Samuel Sarr, Cheikh Amar et Mbaye Guèye du groupe Emg ont été sommés de s’expliquer sur le luxueux véhicule Maybach de Abdoulaye Wade jeudi dernier. L’exercice, exigé par les gendarmes-enquêteurs, a été l’occasion de querelles autour d’une affaire de gros sous relative à une grosse bagnole dont l’acquisition reste très trouble.
La Section de recherches de la gendarmerie de Colobane a été le théâtre d’une querelle d’hommes d’affaires, de passionnés de grosses caisses et du luxe. Le véhicule de marque Maybach de Abdoulaye Wade en est un. Ce cylindré de l’ancien chef d’Etat a suscité une poussée de fièvre dans les locaux de la Section de recherches. Les enquêteurs ont droit à des aveux sur l’histoire de cette voiture, objet de toutes les polémiques. En fait, il s’agit de l’un des deux véhicules de luxe avec lesquels Abdoulaye Wade voulait réserver un accueil royal au Roi d’Arabie Saoudite, lors du sommet de l’Organisation pour la conférence islamique (Oci) tenu à Dakar, en mars 2008.
L’émissaire choisi pour conduire cette opération était l’homme d’affaires Ahmed Khalifa Niass, le diplomate de l’ombre de l’époque du Président Wade surtout pour les besoins du sommet. En effet, le leader du Front des alliances patriotiques (Fap) avait soufflé à Abdoulaye Wade que le Roi d’Arabie Saoudite avait confirmé sa participation au sommet. Le chef de l’Etat d’alors commande ainsi deux Maybach d’une valeur de 900 millions de francs Cfa pour le roi et quarante autres véhicules neufs pour la délégation saoudienne attendue. L’enquête révèle que Abdoulaye Wade a payé à Ahmed Khalifa Niass par virements bancaires : l’un à partir de son compte destiné à loger ses fonds politiques à la Banque commerciale de Dakar. L’autre à partir de ses fonds spéciaux dormant au Trésor public. L’argent a été viré dans un compte de la Compagnie bancaire ouest africaine (Cbao). Devant les enquêteurs, Ahmed Khalifa Niass a confirmé avoir été payé de la sorte. Malgré toute cette effervescence, ce fut la désillusion.
Un Maybach à 250 millions de francs Cfa
Le roi saoudien n’a pas effectué le déplacement à Dakar pour prendre part au sommet. Il n’empêche que l’ex-Président a récupéré ses biens. Stationnés au palais de la République, les deux maybach sont enregistrés au parc automobile personnel de Abdoulaye Wade. Ils peuvent servir à payer des dettes. Et c’est bien le cas.
Le créancier habituel de Abdoulaye Wade en bénéficiera. Il s’agit de Samuel Sarr. En effet, l’un des Maybach a été rétrocédé au conseiller financier du président pour un montant de 250 millions de francs Cfa, en guise de remboursement. En tous cas, c’est une révélation de Samuel Sarr faite aux gendarmes-enquêteurs. Qu’à cela ne tienne, l’autre bolide est resté au palais de la République jusqu’à la défaite du 25 mars 2012. Le chef du service des affaires générales de la Présidence aurait attesté que ce Maybach appartiendrait au parc automobile personnel du désormais ancien chef d’Etat du Sénégal. Ainsi, il l’a fait sortir du périmètre présidentiel pour le garer au domicile de Abdoulaye Wade à Fann-résidence. La voiture y a été surveillée jusqu’après les élections législatives du 1er juillet passé. Pour une nouvelle fois, le propriétaire se dévoile endetté. Il motive ainsi la vente du véhicule. Trois clients manifestent leurs intérêts : Mbaye Guèye directeur du groupe Emg, Masseck Thiam et un ressortissant congolais. Tous ont renoncé à l’achat. En effet, ils ont découvert que le véhicule en question n’a pas fait l’objet de dédouanement.
