Investi comme candidat du Pati socialiste à l’élection présidentielle, Ousmane Tanor Dieng avait, le 4 janvier 2012, ces mots à l’endroit de ses camarades de parti : «En ce jour, vous m’avez investi. J’ai naturellement une pensée pieuse pour mes deux enfants à savoir Barthélemy Dias et Malick Noël Seck. Ils sont avec nous ; ces vaillants jeunes emprisonnés par l’arbitraire d’un régime décadent qui les tient à l’écart de ces instants. Je veux leur dire que même embastillés dans les geôles du pouvoir, ils sont avec nous dans tous les coins et recoins de cette salle. Je leur dédie cette investiture et voudrais leur dire que nous mettrons tout en œuvre, avec les forces vives de la Nation, pour leur libération.»
Source: Le Quotidien
Le congrès d’investiture était placé sous le parrainage de ces deux jeunes leaders socialistes qui avaient maille à partir avec la justice pour cause de leur engagement résolu dans la lutte politique contre le régime du président Abdoulaye Wade. Si le Parti socialiste avait réussi à se hisser à la pointe du combat politique et a pu cristalliser l’opposition farouche, il le doit beaucoup à ses jeunes militants sous la direction de Barthélemy Dias et Malick Noël Seck. Ainsi, sont-ils devenus des icônes du Parti socialiste et de la jeunesse militante. La vie politique a de ces retournements de situations que nul ne saurait prévoir. Comment, moins d’une année après ce vibrant hommage rendu par Ousmane Tanor Dieng, qu’il soit lui-même celui qui «tue» personnellement ces icônes. Le Bureau politique du Parti socialiste a décidé de l’exclusion du dirigeant de Convergence socialiste au motif d’une certaine discipline de parti. Malick Noël Seck est coupable d’avoir pourfendu la manière dont Ousmane Tanor Dieng dirige le Ps et surtout a demandé que le Secrétaire général du Ps soit démis pour insuffisance de résultats. Malick Noël Seck pose ainsi un débat sur le nécessaire renouvellement des instances dirigeantes de son parti. A moins de faire la politique de l’autruche, le Ps ne pourrait faire l’économie d’un tel débat.
Ousmane Tanor Dieng a eu le grand mérite d’avoir su sauver ce qui pouvait encore l’être au Parti socialiste après la débâcle électorale de 2000. Abandonné même par Abdou Diouf qui a décidé de ne plus «regarder derrière lui» jusqu’à n’avoir jamais fait ses adieux à ses militants en quittant le Sénégal et de ne plus jamais remettre les pieds à la maison du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng avait porté le parti à bout de bras avec courage et abnégation. Seulement, le parti continue ; depuis, à perdre inexorablement son souffle au gré des différentes élections. Aux élections législatives de 2001, le Ps avait engrangé 17,4% des voix exprimées. Mais en 2007, son candidat Ousmane Tanor Dieng n’avait recueilli que 13,56% des suffrages en se classant troisième derrière Abdoulaye Wade et Idrissa Seck. En 2012, le même candidat Ousmane Tanor Dieng à la tête d’une coalition électorale conduite par le Ps ne recueille que 11,30% des suffrages en se positionnant quatrième derrière Abdoulaye Wade, Macky Sall et Moustapha Niasse. Résultat des courses ? Ousmane Tanor Dieng perd régulièrement du terrain, d’une élection à une autre. N’est-il pas alors légitime que ses camarades s’interrogent sur son leadership d’autant qu’ils nourrissent l’ambition, on ne peut plus légitime, de revenir aux premières loges du pouvoir ?
C’est cette remise en cause du sort de machine à perdre les élections que Ousmane Tanor Dieng semble promettre au Ps, que Malick Noël Seck a posé le débat sur la succession du Secrétaire général du parti. L’expérience enseigne que dans les grands partis démocratiques, le mandat des dirigeants est remis en cause après chaque élection surtout après des élections perdues. L’histoire du Parti socialiste français est bien là pour le rappeler.
Un membre du Bureau politique du Ps, gêné par la mesure «excessive» d’exclusion de Malick Noël Seck, n’a pas manqué de relever le silence assourdissant des jeunes à la fameuse réunion du Bureau politique. C’était comme s’ils s’étaient passé le mot ou qu’ils étaient tétanisés par le sordide rôle de leurs aînés. En effet, une telle attitude peut s’expliquer. Ces jeunes militants socialistes ont intégré des positions de dirigeants dans l’appareil du parti après la perte du pouvoir en 2000. Ainsi, la plupart d’entre eux n’ont pas avec le Secrétaire général les mêmes rapports que leurs aînés auraient pu avoir avec Ousmane Tanor Dieng. Du temps de sa splendeur, c’était Oumane Tanor Dieng qui, dans le parti, avait la haute main sur la distribution des appuis financiers, des villas, des fonctions ministérielles ou des mandats de députés, de sénateurs ou d’élus locaux. La génération de Malick Noël Seck et de Barthélemy Dias n’a pas eu à être dans des situations qui les rendraient obligés ou redevables de Ousmane Tanor Dieng au même titre que les aînés.
