment bien parti pour lui, qui a su remobiliser tout ce que son père avait de «fidèles» lors de ses différents rendez-vous avec les enquêteurs.
Souleymane Ndéné Ndiaye : Le franc-tireur
Son ancrage dans le Pds n’est plus à vendre. Souleymane Ndéné est un fidèle parmi tant d’autres, qui veut se faire une place au soleil libéral. Les positions de pouvoir qu’il a pu capitaliser, notamment en tant que Premier ministre ont fait du maire de Guinguinéo un leader, caractérisé par son franc-parler. Toutefois, l’ancien Premier ministre est quasiment incapable de payer sa part de responsabilité dans la défaite de son mentor Abdoulaye Wade, le 25 mars dernier. Une puissance- pour avoir été Directeur de cabinet, chef de gouvernement et directeur de campagne- presque en déclin. Par moment, il a été noyé par les Forces alliées (Fal 2012). Ses frères de parti voient encore en lui, le symbole de la défaite face à la déferlante du M23 et des forces de l’opposition. Sa maigre base politique de Guinguinéo ne le conforte guère dans la lutte pour la succession. Malgré tout, Ndéné continue d’assumer ses points de vue. En polémiste chevronné, il peut cependant, moins pour ses résultats que pour son Cv étoffé par ses différentes fonctions, solliciter la «tête» du Pds, ou en tout cas figurer dans le peloton de tête d’une gestion collégiale.
Me Ousmane Ngom : Le repenti éloquent
Tant bien que mal, l’avocat profite du vide laissé par son mentor Abdoulaye Wade. Depuis avril dernier, il est au front, sinon à la première ligne. Me Ousmane Ngom a été le premier à s’attirer les foudres du procureur de la République en pleine campagne électorale. De Kolda, il a été conduit manu militari par la Brigade d’intervention polyvalente. L’ancien ministre de l’Intérieur a assimilé l’art de convaincre sans avoir (toujours) raison. Son nouveau manteau de vice-président de l’Internationale libérale le revigore. Dans les circonstances du retour au bercail, Abdoulaye Wade l’a choisi comme porte-parole. Son expérience politique en tant qu’ancien patron de l’ex-Parti libéral sénégalais (Pls) est un bonus pour lui. Elle est aussi un lourd handicap qu’il traînera face aux fidèles «mariés»- jusqu’ici- pour le meilleur et pour le pire au Pds comme Oumar Sarr et Ndéné. Le numéro 2 du Pds des années 1990 avait quitté ses frères de parti en 1998 pour créer le Pls et avait tourné en dérision le «démocrate» (Wade) en «autocrate». De ce fait, Me Ousmane Ngom manque de légitimité historique. Il aurait besoin d’une repentance mais aussi du pardon collectif de ses «frères» pour pouvoir aspirer à la direction du Pds. Sur la balance électorale, l’homme ne pèse pas lourd. Son fief, Saint-Louis, est un fleuve dans lequel il se bat avec des crocodiles de la politique «de tous les jours» comme Ahmet Fall Braya, Ousmane Masseck Ndiaye. Il n’en demeure pas moins qu’il a le flair politique.
Karim Wade : Tous «derrière le gosse» ?
