SETAL.Le Secrétaire Général de la Francophonie Abdou Diouf vient de publier ses mémoires. Ses mémoires sont, comme l’a dit son ancien collaborateur Djibo Kâ, marqué par des « troubles de mémoire » qui trahissent sa mémoire. * Le président Diouf a raconté sa vie, pas plus. Le leader de l’Urd a soutenu que ce livre de l’ancien président sénégalais est truffé de contrevérités pour ne pas dire de mensonges. Diouf a effectué une sélection de faits pour se glorifier. Mais le peuple sénégalais a de la mémoire. Il ne saurait oublier l’affaire Hissein Habré et ses péripéties, son soutien à Blaise Compaoré suite à l’assassinat de Thomas Sankharé, la mort de Me Babacar Seye, la loi Niadar Séne qui devait faire de lui le président à vie, la répression contre les paysans sénégalais, l’insulte contre la jeunesse sénégalaise « malsaine » entre autres dérives qui ont marqué son règne. Nous allions oublier les meurtres et emprisonnements arbitraires de leaders politiques de l’opposition sous le magistère d’Abdou Diouf, à l’image de Me Abdoulaye Wade dont le « fils » Macky Sall tente de gommer ce passé pas du tout glorieux du patron sortant de l’OIF. Le président Diouf devrait, par respect à la mémoire des disparus, par honnête intellectuelle et par responsabilité en tant qu’ancien Chef d’Etat, évoquer en profondeur la crise en Casamance qui a coûté la vie à plusieurs centaines de citoyens. Abdou Diouf, géniteur de la crise au Sud du pays, devrait être poursuivi devant la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Casamance. D’ailleurs, dans ce qui suit, nous vous rafraichissons la mémoire en publiant le Rapport 1998, d’Amnesty International sur les crimes, tortures, meurtres, exécutions perpétrés en Casamance par le Gouvernement d’Abdou Diouf. Le rapport est intitulé : « Sénégal : La terreur en Casamance ». INTRODUCTION Depuis 15 ans, les civils sont les otages du conflit qui oppose l’Etat sénégalais au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), un groupe d’opposition armé qui revendique l’indépendance de cette région située dans le sud du Sénégal.
Devant l’impossibilité de subjuguer militairement leurs adversaires, les deux parties en conflit ont sciemment choisi de terroriser les civils, y compris des femmes et des personnes âgées, pour les contraindre à choisir leur camp ou renoncer tout au moins à soutenir l’adversaire. Ce conflit armé a entraîné un très grand nombre de violations des droits de l’homme. Des centaines de civils ont été arrêtés et torturés par les forces de sécurité. De nombreuses personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires, des dizaines d’autres ont “disparu” après leur arrestation et n’ont pas été revues depuis. Amnesty International a recueilli de multiples témoignages, écrits et oraux sur les pratiques de torture utilisées par l’armée et la gendarmerie. Ces informations mettent en lumière la redoutable panoplie de techniques destinées à humilier et extraire par la force des aveux à tous les suspects, qu’il s’agisse d’hommes bien portants, de personnes âgées, de femmes ou de malades. Plusieurs détenus ont ainsi été torturés à l’électricité, certains ont été battus durant des heures alors qu’ils étaient suspendus au plafond par une corde, d’autres ont reçu du plastique en fusion sur le corps ou ont dû ingurgiter des substances toxiques, comme de l’essence. Motivés par la nécessité d’obtenir des aveux, ces sévices ont avant tout pour but de servir d’exemple et de créer un état de terreur au sein de la population afin de la dissuader à jamais de soutenir le mouvement indépendantiste du MFDC. Les violations des droits de l’homme en Casamance sont essentiellement le fait de l’armée et de la gendarmerie, qui agissent depuis des années en toute impunité. Les forces de sécurité sénégalaises sont certes confrontées à une situation insurrectionnelle en Casamance mais elles ne remplissent pas leur rôle classique : la protection de la population civile contre un ennemi intérieur ou extérieur. De nombreux interlocuteurs rencontrés par Amnesty International ont insisté sur la volonté délibérée des forces de sécurité sénégalaises de maintenir la population civile casamançaise dans un état de terreur et de se venger sur elle des pertes humaines causées par les attaques des combattants armés du MFDC. Des sources militaires ont confié à Amnesty International, sous le sceau de l’anonymat, que de manière routinière « l’armée sénégalaise torture et exécute en Casamance, les victimes [étant] ensuite enterrées non loin des cantonnements militaires et des postes de contrôle ».