Ainsi, ont-ils donc un regard différent à l’endroit de Ousmane Tanor Dieng. Cette génération qui a grandi dans une ambiance d’alternance démocratique à la tête de l’Etat et dans un contexte d’ouverture démocratique caractérisé par des débats larges et continus dans les différents médias et autres supports de communication, ne pourrait s’interdire de poser le débat que pose Malick Noël Seck. En refusant ce débat, Barthélemy Dias qui prend ainsi fait et cause pour Ousmane Tanor Dieng au gré de toutes les positions de principe et d’engagement antérieures, se révèle être une icône qui se suicide. Comme les oiseaux, l’icône Barthélemy Dias se cache pour mourir.
La direction du Ps invoque les statuts du parti qui indiquent que Malick Noël Seck aurait du poser le débat dans les instances du parti ? Mais quelles instances autres que la structure qu’il dirige en l’occurrence Convergence socialiste. Malick Noël Seck n’étant pas membre du Bureau politique. Qu’à cela ne tienne ! Quel est l’esprit démocratique, de justice, d’équité et de respect des plus élémentaires droits de la défense, quand on sanctionne un militant sans lui donner la parole devant le jury qui le condamne ? Le Bureau politique a statué en matière disciplinaire et cette procédure est strictement encadrée. La commission de discipline mise en place par le Secrétaire général du parti a proposé l’exclusion sans avoir entendu le mis en cause et n’a pas établi la preuve que Malick Noël Seck avait renoncé à ses droits de défense. Aussi, le Bureau politique devait s’imposer l’exigence de l’entendre avant de prononcer sa sentence. Au sortir de cette réunion fatidique, le Ps a laissé entendre que Malick Noël Seck a la latitude d’interjeter appel de la décision. Ce dernier s’est déjà empressé de dire qu’il ne le ferait pas. Mais à en croire certains militants du Ps, le voudrait-il que Malick Noël Seck ne le pourrait pas du fait que les sanctions disciplinaires infligées par le Bureau politique ne seraient pas susceptibles de recours. En tout cas Djibo Ka et Moustapha Niasse n’avaient pas relevé appel des décisions de suspension et d’exclusion qui les avaient respectivement frappés en 1998. Eux aussi étaient accusés du crime de contester le leadership de Ousmane Tanor Dieng. On se souvient encore d’une «Une» du journal Wal Fadjri à l’époque : «Tanor, le nouveau terminator est arrivé.» Comme quoi, on ne semble pas avoir beaucoup appris des péripéties qui avaient conduit le Parti socialiste à la défaite de 2000 et ses conséquences qui continuent de plomber sa renaissance. On a coupé la tête à Malick Noël Seck mais mille autres têtes vont se dresser. A qui le tour devant l’échafaud ? Aïssata Tall Sall ? Khalifa Sall ?
Madiambal Diagne Ousmane Tanor Dieng a eu le grand mérite d’avoir su sauver ce qui pouvait encore l’être au Parti socialiste après la débâcle électorale de 2000. Abandonné même par Abdou Diouf qui a décidé de ne plus «regarder derrière lui» jusqu’à n’avoir jamais fait ses adieux à ses militants en quittant le Sénégal et de ne plus jamais remettre les pieds à la maison du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng avait porté le parti à bout de bras avec courage et abnégation. Seulement, le parti continue ; depuis, à perdre inexorablement son souffle au gré des différentes élections. Aux élections législatives de 2001, le Ps avait engrangé 17,4% des voix exprimées. Mais en 2007, son candidat Ousmane Tanor Dieng n’avait recueilli que 13,56% des suffrages en se classant troisième derrière Abdoulaye Wade et Idrissa Seck. En 2012, le même candidat Ousmane Tanor Dieng à la tête d’une coalition électorale conduite par le Ps ne recueille que 11,30% des suffrages en se positionnant quatrième derrière Abdoulaye Wade, Macky Sall et Moustapha Niasse. Résultat des courses ? Ousmane Tanor Dieng perd régulièrement du terrain, d’une élection à une autre. N’est-il pas alors légitime que ses camarades s’interrogent sur son leadership d’autant qu’ils nourrissent l’ambition, on ne peut plus légitime, de revenir aux premières loges du pouvoir ?