Son entrée et des différents actes ont été tous parrainés et supervisés par son père secrétaire général, Abdoulaye Wade. Karim Wade n’a pas vécu l’aventure de l’opposition. Il a guetté les perspectives plus favorables qu’offre la position de président de la République qu’était son père pour tendre son nez dans le Parti démocratique sénégalais. Frappé par le virus de la succession, il s’est fait materner par un Papa qui ne s’alimente que de politique. Une vitamine P qui lui a inspiré la création du mouvement Génération du concret pour… concrétiser son rêve de prendre le fauteuil présidentiel. Et la vitamine F comme finances- «ingénieur financier»- le plus intelligent de tous, selon le père, lui a donné de l’embonpoint politique. Il tiendra ainsi en laisse tous les «concrétistes» par la juteuse Anoci et même les plus influents du Pds. Au lieu de renforcer le Parti, il en débauche des responsables guidés par les postes dans l’appareil étatique. Dans son cabinet, le plan de succession de son père se murit. Le néophyte n’est pas son père, fonce aveuglément vers son objectif. Premier défi pour la succession : la conquête de la mairie de Dakar en 2009. Il a été battu à plate couture jusque dans son bureau de vote du Point E. Contre toute attente, Abdoulaye Wade le bombarde ministre d’Etat, des Infrastructures, de la Coopération internationale, des Transports et de l’Aménagement du territoire. Puis, on lui rajoute le gouffre à milliards à savoir le département de l’Energie. Pour lui, comme pour Papa, l’argent est l’arme qui permet d’atteindre des ambitions présidentielles. Dans le Pds, Karim s’affiche comme un diviseur, le plus responsable de la défaite du père, le 25 mars dernier, exacerbant ainsi son manque de légitimité. Depuis lors, il a adopté la stratégie du silence et de la victime. D’aucuns pensent que l’issue négative des auditions dont il fait l’objet ferait de lui un adversaire de Macky Sall en 2017. Ou après. Les nombreux rendez-vous ratés du congrès de la succession prêtent à Abdoulaye Wade l’intention d’imposer le fils, «les rebelles» Pape Diop, Mamadou Seck et autres étant partis. Mais Souleymane Ndéné, Oumar Sarr, Ousmane Ngom et Cie, vont-ils accepter d’être «derrière le gosse» ?
Omar Sarr : Informatique mais pas charismatique
L’homme draine de la légitimité politique historique. Oumar Sarr est l’un des rares responsables libéraux à battre le tout puissant Parti socialiste dans son fief de Dagana en 1996. Certains avancent que cet homme est craint, du fait de sa compétence en informatique. Le maire de Dagana est réputé être un doué de l’ordinateur. Un atout pour la maîtrise du fichier électoral. Durant tout son règne, Abdoulaye Wade n’a jamais fait montre de mépris à son endroit. Au soir de sa carrière politique, le Pape du Sopi le nomme coordonnateur du Pds. Ce fut une surprise chez certains Libéraux. Mais le walo-walo avance masqué. Quand ses détracteurs l’assaillent, il réplique par le mépris. Il incarne un leadership dans le parti. Mais, Oumar Sarr doit s’inscrire à l’école du charisme. L’ancien ministre d’Etat doit travailler son verbe. Il manque d’éloquence pour haranguer les foules. Il est parmi les dignitaires du régime libéral à devoir justifier leurs biens devant le Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Reste à savoir s’il va tirer profit de sa posture de victime.
Modou Diagne Fada : Le construit du Pds
«C’est Macky Sall qui est en train de fabriquer un rival extrêmement dangereux pour 2017». En procédant à un tel constat à travers les colonnes de Walfadjiri, Modou Diagne Fada fait allusion à Karim Wade. La même observation peut être faite du dernier communiqué de Wade-père signé par son porte-parole de circonstance de son retour au pays, Me Ousmane Ngom. Le temps que cette thèse se fortifie, on peut se demander si Modou Diagne Fada doit faire la place à Wade-fils. L’actuel président du groupe parlementaire libéral est l’un des grands responsables à faire toutes ses classes dans le parti. Etant étudiant, il a subi les contrecoups du régime d’alors. Puis, il a gravi les échelons en commençant par diriger l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl). Il devient un responsable éminent du parti jusqu’à devenir même, à un moment donné, le porte-parole. Modou Diagne Fada était le député le plus jeune de l’Assemblée nationale en 1998. En observant ses stratégies de contre-attaques, on se rend compte que l’homme est un stratège en «sciences de l’opposition». Il dégage une légitimité difficile à contester dans la famille libérale. Face à l’humiliation organisée en 2007, l’enfant de Darou Mouhty s’était rebellé en créant une liste de candidats aux Législatives, Waar-wi. Le score satisfaisant obtenu a amené son mentor Abdoulaye Wade à reconsidérer ses relations avec lui. Cependant, en mettant en selle Karim Wade, l’homme semble manquer d’ambition pour être candidat à cette «alternance générationnelle» au sein du Pds.