Crée par l’administration coloniale, le commissariat au pèlerinage a été pensé et diligenté comme un habile moyen de contrôler le flux des pèlerins vers la Mecque, mais aussi et surtout un outil essentiel dans la stratégie coloniale de renforcer l’emprise et le leadership moral et culturel des porteurs de voix parmi les élites spirituelles, morales et coutumières qui leur étaient favorables.
En contrepartie, ces derniers devenaient les théoriciens de la présence bénéfique de la France au Sénégal ; une présence qui devait être présentée à la population sénégalaise comme la volonté de Dieu et comme telle, il ne fallait pas la contrecarrer.
Les plus zélés d’entre ces personnalités, prétendaient que les colons étaient par leur présence, les garants de la paix et de la sécurité des sénégalais : un alibi pour faire accepter le fait colonial et la spoliation des ressources du Sénégal par la métropole.
Parmi les artifices qui étaient mises en œuvre pour entretenir une clientèle qui leur était favorable, le Hajj, les honneurs tout comme les aides de tout genre, étaient souvent d'usage.
Avec la volonté d'offrir une assistance et un encadrement aux milliers de pèlerins, le commissariat au pèlerinage a survécu aux indépendances. Il est devenu pour l'Etat, comme du temps des colons avec les billets offerts, un moyen de captation et de consolidation de sa base affective.
Le commissariat au delà de l'administration du Hajj et de l'aide offerte aux pèlerins, est devenu un instrument d'accentuation de l'emprise du politique sur le citoyen, et d’instrumentalisation du fait religieux à des finalités politiques et électoralistes avec une dimension syncrétique et désacralisant. Le sommet de l’absurde a été atteint lorsque le commissariat a été, dirigé par Jean Collin, qui sinon que d’être un haut fonctionnaire et un fin tacticien politique, n’était pas un érudit de l’Islam pour avoir la légitimité de diriger cette structure.
Les facilités offertes aux fonctionnaires et aux particuliers désireux d'être coptés dans la mission ont pérennisé cette dépendance donnant au pouvoir politique un puissant instrument de massification.
Ces missionnaires, très souvent issus des écuries politiques et ou d’espaces de potentiels soutiens politiques, disparaissaient dès leur arrivée en terre sainte. À tord, ils considèrent leur présence dans la mission comme une récompense, une faveur dans un système de passe droit. Ils ne se sentent aucunement engagés dans le devoir d'assister les pèlerins.
Depuis des années les retards, les erreurs de casting et le mécontentement des pèlerins, dus à l'indifférence et au manque d'expertise et de professionnalisme d’un bon nombre des membres de la mission, perturbent l'organisation de la partie sénégalaise du Hajj.
Les raisons sont à chercher dans les billets d’avion de complaisance que les compagnies aériennes et l'Etat offrent aux militants, parents et alliés hors quota et qui perturbent les effectifs.
Dans le désordre qui s'en suit, on fait toujours passer les parents, les amis et les partisans en premier au mépris de la règle du premier inscrit, premier servi.
Cette année, encore, aux ratés répétés dans l'accompagnement du pèlerinage à la Mecque s'ajoutent le désespoir de la centaine de pèlerins laissée en rade à Dakar et qui va devoir affronter le regard réprobateur d’un voisinage indélicat qui verra dans ce non départ une impureté ou des péchés trop importants au point de se voir refuser l'accès aux lieux saints de l’Islam. Victimes du laisser-aller, ils doivent leur chagrin à une administration incompétente incapable de rester dans les limites du quota autorisé.
Le temps est arrivé de mettre un terme à toutes ces dérives par la suppression pure et simple du commissariat au pèlerinage.
L'Etat gagnerait à installer la libéralisation totale sur l’organisation du pèlerinage annuel des sénégalais, en permettant au secteur privé sénégalais, par le biais de la concurrence ouverte de se positionner sur ce marché et d’y apporter la dose de professionnalisme et d’efficacité qui sied à un évènement d’une telle ampleur.