Cheikh Amar coince le Dg d’Emg
Samuel Sarr revient à la rescousse de son mentor. Il lui souffle un potentiel client gambien. Le bonhomme serait prêt à débourser 200 millions pour le Maybach. Avant de finaliser de marché, l’intermédiaire a été saisi par le propriétaire Abdoulaye Wade. Ce dernier lui dira que l’homme d’affaires, Cheikh Amar, a manifesté son intérêt d’acquérir le véhicule. Le cas échéant, il n’est pas question d’entrer dans une logique commerciale avec le patron de Holding Amar. Devant les enquêteurs, Cheikh Amar déclare avoir payé la somme de 160 millions à Mbaye Guèye par virement à partir du compte de son entreprise. Mais, le véhicule n’avait pas encore été enregistré à la douane.
Face aux difficultés de mutation, Cheikh Amar renonce à l’achat. Par la suite, il réclame le remboursement de son argent au patron d’Emg auto. Lors des confrontations à la Section de recherches de la gendarmerie, Samuel Sarr a réfuté cette thèse de Cheikh Amar. Le «Wadiste éternel» a soutenu que l’homme d’affaires a effectué cette opération dans le cadre d’un remboursement d’une dette que Abdoulaye Wade aurait consentie auprès de Mbaye Guèye. Il a défié Cheikh Amar de produire un document attestant avoir acheté le véhicule auprès du patron du groupe Emg. Ils ont failli en venir aux mains. Le patron de Tracto services equipments (Tse) a campé sur ses positions. Il a même confirmé sa plainte qu’il avait auparavant déposée contre Mbaye Guèye pour non remboursement de ses fonds. Ce dernier a échappé à la garde à vue. Sommé de rembourser, Mbaye Guèye a délivré un chèque de 160 millions pour le compte de Amar holding. Cela n’a pas suffi pour convaincre les enquêteurs. Ils lui ont exigé de l’argent liquide. Le patron d’Emg est finalement revenu hier avec sa «mallette» pour décompter la somme due à Cheikh Amar devant les pandores de Colobane. C’est la boucle d’un rallye de Maybach qui a dévoilé une litanie de secrets. En attendant...
La Section de recherches de la gendarmerie de Colobane a été le théâtre d’une querelle d’hommes d’affaires, de passionnés de grosses caisses et du luxe. Le véhicule de marque Maybach de Abdoulaye Wade en est un. Ce cylindré de l’ancien chef d’Etat a suscité une poussée de fièvre dans les locaux de la Section de recherches. Les enquêteurs ont droit à des aveux sur l’histoire de cette voiture, objet de toutes les polémiques. En fait, il s’agit de l’un des deux véhicules de luxe avec lesquels Abdoulaye Wade voulait réserver un accueil royal au Roi d’Arabie Saoudite, lors du sommet de l’Organisation pour la conférence islamique (Oci) tenu à Dakar, en mars 2008.
L’émissaire choisi pour conduire cette opération était l’homme d’affaires Ahmed Khalifa Niass, le diplomate de l’ombre de l’époque du Président Wade surtout pour les besoins du sommet. En effet, le leader du Front des alliances patriotiques (Fap) avait soufflé à Abdoulaye Wade que le Roi d’Arabie Saoudite avait confirmé sa participation au sommet. Le chef de l’Etat d’alors commande ainsi deux Maybach d’une valeur de 900 millions de francs Cfa pour le roi et quarante autres véhicules neufs pour la délégation saoudienne attendue. L’enquête révèle que Abdoulaye Wade a payé à Ahmed Khalifa Niass par virements bancaires : l’un à partir de son compte destiné à loger ses fonds politiques à la Banque commerciale de Dakar. L’autre à partir de ses fonds spéciaux dormant au Trésor public. L’argent a été viré dans un compte de la Compagnie bancaire ouest africaine (Cbao). Devant les enquêteurs, Ahmed Khalifa Niass a confirmé avoir été payé de la sorte. Malgré toute cette effervescence, ce fut la désillusion.
