Sur quelle base a-t-on muté El Haidar Ali ?

SETAL.NET-Avec le départ de l’ex Ministre de l’Environnement et du développement durable, El Haider Ali à ce département , l’on peut se permettre de soutenir que le Sénégal risque de s’acheminer droit vers les mauvaises pratiques sur l’environnement.


Pression maraboutique, celle du regroupement des exploitants forestier au sud du pays, des trafiquants de bois ! Tout ceux-ci, El Haidar Ali, le désormais  ex ancien ministre de l’Environnement était resté zen. Imperturbable. Car son seul souci, c’est la protection de l’environnement et de l’écosystème d’une part, et de l’autre, l’application de la régularisation des exploitations. C’est dans le second aspect où se trouvent d’ailleurs tous les problèmes qu’on accuse à l’ex ministre de l’Environnement. Dans le domaine forestier, El Haidar s’est heurté à ces prédateurs des forêts,  lesquels, leur unique et seule priorité, constitue la satisfaction de leurs besoins (bois de chauffe, de fabrication de meubles, ou encore de charbon de bois etc.), sans réglementation aucune pour une bonne partie.

Aujourd’hui, pour ces mêmes raisons personnelles, il faut le dire ainsi, l’Etat a cédé au profit d’une frange de la société sénégalaise. Qui encore, faudrait t-il pas le réitérer, ne connait de la forêt, qu’exploiter les ressources. Où est la rupture tant  brandit comme slogan ? Si à chaque fois que des gens, mêmes conscients qu’ils portent des dégâts  à un secteur donné, que l’Etat recule, sous prétexte de quoique ce soit, alors où allons- nous avec cette pratique. Comme si le gouvernement ne veut pas qu’on dit qu’il a refusé ceci à celui là, au nom de l’intérêt général ? Est- ce une raison pour changer un ministre qui mène le secteur dans la bonne direction ?
Si la coupe du bois est réglementée, la seule personne morale qui peut veiller à l’application stricte des mesures, c’est bien l’Etat. Mais personne n’ignore aujourd’hui ce qui se passe dans ce secteur (deals, des affaires, manoeuvres surtout etc.) dont la seule victime reste et demeure, l’écosystème, et indirectement les populations. Mais actuellement, depuis le dernier remaniement ministériel,(promu au département de la pêche et des affaires maritimes), les sénégalais sont au regret de constater que le gouvernement recule, à la merci de ces prédateurs environnementaux qui, il faut le souligner, ne se soucient même pas de reboisement. El Haidar Ali (Ex Ministre de l’environnement qui a résisté jusque là, a été emporté par ses derniers, pour occuper un autre département à lobby. Il faut se rendre en Casamance, au Sénégal oriental pour se rendre compte de l’évidence sur la dégradation avancée des ressources forestières. Des régions où M El Haidar était sur le point de maîtriser. Mais eu égard à ce revirement étatique à 180%, on pourra se poser la question de savoir, à qui profite la nomination de ce nouveau ministre de l’Environnement ?

Sans vouloir porter un jugement de valeur sur ce sujet qui fait rarement les choux gras des médias, un ministre de l’environnement comme El Haidar Ali, sincèrement, notre pays n’en a pas connu pendant plusieurs années  auparavant. En tout cas plus proche des populations que ces prédécesseurs.  Il faisait des descentes sur le terrain, dans les forêts les plus luxuriantes du pays, dans les mangroves où, il incite aux populations de repiquer des pépinières de palétuviers etc. Non sans les donner conseils sur comment conserver ses vastes étendues vertes, sources  de précipitations pluvieuses  entre autres. Tous les ministres, certains si vous voulez, se heurteront toujours à  des obstacles. Mais faudrait-il pas privilégier l’intérêt général que l’intérêt particulier. Et si  le second prend le dessus, il est clair que l’Etat restera le premier promoteur de la dégradation de l’écosystème comme dans ce cas typique du domaine environnemental.

Pape Diattao Badji

Mercredi 4 Septembre 2013 13:22

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