Les partis et autres structures politiques sénégalaises devront, à l’avenir, être très regardant sur les personnes chargées de les représenter dans les débats organisées par les différentes chaînes de télévision. La remarque, qui est en train d’être partagée par tous les Sénégalais, c’est que dans tous les débats où le parti du président Macky Sall est invité en même temps que le Parti démocratique sénégalais (PDS), son représentant de faire copieusement dominer, comme si dans cette formation, la formation n’avait aucun sens. Le dernier en date, cette émission qu’amine Fabrice Nguéma sur SEN TV, au cours duquel Youssou Touré a été proprement malmené par Babacar Gaye.
Sur la question de la convocation à la Gendarmerie de députés en session ordinaire de l’Assemblée, le porte-parole du PDS a évoqué l’immunité parlementaire, institué depuis 1789 et dont le responsable de l’Alliance pour la République demande l’abrogation de la loi. Parlant de Karim Wade, et Babacar Gaye n’a pas manqué de lui rappeler que «Karim est ton ami, dis-le aux Sénégalais – le camarade de parti du président Macky Sall s’est laissé aller dans une diatribe qui prenait des airs de haine personnelle.
L’implication manifeste de l’Etat dans les auditions de responsables du parti libéral, la déclaration du président Macky Sall qui conseille à ceux-ci d’aller «chercher de bons avocats» plutôt que de se perdre en discours, les déclarations du ministre de la Justice, bref, tous les sujets qui préoccupent les Sénégalais depuis l’élection du président Sall, notamment le programme de gouvernement "Yoonu Yokkute" (la voie du développement) ont été abordés. Chaque fois, l’ancien député libéral a fait preuve d’un meilleure maîtrise, mais surtout d’une stature d’homme d’Etat totalement absente chez son vis-à-vis.
Su l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf, dont l’anniversaire est célébré ce samedi 22 décembre 2012, Youssou Touré s’est simplement emmêlé les pinceaux, comme sur la grâce accordée aux supposés assassins de Me Boubacar Sèye. A ce propos d’ailleurs, Babacar Gaye a fait remarqué que le dossier, «piloté par le Premier ministre Macky Sall», a été déposé sur la table de l’Assemblée nationale, précise-t-il, «par mon suppléant, Ibrahima Isidore Ezzan, alors que je siégeais en même temps que lui». Et de décréter : «Macky Sall devrait en savoir plus que moi, dès lors qu’il avait choisi de passer par-dessus ma tête en utilisant mon suppléant».
Malgré mené par son adversaire politique, Youssou Touré a fini par accuser notre confrère de partialité et d’avoir pris fait et cause pour son vis-à-vis qu’il ne coupait jamais, à son goût, alors que lui était constamment rappelé à l’ordre. Une moralité que M. Touré devrait méditer: «Pour éviter de ses faire rappeler à l’ordre, il faut éviter de dévier de la bonne voie!»
BINETA DOOKY DIOP