Suppression du fonds commun des magistrats et du sénat : Me Amadou Sall déplore la démarche « brutale et cavalière »

De la suppression du fonds communs des magistrats au Sénat, l’avocat et non moins responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS) a déploré la méthode cavalière mais aussi brutale du Chef de l’Etat. Non sans faire quelques remarques par rapport à la Gambie.


 L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) pourra compter sur le soutien des politiques, notamment le Parti démocratique sénégalais, dans son bras de fer contre l’Etat du Sénégal. Lequel est foncièrement décidé à supprimer le fonds communs des magistrats. Invité de l’émission Opinion, sur la chaine de télévision Walf Tv, ce dimanche, l’avocat et membre du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) déplore la démarche brutale et unilatérale du régime de Macky Sall. Ce, par rapport à certaines questions sensibles qui nécessitent des concertations au préalable. A l’en croire, les magistrats, au vu de leur statut et de leur degré de responsabilité dans ce pays, devraient, pour un minimum de courtoisie, être concertés avant toute prise de décision les concernant. Toutefois, l’invité de « Opinion » exhorte les autorités en l’espèce à aller au-delà. « Si on doit supprimer le fonds commun des magistrats, on doit aller au-delà et faire de même avec le fonds communs de la Douane et celui des impôts et domaines », souligne Me Sall.

D’ailleurs, au-delà des magistrats, le porte-parole du directoire de campagne de Wade fustige l’amateurisme du régime de Macky Sall, notamment en ce qui concerne la suppression sur un coup de tête et sans concertation aucune avec les alliés et autres acteurs concernés sur la question. « On aurait pu renvoyer les élections, trouver autre chose, par exemple améliorer le mode de fonctionnement du Sénat, etc. », propose Me Sall.

 

« On ne fait pas la diplomatie sur la place publique »

 

Quid de la Gambie et de son Président, qui exécute à tout va des détenus ? L’ancien ministre de la justice relativise. « Un président de la République ne peut pas se permettre certaines réactions, car on ne fait pas la diplomatie sur la place publique», a-t-il déploré. Toutefois, Amadou Sall dit comprendre parfaitement l’émotion qui pouvait animer le Chef de l’Etat au moment de son discours. Le gouvernement pouvait à la limite, à l’en croire, envoyer un diplomate faire des récriminations à l’ambassadeur gambien, histoire de ne pas impliquer le premier ministre. Revenant sur la traque des responsables du régime sortant, mais aussi des audits enclenchés contre eux, l’ancien ministre de la justice pense qu’on ne peut pas faire abstraction des passages de Macky Sall à la tête du département de l’énergie, mais aussi de Moustapha Niasse à la primature. « Les Sénégalais se rendront compte que tout cela n’est que mise en scène », s’indigne Me Sall. 

 DJIM MOMATH KIDIERA

Le Pays au Quotidien


Bamba Toure

Lundi 3 Septembre 2012 07:04

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