Je rappelle que l’Etat du Sénégal était dans cette dynamique déjà sous l’ère Wade avec me Madicke Niang et Mankeur Ndiaye à l’Assemblée Nationale y était aussi favorable. Il faudra avoir le courage de finaliser le processus en mettant des garde fous et des sanctions allant jusqu’à l’élimination dans l’organisation du Hajj de tout privé qui aura manqué à ses engagements.
L'Etat pourrait exiger un nombre réglementaire de prestataires en les sélectionnant sur la base d'un cahier de charge rigoureux, comportant des spécifications précises sur le nombre et l'expertise du personnel d'encadrement, le nombre de médecins et d’accompagnateurs par cohorte de pèlerins, la qualité des sites d'hébergement, et la prise en charge totale du candidat au pèlerinage depuis Dakar.
Ils pourront en fonction de leur capacité d'accueil et de leur expertise concourir pour l'obtention d'un nombre défini de pèlerins.
Une équipe qualifiée et compétente du Ministère des affaires étrangères, lancerait un appel d'offre et évaluerait les offres de chaque privé ou groupement de privés.
Le privé sénégalais qui a développé une expertise avérée depuis de nombreuses années pourrait entrer en scène et les sénégalais auront la possibilité de faire jouer la concurrence pour choisir librement la meilleure prestation sur des critères objectifs de qualité et de performance.
En passant la main au privé dans l’organisation annuelle du pèlerinage, L’Etat aura diligenté en toute responsabilité, une mission d’utilité publique et mettra un terme à ces ratages récurrents, et surtout fera économiser beaucoup d’argent au contribuable sénégalais.
Par la même occasion, un vieil héritage colonial, totalement désuet, en l’occurrence le commissariat au pèlerinage, dont les desseins à l'origine n'étaient guère la promotion de la foi, disparaîtra de notre architecture administrative.
Nous pourrons espérer que par cet acte républicain, L’Etat aura contribué à apporter davantage de sérénité et surtout de professionnalisme dans l'organisation du voyage le plus important dans la vie d'un musulman.
CHEIKH BAMBA DIEYE
Secrétaire Général du FSD-BJ
En contrepartie, ces derniers devenaient les théoriciens de la présence bénéfique de la France au Sénégal ; une présence qui devait être présentée à la population sénégalaise comme la volonté de Dieu et comme telle, il ne fallait pas la contrecarrer.
Les plus zélés d’entre ces personnalités, prétendaient que les colons étaient par leur présence, les garants de la paix et de la sécurité des sénégalais : un alibi pour faire accepter le fait colonial et la spoliation des ressources du Sénégal par la métropole.
Parmi les artifices qui étaient mises en œuvre pour entretenir une clientèle qui leur était favorable, le Hajj, les honneurs tout comme les aides de tout genre, étaient souvent d'usage.
Avec la volonté d'offrir une assistance et un encadrement aux milliers de pèlerins, le commissariat au pèlerinage a survécu aux indépendances. Il est devenu pour l'Etat, comme du temps des colons avec les billets offerts, un moyen de captation et de consolidation de sa base affective.
Le commissariat au delà de l'administration du Hajj et de l'aide offerte aux pèlerins, est devenu un instrument d'accentuation de l'emprise du politique sur le citoyen, et d’instrumentalisation du fait religieux à des finalités politiques et électoralistes avec une dimension syncrétique et désacralisant. Le sommet de l’absurde a été atteint lorsque le commissariat a été, dirigé par Jean Collin, qui sinon que d’être un haut fonctionnaire et un fin tacticien politique, n’était pas un érudit de l’Islam pour avoir la légitimité de diriger cette structure.
Les facilités offertes aux fonctionnaires et aux particuliers désireux d'être coptés dans la mission ont pérennisé cette dépendance donnant au pouvoir politique un puissant instrument de massification.