C’est cette remise en cause du sort de machine à perdre les élections que Ousmane Tanor Dieng semble promettre au Ps, que Malick Noël Seck a posé le débat sur la succession du Secrétaire général du parti. L’expérience enseigne que dans les grands partis démocratiques, le mandat des dirigeants est remis en cause après chaque élection surtout après des élections perdues. L’histoire du Parti socialiste français est bien là pour le rappeler.
Un membre du Bureau politique du Ps, gêné par la mesure «excessive» d’exclusion de Malick Noël Seck, n’a pas manqué de relever le silence assourdissant des jeunes à la fameuse réunion du Bureau politique. C’était comme s’ils s’étaient passé le mot ou qu’ils étaient tétanisés par le sordide rôle de leurs aînés. En effet, une telle attitude peut s’expliquer. Ces jeunes militants socialistes ont intégré des positions de dirigeants dans l’appareil du parti après la perte du pouvoir en 2000. Ainsi, la plupart d’entre eux n’ont pas avec le Secrétaire général les mêmes rapports que leurs aînés auraient pu avoir avec Ousmane Tanor Dieng. Du temps de sa splendeur, c’était Oumane Tanor Dieng qui, dans le parti, avait la haute main sur la distribution des appuis financiers, des villas, des fonctions ministérielles ou des mandats de députés, de sénateurs ou d’élus locaux. La génération de Malick Noël Seck et de Barthélemy Dias n’a pas eu à être dans des situations qui les rendraient obligés ou redevables de Ousmane Tanor Dieng au même titre que les aînés.
Ainsi, ont-ils donc un regard différent à l’endroit de Ousmane Tanor Dieng. Cette génération qui a grandi dans une ambiance d’alternance démocratique à la tête de l’Etat et dans un contexte d’ouverture démocratique caractérisé par des débats larges et continus dans les différents médias et autres supports de communication, ne pourrait s’interdire de poser le débat que pose Malick Noël Seck. En refusant ce débat, Barthélemy Dias qui prend ainsi fait et cause pour Ousmane Tanor Dieng au gré de toutes les positions de principe et d’engagement antérieures, se révèle être une icône qui se suicide. Comme les oiseaux, l’icône Barthélemy Dias se cache pour mourir.
La direction du Ps invoque les statuts du parti qui indiquent que Malick Noël Seck aurait du poser le débat dans les instances du parti ? Mais quelles instances autres que la structure qu’il dirige en l’occurrence Convergence socialiste. Malick Noël Seck n’étant pas membre du Bureau politique. Qu’à cela ne tienne ! Quel est l’esprit démocratique, de justice, d’équité et de respect des plus élémentaires droits de la défense, quand on sanctionne un militant sans lui donner la parole devant le jury qui le condamne ? Le Bureau politique a statué en matière disciplinaire et cette procédure est strictement encadrée. La commission de discipline mise en place par le Secrétaire général du parti a proposé l’exclusion sans avoir entendu le mis en cause et n’a pas établi la preuve que Malick Noël Seck avait renoncé à ses droits de défense. Aussi, le Bureau politique devait s’imposer l’exigence de l’entendre avant de prononcer sa sentence. Au sortir de cette réunion fatidique, le Ps a laissé entendre que Malick Noël Seck a la latitude d’interjeter appel de la décision. Ce dernier s’est déjà empressé de dire qu’il ne le ferait pas. Mais à en croire certains militants du Ps, le voudrait-il que Malick Noël Seck ne le pourrait pas du fait que les sanctions disciplinaires infligées par le Bureau politique ne seraient pas susceptibles de recours. En tout cas Djibo Ka et Moustapha Niasse n’avaient pas relevé appel des décisions de suspension et d’exclusion qui les avaient respectivement frappés en 1998. Eux aussi étaient accusés du crime de contester le leadership de Ousmane Tanor Dieng. On se souvient encore d’une «Une» du journal Wal Fadjri à l’époque : «Tanor, le nouveau terminator est arrivé.» Comme quoi, on ne semble pas avoir beaucoup appris des péripéties qui avaient conduit le Parti socialiste à la défaite de 2000 et ses conséquences qui continuent de plomber sa renaissance. On a coupé la tête à Malick Noël Seck mais mille autres têtes vont se dresser. A qui le tour devant l’échafaud ? Aïssata Tall Sall ? Khalifa Sall ?
Source: Le Quotidien