D'abord, la nature même de la campagne et du scrutin. Le coefficient personnel est le seul critère qui prévaut dans une présidentielle où l'on se pèse, se compte et s'évalue. "Un fauteuil présidentiel n'est pas un banc". Les 14 candidats ne peuvent pas être assis à la même place. Il en faudra un seul au soir du 26 février, ou deux qualifiés pour le second tour.
Ensuite, une campagne électorale de 21 jours est divisée en trois tiers. Un tiers pour le round d'observation. Nous y sommes. Un second tiers pour se défendre ou attaquer. Un dernier tiers, pour rassembler ou préparer des alliances.
Sous ce rapport le M 23 qui n'a pas pu avoir un candidat unique en son sein ne peut faire longtemps une campagne groupée en son sein.
Troisième raison. La lassitude et l'indifférence prochaines de la population urbaine. L'opposition, à force de solliciter la jeunesse dakaroise sans avoir atteint le premier et le dernier de ses objectifs : empêcher la candidature de Wade, court le risque de perdre tout le crédit que lui accordait encore une partie de la communauté nationale et internationale.
On ne voit pas pourquoi et comment un candidat habilité concourir, sera absent du décompte final, après 21 jours de campagne. C'est une question de gros bon sens. Les leaders sérieux de l'opposition, véritables challengers de Wade ne perdront pas leur temps à chanter la même chanson comme des enfants de choeur.
Dans une semaine, il y aura des échappées solitaires. Dans une présidentielle, on vote pour un candidat et non pour un groupe.