Ces missionnaires, très souvent issus des écuries politiques et ou d’espaces de potentiels soutiens politiques, disparaissaient dès leur arrivée en terre sainte. À tord, ils considèrent leur présence dans la mission comme une récompense, une faveur dans un système de passe droit. Ils ne se sentent aucunement engagés dans le devoir d'assister les pèlerins.
Depuis des années les retards, les erreurs de casting et le mécontentement des pèlerins, dus à l'indifférence et au manque d'expertise et de professionnalisme d’un bon nombre des membres de la mission, perturbent l'organisation de la partie sénégalaise du Hajj.
Les raisons sont à chercher dans les billets d’avion de complaisance que les compagnies aériennes et l'Etat offrent aux militants, parents et alliés hors quota et qui perturbent les effectifs.
Dans le désordre qui s'en suit, on fait toujours passer les parents, les amis et les partisans en premier au mépris de la règle du premier inscrit, premier servi.
Cette année, encore, aux ratés répétés dans l'accompagnement du pèlerinage à la Mecque s'ajoutent le désespoir de la centaine de pèlerins laissée en rade à Dakar et qui va devoir affronter le regard réprobateur d’un voisinage indélicat qui verra dans ce non départ une impureté ou des péchés trop importants au point de se voir refuser l'accès aux lieux saints de l’Islam. Victimes du laisser-aller, ils doivent leur chagrin à une administration incompétente incapable de rester dans les limites du quota autorisé.
Le temps est arrivé de mettre un terme à toutes ces dérives par la suppression pure et simple du commissariat au pèlerinage.
L'Etat gagnerait à installer la libéralisation totale sur l’organisation du pèlerinage annuel des sénégalais, en permettant au secteur privé sénégalais, par le biais de la concurrence ouverte de se positionner sur ce marché et d’y apporter la dose de professionnalisme et d’efficacité qui sied à un évènement d’une telle ampleur.
Je rappelle que l’Etat du Sénégal était dans cette dynamique déjà sous l’ère Wade avec me Madicke Niang et Mankeur Ndiaye à l’Assemblée Nationale y était aussi favorable. Il faudra avoir le courage de finaliser le processus en mettant des garde fous et des sanctions allant jusqu’à l’élimination dans l’organisation du Hajj de tout privé qui aura manqué à ses engagements.
L'Etat pourrait exiger un nombre réglementaire de prestataires en les sélectionnant sur la base d'un cahier de charge rigoureux, comportant des spécifications précises sur le nombre et l'expertise du personnel d'encadrement, le nombre de médecins et d’accompagnateurs par cohorte de pèlerins, la qualité des sites d'hébergement, et la prise en charge totale du candidat au pèlerinage depuis Dakar.
Ils pourront en fonction de leur capacité d'accueil et de leur expertise concourir pour l'obtention d'un nombre défini de pèlerins.
Une équipe qualifiée et compétente du Ministère des affaires étrangères, lancerait un appel d'offre et évaluerait les offres de chaque privé ou groupement de privés.
Le privé sénégalais qui a développé une expertise avérée depuis de nombreuses années pourrait entrer en scène et les sénégalais auront la possibilité de faire jouer la concurrence pour choisir librement la meilleure prestation sur des critères objectifs de qualité et de performance.
En passant la main au privé dans l’organisation annuelle du pèlerinage, L’Etat aura diligenté en toute responsabilité, une mission d’utilité publique et mettra un terme à ces ratages récurrents, et surtout fera économiser beaucoup d’argent au contribuable sénégalais.
Par la même occasion, un vieil héritage colonial, totalement désuet, en l’occurrence le commissariat au pèlerinage, dont les desseins à l'origine n'étaient guère la promotion de la foi, disparaîtra de notre architecture administrative.
Nous pourrons espérer que par cet acte républicain, L’Etat aura contribué à apporter davantage de sérénité et surtout de professionnalisme dans l'organisation du voyage le plus important dans la vie d'un musulman.
CHEIKH BAMBA DIEYE
Secrétaire Général du FSD-BJ