Tel un match judiciaire aux poings !

Ça criaille sans retenue, s’acharnant à gagner les galons de boutefeu marron au risque de chuter dans les abîmes réservés aux boute-en-train publics. Allons, il n’y a pas grand monde, dans la classe des lucides, pour disputer la place à Mame Mbaye Niang. Puisque, scientifiquement, il lui est impossible de rougir sous le démenti du Cabinet CICE outré le degré de prédation qu’il a  décrit pour me mettre sur le dos deKarim Wade, laissons sa sagesse le maintenir dans l’ombre réservée aux justes qui, par une aube de somnambulisme, prendraient l’appel du muezzin pour un cri de guerre. Espérons qu’il noue une alliance avec la conscience plutôt que de laisser sa logique se comporter en tracteur prêt à faire table-rase de tout scrupule. Des attaques inconsidérées en guise de contribution aux charges d’un ménage politicien. Ne désespérons pas de sa raison ; il est intelligent…

Démontrer l’« infréquentabilité » de tout ce qui est génétiquement et affectivement Wade est une mission « civilisatrice » ou purificatrice qui justifierait tous les coups. Pan ! La politique est devenue un jeu où la meilleure posture est celle du bourreau adossé aux moyens de l’Etat. Cela confère, maintenant, une voix plus prépondérante que celle des agneaux et béliers du siècle dernier, convoyés vers l’échafaud sous les chants des hallalis. Le défilé des « affreux milliardaires » est célébré comme l’entrée, dans une ville du Far West, des vils cowboys, flingueurs débusqués des montagnes. Ils sont ligotés à la selle des chevaux, la marche lourde, titubant de peine et de déshonneur devant les quolibets servis par des groupes massés devant les restaurants.

L’opinion est le juge choyé par les délires de procureurs les uns plus zélés que les autres. L’argumentaire politique invente des pilleurs et des victimes, avant l’instruction non encore déclenchée par la (juste et vraie) Justice ! Le Procureur spécial a du boulot après les séquences Karim et Cie : l’usurpation de fonction dont il est victime tous les jours que Dieu présente un sniper politique devant un micro. Le vacarme est si assourdissant qu’on a l’impression d’être en présence d’un match aux points (même aux poings !). Il faut être le plus dur au combat pour vaincre. L’arbitre n’est plus la sentinelle du droit (le Juge, le Procureur). Le vrai juge, sur ce ring, c’est le public qui apprécie les uppercuts politiques.

Nous aimons le saignant. Nous avons vu le chaos sportif et infrastructurel que la promesse de déculottée à l’équipe de football de la Côte d’Ivoire a créé. Parce que, très souvent, nous oublions d’avoir une mémoire d’éléphant pour ne pas prendre le présent en pleine figure… La demande sociale est déjà le tube de l’année !