Tambacounda, Kolda et Kédougou : 30 milliards de FCfa de l’Afd pour l’agriculture


L’Agence française de développement (Afd) va, pour les prochaines années, concentrer ses activités en Casamance, notamment dans le domaine de l’agriculture. Elle a décidé de financer le Projet Tiers Sud/Beydaare pour un montant de 47 millions d’euros, soit près de 30 milliards de FCfa. L’annonce a été faite hier dans le Bassin de l’Anambé par Christophe Bigot, ambassadeur de France au Sénégal. Ce projet est destiné aux régions de Kolda, Tambacounda et Kédougou.

Après Tambacounda, l’ambassadeur de France au Sénégal a entamé hier sa tournée dans la région de Kolda. Christophe Bigot a été reçu dans le Bassin de l’Anambé géré par la Société de développement agricole et industriel (Sodagri). Après avoir visité les périmètres rizicoles, le diplomate français a eu une séance de travail avec le directeur général de la Sodagri, Moussa Baldé. Au cours de la rencontre, il a eu droit à une présentation de cette structure créée en 1974. C’est dans ce cadre qu’il a annoncé le démarrage prochain du projet « Développement agricole et sécurité alimentaire des territoires ruraux du Tiers sud du Sénégal » (Projet tiers Sud/Beydaare) sur financement de l’Agence française de développement et de l’Union européenne. Selon M. Bigot, ce projet sera doté d’un budget de 47 million d’euros, soit près de 30 milliards de FCfa. Sur ces 47 millions d’euros, il y a 20 million d’euros de subvention de l’Ue délégués à l’Afd. Le montant total du financement de l’Afd est 27 millions d’euros dont 25 millions d’euros en prêt très concessionnel et 2 millions d’euros comme subvention. Ce projet sera confié à la Sodagri. Il va toucher les régions de Kolda, Tambacounda et Kédougou.

Dans ces trois régions, le projet interviendra dans les départements de Vélingara, Tambacounda, Salémata,  Kédougou et Saraya. Selon une note de la représentation de l’Afd au Sénégal, ce projet sera axé sur un programme de  réalisation d’infrastructures afin d’améliorer les conditions de culture et de diversification des types de production par le développement et l’amélioration de la commercialisation des productions céréalières, bananières et laitières. Selon le document, le projet a pour finalité le développement économique durable des terroirs ruraux du Tiers Sud du Sénégal et l’amélioration des conditions de vie, de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la résilience des populations rurales de ces zones. « Il a pour objectif de contribuer à la diversification de l’agriculture locale, à l’augmentation de la productivité des cultures et à une valorisation accrue des ressources en eau dans la zone d’intervention afin de sécuriser les revenus des producteurs et améliorer la viabilité des exploitations familiales », lit-on dans le document.

1.200 hectares dans le bassin de l’Anambé
Ce qui permettra d’aménager près de 1.200 hectares dans le bassin de l’Anambé et la réhabilitation de nombreux périmètres rizicoles dans cette zone. Ce projet bénéficiera également à plus de trois mille exploitations familiales. Il est aussi prévu la réalisation de 100 kilomètres de pistes de désenclavement. La date de signature de la convention de financement est prévue au 2ème ou 3ème trimestre de l’année.

Selon Christophe Bigot, c’est un projet d’envergure qui va impacter les trois régions en développant l’agriculture. Il va répondre aux besoins des populations », a confié M. Bigot. Selon Laurence Hart de l’Afd, le projet va démarrer avant la fin de l’année. Elle a rappelé que depuis longtemps, l’Afd axait ses interventions au Sénégal au Nord, notamment dans la vallée du fleuve. Maintenant, elle compte accompagner la zone sud, avec la Sodagri pour doper le secteur de l’agriculture. « C’est un rééquilibrage de nos interventions que nous allons faire », a-t-elle dit. Le directeur général de la Sodagri a salué l’intervention de l’Afd à travers ce projet Tiers sud. Selon Moussa Baldé, cela permettra à la Casamance avec le soutien de la Sodagri de contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.

7 milliards de FCfa pour construire 200 salles de classe en Casamance
L’Agence française de développement (Afd) va participer activement à la résorption des abris provisoires en Casamance. Selon Christophe Bigot qui visitait hier le Cem d’Anambé dans le département de Kolda, un montant de 7 milliards est prévu par l’Afd pour construire 200 salles de classe dans la région sud du pays.

Les abris provisoires dans les établissements scolaires de la Casamance seront bientôt un mauvais souvenir. Avec le concours de l’Agence française de développement (Afd), 200 salles de classe seront construites pour résorber les abris provisoires. L’annonce a été faite hier à Anambé, département de Kolda, par Christophe Bigot, ambassadeur de France au Sénégal.

M. Bigot séjourne depuis hier dans cette partie du pays où il est venu voir l’état des réalisations des projets financés par l’Afd, le Fonds social de développement (Fsd) et le Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd). Le diplomate français au Sénégal a visité le collège d’Anambé, localité située dans la commune de Médina Chérif qui a  bénéficié du concours du Fsd pour la construction de salles de classe. Le montant du financement est de 28.661.126 FCfa, soit près de 70% du budget. Le projet consiste en la construction et l’équipement de 5 salles de classe et d’un bloc sanitaire pour permettre aux élèves du Cem de l’Anambé d’évoluer dans un cadre.

Cet établissement était entièrement composé d’abris provisoires et ne disposait ni de bloc administratif ni d’infrastructures sanitaires. Mais, grâce à l’implication du Fsd, du Conseil départemental de Kolda et de la commune de Médina Chérif, les abris provisoires ont disparu au grand bonheur des élèves, des professeurs et des parents. L’ambassadeur de France a expliqué que si son pays s’est impliqué dans ce projet en constatant beaucoup d’abris provisoires en Casamance.

« A la prochaine rentrée, les cours se dérouleront normalement », a déclaré M. Bigot. « L’Afd va remplacer 200 abris provisoires en Casamance par des salles de classe. Pour cela, un budget de 10 millions d’euros, soit près de 7 milliards de FCfa, est prévu pour la réalisation de ces salles et des mesures d’accompagnement », a annoncé l’ambassadeur de France. Il dit constater que beaucoup d’efforts sont en train d’être faits par les pouvoirs publics, notamment dans l’élargissement de la carte universitaire.

Le maire de la commune de Médina Chéri, Mamadou Gano, s’est félicité de l’implication du gouvernement français pour le développement de l’éducation au Sénégal. « Vous avez compris que le développement commence par l’éducation. Il y a un an, il n’y avait que des abris provisoires au collège d’Anambé. Grâce à vous, cette situation est aujourd’hui derrière nous », a déclaré M. Gano.

Il souhaite que ce dernier soit présent lors de la cérémonie d’inauguration de l’établissement en chantier. « L’éducation est une sur-priorité pour le Conseil départemental de Kolda. C’est pourquoi, on s’est attaqué aux abris provisoires dès notre prise de fonction en 2014 », a souligné Moussa Baldé. Il a rappelé que c’est dans ce cadre que le Conseil départemental de Kolda s’est impliqué dans le projet de construction de salles de classe au Cem d’Anambé.                

De notre envoyé spécial à Kolda, Aliou KANDE



Samedi 18 Février 2017 15:00

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