Des jeunes de la cité religieuse de Mame Maodo, dans une colère, ont hurlé leur amertume dans les rues de Tivaouane, ce lundi matin. Ils dénoncent la décision rendue dans le procès opposant les députés de Yewwi Askan Wi (YAW), Massata Samb et Mamadou Niang, reconnus coupables pour les faits de coups et blessures volontaires sur la personne de leur collègue Amy Ndiaye de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), Mairesse de Gniby, et condamnés à 6 mois de prison ferme avec la somme de 5 millions FCFA à payer solidairement à titre de dommages et intérêts. Une manifestation de courte durée, très vite maîtrisée par les forces de sécurité déployées en grand nombre à travers les artères de la capitale de la Tidianiya, pour l’empêcher. Une occasion saisie par les nombreux manifestants qui seraient issus en majorité des rangs du parti PUR dirigé par le responsable moral des Moustarchidines Wal Moustarchidates, Serigne Moustapha Sy, pour dénoncer une « forfaiture » à travers ce qu'ils qualifient de « procès politique ». Aussi de prévenir : «Personne ne pourra nous empêcher de manifester contre ce verdict ». L’honorable député du Pastef de Pire Gourey, lui, se dit d’autant plus « choqué » par le verdict qui, souligne-t-il, « nous a tous mis K.O. parce qu'on ne s'y attendait pas ». Toutefois de rassurer : « on va continuer le combat ». Il considère que « c'est une énième forfaiture, avec une justice instrumentalisée par le pouvoir », ce qui, dit-il, « laisse croire que nous sommes tous en sursis ». Avant que le tribunal ne délibère, l’inter-coalition Yewwi Wallu de Tivaouane avait remarqué que « l’épisode en question est un chapitre de cette longue série d’intimidations, de sarcasmes des députés de Benno. En sus de l’arrestation de Pape Alé Niang, l’audition de Ousmane Sonko, l’arrestation de ses gardes du corps, la surveillance quotidienne du leader du Pastef par les éléments de la police et la gendarmerie nationale à l’occasion de son “Nemekou tour”, le verdict de l’appel de Barthélémy Dias, l’introduction de la gendarmerie nationale à l’Assemblée nationale pour imposer, forcer un président fantoche, entre autres, constituent autant de dérives notées du côté du pouvoir pour intimider une opposition responsable et consciente ». Lesquelles dérives, pensent les responsables de l’opposition dans le département de Tivaouane, sont des « éléments qui prouvent à suffisance les exactions du pouvoir en place qui a réuni tous les ingrédients pour installer une dictature ad libitum ». Mais surtout de prévenir : « cette volonté de réduire l’opposition à sa plus simple expression ne prospérera guère ». Selon Sadieubou Mbaye, coordonnateur départemental de Taxawu Senegal Tivaouane, « en carence d'arguments, des députés de la coalition Benno se lancent sans vergogne dans une campagne de diabolisation et de stigmatisation de l’opposition pour empêcher les députés des autres coalitions à faire briller la vérité. Leur maître mot ou mot d'ordre, c'est chahuter, saboter, invectiver, faire l'apologie de Macky Sall ».