C’est à peine qu’il n’a pas eu la gorge complètement tranchée. Babacar Ndiaye n’en revient toujours pas. Ce père de famille, commerçant au marché Ocass a été égorgé comme un mouton par un malfrat qui lui avait promis des représailles en réaction à une dénonciation de sa part. C’est lui qui raconte, en exclusivité, son cauchemar.
Ce que Babacar a fait pour « mériter son sort »
Je suis vendeur de produits cosmétiques au marché Ocass de Touba depuis la mort de mon père en 1994. J’ai mis en location une partie des maisons que mon père a laissées en location à d’autres commerçants (montrant du doigt les cantines). Tous ces jeunes que vous voyez là, sont pour la majeure partie des bandits, des voleurs armés jusqu’aux dents parfois. Il y a moins d’une semaine, mon épouse est revenue de l’intérieur du marché aux environs de 19 heures. Elle a été attaquée par deux jeunes. Agressée sous les yeux de tout le monde, elle a perdu son porte-monnaie. Les deux malfrats ont tout de suite pris la clef des champs. J’ai, avec l’aide de quelques amis, réussi à mettre la main sur l’un d’entre eux qui nous a conduits vers le cerveau de la bande. C’est, d’ailleurs, ce dernier qui détenait l’objet volé. Je me suis rendu chez lui et j’ai rencontré son père et son frère qui ont reconnu que leur fils et jeune frère est un bandit de grand chemin et qu’ils allaient rapidement le retrouver. Je suis allé à la police déposer une plainte contre le bourreau de ma femme qui répondait au nom de Baye Zale. La police l’a arrêté de même que son complice. Ses parents sont revenus à la police avec le porte-monnaie dans lequel il y avait 10 000 francs, alors que mon épouse était dépossédée de ses 35 OOO francs, de ses bijoux et de divers autres objets. Les yeux dans les yeux, Baye Zale, au lieu de me supplier de retirer ma plainte a préféré me jeter à la figure une menace en ces termes : « soumay guén dila défar ». En français « je te règle ton compte dès que je sors d’ici».
Chose promise, chose due
Trois jours après, Baye Zale est revenu. Me prenant au dépourvu et muni d’une lame, il m’a attaqué et s’est mis à m’égorger. Tout s’est passé tellement vite que j’ai mis du temps à réagir. Je me suis débattu pour sauver ma vie. Nous nous sommes battus mais je perdais trop de sang et mes forces m’abandonnaient. Je ne voyais plus clairement. Il m’a encore déchiré le dos. Lorsque les personnes qui passaient ont vu la scène, elles ont accouru. C’est grâce à Dieu et peut-être à leur rescousse que je vis encore. Sur le champ j’ai été conduit dans un poste de santé de la place. Malheureusement, les soins reçus n’ont pas été très bons. La suture étant de piètre qualité, j’ai été obligé de me rabattre sur les médecins de l’hôpital Ndamatou.
Suite et fin du cauchemar
Baye Zale a été cueilli par les limiers. Aujourd’hui, je crains encore pour ma vie et pour celle de ma famille. Ces bandits sont regroupés en bandes solidaires et je sais qu’ils reviendront pour me faire la peau. Dans ce marché, l’insécurité est infernale. Des hommes ont été par le passé tués, d’autres le seront très certainement. Nous avons besoin que la sécurité soit renforcée. A défaut, que tout le monde sache que nous avons pris nos dispositions pour nous défendre. J’en ai parlé à mon guide spirituel Serigne Moustapha Ibn Serigne Mouhamadoul Amine Bara Mbacké. Lui aussi nous promis un soutien. Je rends grâce une fois de plus à Dieu.
A Touba, la sécurité est fragile même si en plus de la police et de la gendarmerie, il y a la dahira Safinatoul Amann.
TOUBA- ÉGORGÉ, BABACAR NDIAYE DIT PAPE, ÉCHAPPE A LA MORT : Mon seul tort : « avoir dénoncé un voyou à la police! »
Mardi 20 Octobre 2015 05:27
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