M. Ndecky s’exprimait en marge d’un atelier de plaidoyer auprès des autorités académiques et administratives pour un accompagnement des activités du GEEP, dont les cibles principales sont les élèves.Il a indiqué que l’UNFPA avait commis des experts internationaux qui ont fait une évaluation de ce qui s’est fait dans les écoles durant ses trois premiers programmes quinquennaux au Sénégal.’Ils ont trouvé qu’il y a certes des résultats, par exemple, en ce qui concerne les grossesses précoces que l’on avait constatées auparavant dans les écoles, il y avait une baisse’’, mais a-t-il poursuivi, ajoutant que ‘’depuis un certain nombre d’années, on a comme l’impression qu’il y a une reprise de ces grossesses précoces’’.’Dans la commune de Tambacounda, a-t-il noté, je l’explique par tout simplement (le fait) que le dynamisme que les clubs avaient, n’est plus là aujourd’hui à cause de la journée continue et les cours de rattrapage, de sorte que les élèves qui militaient dans les clubs EVF et les PRT (professeurs relais techniques) qui devaient sensibiliser en principe sensibiliser leurs camarades par des podiums d’animation, communautaires comme publics, n’ont plus le temps’’.Créé depuis 1993, le GEEP est une ONG qui aide le ministère de l’éducation à englober les aspects laissés en rade dans l’enseignement dispensé dans les classes, comme la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. Il assume ce rôle en s’appuyant sur des clubs EVF créés dans les établissements scolaires qui assurent la sensibilisation auprès de leurs camarades.Concernant ce manque de temps des clubs EVF, M. Ndecky a cité, à titre d’exemple, le Lycée Mame Cheikh Mbaye où les cours s’arrêtent à 15h30. ‘’L’élève va manger et revient pour son cours de rattrapage. Il n’a plus le temps d’aider son camarade’’, a-t-il relevé, constatant de ce fait que ‘’les jeunes sont laissés à eux-mêmes. Il n’y a personne pour leur donner la bonne information par rapport à leur sexualité’’.‘’Voilà pourquoi il y a eu cette reprise’’, a noté le coordonnateur régional du GEEP, qui estime que le niveau de ‘’reprise’’ de ces grossesses à l’école est ‘’très important’’, même s’il dit ne pas disposer de statistiques en la matière.Pour lui, le phénomène est ‘’un peu minimisé’’ dans la commune, mais dans les villages, la ‘’première chose’’ sur laquelle le GEEP est interpellé par les associations de parents d’élèves (APE), c’est les élèves qui prennent une grossesse. ‘’Nous avons des problèmes : nos jeunes filles tombent en état de grossesse à tout bout de champ.’’Le GEEP a adopté l’approche classe depuis trois ans. Elle consiste, en lieu et place de la sensibilisation au dehors, faute de moyens et de temps, à demander aux enseignants de dispenser ne serait-ce qu’une heure de cours d’EVF dans leur classe. Cela, afin d’aider les élèves à identifier leurs problèmes et à leur ‘’trouver des solutions par eux-mêmes’’. ‘’Quand ils ont la bonne information, ils peuvent prendre la bonne décision’’, a-t-il estimé.Cette année un fonds a été dégagé dans ce sens pour trois collèges : Gouye qui excentré par rapport à la commune, Moriba Diakité, le plus ancien collège, mais qui est aujourd’hui ‘’surpeuplé’’, avec plus de filles que de garçons. Le troisième collège bénéficiaire est implanté dans le village de Nétéboulou. Un montant de 75.000 francs a été dégagé pour que chacun de ces établissements, afin qu’ils s’assurent 30 cours d’EVF y sont dispensés dans les classes.Aux autres collèges qui n’ont pas reçu ce financement, mais qui ont reçu un fonds d’appui de 100.000 francs chacun, sur financement de l’UNFPA, il a été demandé de mettre 25.000 francs pour motiver les enseignant à donner ces cours, en vue de ‘’faire comprendre aux élèves les problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur jeunesse et d’y trouver des solutions’’.L’UNFPA, partenaire traditionnel du GEEP, lui a accordé un financement de 4 millions de FCFA, à donner comme fonds d’impulsion à 40 clubs éparpillés dans l’ensemble de la région de Tambacounda.Hormis les districts Dianké Makhan et Kidira, ‘’tous les autres ont été couverts’’. Soit 40 clubs, sur plus de 50. ‘’On n’a pris 40 qui semblent être plus dynamiques et on leur donne un fonds d’impulsion (d’appui) de 100.000 par club.’’Ils ont été aussi exhortés à parler aux autres jeunes des villages et à sensibiliser les parents à ce qu’ils peuvent faire éviter la déperdition scolaire, dont une part de responsabilité leur revient.Dans son allocution d’ouverture du séminaire, le préfet du département Amadou Bamba Koné avait invité le GEEP à ‘’changer de paradigme’’ par rapport à son intervention dans la région, confrontée à des ‘’problématiques nouvelles’’. Il a recommandé à l’ONG, qui à son avis ‘’peut mieux faire’’, de ne pas se concentrer sur la commune seulement, qui est mieux lotie que le reste de la région, et de s’ouvrir aux leaders d’opinion, notamment les chefs religieux.Babacar Guèye, expert régional de cet organe onusien, a souligné l’importance d’assigner des indicateurs aux clubs EVF, afin d’évaluer leurs activités au sein des établissements et de voir comment envisager les actions futures, mais également de ‘’renforcer peut-être les moyens techniques et logistiques, pour qu’ils puissent aller dans le milieu communautaire où se posent d’énormes problèmes’’.Le 7ème programme de l’UNFPA a choisi les régions comme Kolda, Kédougou, Sédhiou et Tambacounda, du fait de leur ‘’vulnérabilité’’, a ajouté M. Guèye, relevant une hausse d’un point de la prévalence du VIH/Sida qui est passé de 0,4% à 1,4% dans la région.
Tambacounda : le GEEP signale une "reprise" des grossesses à l’école
Les grossesses à l’école ont repris de l’ampleur depuis quelques années, du fait de la baisse du dynamisme des clubs d’Éducation à la vie familiale (EVF) implantés dans les établissements, a révélé vendredi Augustin Ndecky, coordonnateur régional du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP).
Bamba Toure
Vendredi 23 Novembre 2012 21:27
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