Témoin oculaire, Ablaye Diagne raconte comment son frère Babacar et Bara Sow ont été tués


MBOUR – Témoin oculaire de la mort de Bara Sow et de son frère Babacar Diagne, Ablaye Diagne, également disciple «thiantakoune» est revenu sur le film de la mort de ces derniers et sur comment il a pu échapper à cette furie meurtrière. «Arrivés à Médinatul Salam, rapporte-il, nous avons trouvé la porte ouverte et on est entré. Pendant que nous étions occupés à chanter des ‘Khassaïdes’ de Serigne Touba, deux d’entre eux sont allés trouver Matar Sow, un des contremaîtres du Cheikh, pour demander une audience». Celui-là leur dit que le Cheikh est momentanément indisponible. «Mais aussitôt après, on a vu une foule de gens qui pénètrent dans la maison en faisant le mur. Ils se sont dirigés directement vers nous. Ils avaient des bâtons, des machettes, des haches et même des pelles. Mais comme on était venu dans un esprit de paix et de dévotion, nous n’avons pas riposté à la violence des attaques», affirme Ablaye Diagne. D’après le témoignage de son condisciple, Bara Sow est tombé le premier, grièvement blessé. Il confie qu’il leur aurait répété sans cesse : «Dem len ! (Partez ! partez !)», au moment où ils étaient cernés par les talibés du Cheikh. «C’est alors que nous le transportions dans notre repli jusque devant la porte de la maison du Cheikh que mon frère a été à son tour abattu d’un coup de fusil», confie Ablaye Diagne d’après qui, c’est le nommé Khadim Ndella qui a tiré trois fois. «Et c’est le troisième coup qui a atteint mon frère qui s’est effondré devant moi. J’ai poursuivi l’assassin qui, après s’être caché derrière une voiture, est revenu à la charge pointant son fusil sur moi. J’ai alors pris la fuite», restitue-t-il toujours. Dans son récit, Ablaye Diagne affirme : «Alors que je fuyais et que des disciplines du Cheikh me poursuivaient, j’ai entendu Khadim Ndella crier à mes poursuivants : ‘écartez-vous, je vais l’abattre’. Il ne cessait d’ailleurs de proférer des insanités à notre endroit. Pour vous dire la vérité, je ne dois mon salut qu’à ceux qui étaient entre nous. Car s’ils n’étaient pas là, j’aurais rejoint mon frère dans l’autre monde. Parce que Khadim m’aurait aussi abattu».
 
Mountaga KANE (Correspondant)

Source: Le Populaire

Abdou Khadre Cissé

Lundi 30 Avril 2012 12:07

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