Un Maybach à 250 millions de francs Cfa
Le roi saoudien n’a pas effectué le déplacement à Dakar pour prendre part au sommet. Il n’empêche que l’ex-Président a récupéré ses biens. Stationnés au palais de la République, les deux maybach sont enregistrés au parc automobile personnel de Abdoulaye Wade. Ils peuvent servir à payer des dettes. Et c’est bien le cas.
Le créancier habituel de Abdoulaye Wade en bénéficiera. Il s’agit de Samuel Sarr. En effet, l’un des Maybach a été rétrocédé au conseiller financier du président pour un montant de 250 millions de francs Cfa, en guise de remboursement. En tous cas, c’est une révélation de Samuel Sarr faite aux gendarmes-enquêteurs. Qu’à cela ne tienne, l’autre bolide est resté au palais de la République jusqu’à la défaite du 25 mars 2012. Le chef du service des affaires générales de la Présidence aurait attesté que ce Maybach appartiendrait au parc automobile personnel du désormais ancien chef d’Etat du Sénégal. Ainsi, il l’a fait sortir du périmètre présidentiel pour le garer au domicile de Abdoulaye Wade à Fann-résidence. La voiture y a été surveillée jusqu’après les élections législatives du 1er juillet passé. Pour une nouvelle fois, le propriétaire se dévoile endetté. Il motive ainsi la vente du véhicule. Trois clients manifestent leurs intérêts : Mbaye Guèye directeur du groupe Emg, Masseck Thiam et un ressortissant congolais. Tous ont renoncé à l’achat. En effet, ils ont découvert que le véhicule en question n’a pas fait l’objet de dédouanement.
Cheikh Amar coince le Dg d’Emg
Samuel Sarr revient à la rescousse de son mentor. Il lui souffle un potentiel client gambien. Le bonhomme serait prêt à débourser 200 millions pour le Maybach. Avant de finaliser de marché, l’intermédiaire a été saisi par le propriétaire Abdoulaye Wade. Ce dernier lui dira que l’homme d’affaires, Cheikh Amar, a manifesté son intérêt d’acquérir le véhicule. Le cas échéant, il n’est pas question d’entrer dans une logique commerciale avec le patron de Holding Amar. Devant les enquêteurs, Cheikh Amar déclare avoir payé la somme de 160 millions à Mbaye Guèye par virement à partir du compte de son entreprise. Mais, le véhicule n’avait pas encore été enregistré à la douane.
Face aux difficultés de mutation, Cheikh Amar renonce à l’achat. Par la suite, il réclame le remboursement de son argent au patron d’Emg auto. Lors des confrontations à la Section de recherches de la gendarmerie, Samuel Sarr a réfuté cette thèse de Cheikh Amar. Le «Wadiste éternel» a soutenu que l’homme d’affaires a effectué cette opération dans le cadre d’un remboursement d’une dette que Abdoulaye Wade aurait consentie auprès de Mbaye Guèye. Il a défié Cheikh Amar de produire un document attestant avoir acheté le véhicule auprès du patron du groupe Emg. Ils ont failli en venir aux mains. Le patron de Tracto services equipments (Tse) a campé sur ses positions. Il a même confirmé sa plainte qu’il avait auparavant déposée contre Mbaye Guèye pour non remboursement de ses fonds. Ce dernier a échappé à la garde à vue. Sommé de rembourser, Mbaye Guèye a délivré un chèque de 160 millions pour le compte de Amar holding. Cela n’a pas suffi pour convaincre les enquêteurs. Ils lui ont exigé de l’argent liquide. Le patron d’Emg est finalement revenu hier avec sa «mallette» pour décompter la somme due à Cheikh Amar devant les pandores de Colobane. C’est la boucle d’un rallye de Maybach qui a dévoilé une litanie de secrets. En attendant...