"J'aurais souhaité à 100 % que nous ne l'abattions pas", a assuré le président syrien dans une interview au quotidien turc Cumhuriyet, deux semaines après le crash d'un Phantom F-4 turc, abattu en Méditerranée devant la Syrie.
"L'avion volait dans un couloir aérien utilisé trois fois par le passé par l'aviation israélienne (...) Nous avons appris que l'appareil était turc après l'avoir abattu", a-t-il ajouté, s'exprimant pour la première fois dans la presse étrangère sur cet incident qui a fait grimper la tension à la frontière turco-syrienne.
Le président syrien a aussi affirmé que son pays ne mobiliserait pas de troupes à la frontière.
"Quoi que fasse le gouvernement (turc de Recep Tayyip) Erdogan nous ne procéderons à aucune concentration de troupes à la frontière. Le peuple turc est ami et nous comprendra", a-t-il ajouté.
Vendredi, un haut responsable de la rébellion syrienne, le général Moustapha al-Cheikh, a affirmé que des troupes syriennes s'étaient massées à 15 km de la frontière avec la Turquie. Il a évalué ces troupes "à 2.500 soldats, appuyées par 170 véhicules et chars".
La Turquie a de son côté envoyé à sa frontière des troupes, des blindés et des batteries de missiles sol-air.
Ankara a accusé Damas d'avoir abattu son avion dans les eaux internationales, tout en admettant qu'il avait momentanément violé par mégarde l'espace national syrien, et a dénoncé un "acte hostile" et "intentionnel".
La Syrie a affirmé de son côté que l'avion a été abattu dans son espace aérien.
Condoléances aux familles
Le président syrien a rejeté les accusations turques : "Un pays en guerre agit toujours de cette façon, cet appareil volait à très basse altitude et a été abattu par la DCA qui l'a pris pour un appareil israélien (...) Le soldat de la DCA ne disposait pas de radar et ne pouvait donc pas savoir à quel pays il appartenait."
M. al-Assad a présenté ses condoléances aux familles des deux pilotes, qui n'ont pas été retrouvés.
"Si cet avion avait été abattu dans l'espace international nous n'aurions pas hésité à nous excuser", a-t-il poursuivi, estimant que cet incident ne devait pas provoquer de confrontation armée avec la Turquie.
"Nous ne permettrons pas que (les tensions) provoquent une confrontation ouverte entre nos pays, une éventualité dont ils pâtiraient tous les deux", a-t-il dit.
"Nous ne voulons pas même penser que cet avion a été envoyé délibérément dans notre espace aérien. Nous voulons penser qu'il s'agit d'une erreur du pilote et nous considérons cet événement comme faisant partie du passé et ne devant pas être exagéré (...) Nous n'avons rien à gagner à abattre un avion de combat turc", a estimé al-Assad.
"Evidemment, j'aurais été content s'il s'était agi d'un avion israélien", a ajouté M. Assad.
Le régime de Bachar al-Assad est confronté depuis mars 2011 à une contestation politique et armée de grande ampleur. En plus de 15 mois de révolte, la répression et depuis quelques mois, les combats entre armée et rebelles, ont fait environ 16.000 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
La Turquie a coupé les ponts avec la Syrie, qui était autrefois son allié, en raison de la répression de la contestation politique par le régime de Damas. Elle accueille sur son sol plus de 35.000 réfugiés et soldats déserteurs syriens et soutient l'opposition.
Lundi, 85 soldats syriens, dont un général, ont fait défection et ont fui vers la Turquie.
Le journal Cumhuriyet, qui a rencontré le président syrien à Damas à une date non précisée, publiera mercredi la deuxième partie de cet entretien.
Par
"L'avion volait dans un couloir aérien utilisé trois fois par le passé par l'aviation israélienne (...) Nous avons appris que l'appareil était turc après l'avoir abattu", a-t-il ajouté, s'exprimant pour la première fois dans la presse étrangère sur cet incident qui a fait grimper la tension à la frontière turco-syrienne.
Le président syrien a aussi affirmé que son pays ne mobiliserait pas de troupes à la frontière.
"Quoi que fasse le gouvernement (turc de Recep Tayyip) Erdogan nous ne procéderons à aucune concentration de troupes à la frontière. Le peuple turc est ami et nous comprendra", a-t-il ajouté.
Vendredi, un haut responsable de la rébellion syrienne, le général Moustapha al-Cheikh, a affirmé que des troupes syriennes s'étaient massées à 15 km de la frontière avec la Turquie. Il a évalué ces troupes "à 2.500 soldats, appuyées par 170 véhicules et chars".
La Turquie a de son côté envoyé à sa frontière des troupes, des blindés et des batteries de missiles sol-air.
Ankara a accusé Damas d'avoir abattu son avion dans les eaux internationales, tout en admettant qu'il avait momentanément violé par mégarde l'espace national syrien, et a dénoncé un "acte hostile" et "intentionnel".
La Syrie a affirmé de son côté que l'avion a été abattu dans son espace aérien.
Condoléances aux familles
Le président syrien a rejeté les accusations turques : "Un pays en guerre agit toujours de cette façon, cet appareil volait à très basse altitude et a été abattu par la DCA qui l'a pris pour un appareil israélien (...) Le soldat de la DCA ne disposait pas de radar et ne pouvait donc pas savoir à quel pays il appartenait."
M. al-Assad a présenté ses condoléances aux familles des deux pilotes, qui n'ont pas été retrouvés.
"Si cet avion avait été abattu dans l'espace international nous n'aurions pas hésité à nous excuser", a-t-il poursuivi, estimant que cet incident ne devait pas provoquer de confrontation armée avec la Turquie.
"Nous ne permettrons pas que (les tensions) provoquent une confrontation ouverte entre nos pays, une éventualité dont ils pâtiraient tous les deux", a-t-il dit.
"Nous ne voulons pas même penser que cet avion a été envoyé délibérément dans notre espace aérien. Nous voulons penser qu'il s'agit d'une erreur du pilote et nous considérons cet événement comme faisant partie du passé et ne devant pas être exagéré (...) Nous n'avons rien à gagner à abattre un avion de combat turc", a estimé al-Assad.
"Evidemment, j'aurais été content s'il s'était agi d'un avion israélien", a ajouté M. Assad.
Le régime de Bachar al-Assad est confronté depuis mars 2011 à une contestation politique et armée de grande ampleur. En plus de 15 mois de révolte, la répression et depuis quelques mois, les combats entre armée et rebelles, ont fait environ 16.000 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
La Turquie a coupé les ponts avec la Syrie, qui était autrefois son allié, en raison de la répression de la contestation politique par le régime de Damas. Elle accueille sur son sol plus de 35.000 réfugiés et soldats déserteurs syriens et soutient l'opposition.
Lundi, 85 soldats syriens, dont un général, ont fait défection et ont fui vers la Turquie.
Le journal Cumhuriyet, qui a rencontré le président syrien à Damas à une date non précisée, publiera mercredi la deuxième partie de cet entretien.
Par