Ces violations massives des droits de l’homme ne peuvent être mises sur le compte de “bavures”, car l’armée sénégalaise est unanimement considérée comme une armée bien structurée et disciplinée, qui participe depuis de nombreuses années de manière régulière à des opérations de maintien de la paix sous l’égide aussi bien de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) que de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le Sénégal affirme lui-même avec fierté posséder des forces de sécurité républicaines qui obéissent aux injonctions des organes politiques. Les actes très graves qui sont imputés, depuis des années, aux militaires et aux gendarmes sénégalais engagent donc bel et bien la responsabilité des plus hautes autorités de l’Etat. Amnesty International est particulièrement alarmée par le phénomène de la “disparition” de personnes arrêtées par les forces de sécurité et dont on ignore le sort. Leurs noms ne figurent sur aucune liste de détenus et les autorités sénégalaises démentent les avoir arrêtées. Malgré les demandes réitérées de quelques parents de victimes, d’associations sénégalaises de défense des droits de l’homme, comme la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), ainsi que d’Amnesty International, les autorités sénégalaises refusent systématiquement de reconnaître l’existence de ce phénomène et de répondre à la souffrance des familles, qui vivent dans l’incertitude du sort de leur parent et se voient dénier le droit de procéder au deuil. C’est ainsi que seuls les combattants tués des deux côtés sont commémorés. Les noms des militaires tombés au combat sont régulièrement cités sur les ondes de la radio nationale. En ce qui concerne le MFDC, s’il ne reconnaît jamais officiellement des pertes en vies humaines, il peut néanmoins communier dans le souvenir des hommes morts pour sa cause. En revanche, les victimes civiles n’ont pas droit au souvenir. Confronté à la multiplicité des informations concordantes qui révèlent un phénomène récurrent d’exécutions extrajudiciaires et de “disparitions”, le discours officiel des autorités consiste à dire que les excès, si excès il y a, sont dus à la guerre et qu’il faut les oublier. Un responsable sénégalais a ainsi déclaré, en janvier 1997, à la délégation d’Amnesty International qu’il était temps de “tourner la page”. Une page qui demeure désespérément blanche de par la volonté des autorités sénégalaises qui se sont toujours refusées à enquêter sérieusement sur les violations des droits de l’homme commises par leurs propres forces de sécurité.
Ce refus fait partie d’une stratégie qui vise à construire peu à peu un mur de l’oubli derrière lequel la souffrance des victimes et de leurs proches est à tout jamais cachée. Ce refus d’enquêter sur les violations de droits de l’homme imputées à ses forces de sécurité est en contradiction flagrante avec les multiples déclarations du gouvernement quant à l’importance qu’il accorde au respect des droits de l’homme. Cet attachement à l’Etat de droit a été réitéré par le chef de l’Etat sénégalais lui-même, le président Abdou Diouf, lors de l’entrevue accordée à la délégation d’Amnesty International en janvier 1997. A cette occasion, le chef de l’Etat avait promis de donner suite à toutes les allégations d’atteintes aux droits de l’homme qu’Amnesty International lui transmettrait. L’organisation a donc envoyé, en mai 1997, un mémorandum citant de nombreux cas de torture, d’exécutions extrajudiciaires et de “disparations” en demandant que tous ces cas fassent l’objet d’enquêtes indépendantes. Dix mois plus tard, la réponse du gouvernement se fait toujours attendre. Plus grave encore, à partir de juillet 1997, les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité en Casamance ont connu une nouvelle escalade avec un nombre très important d’exécutions extrajudiciaires et de “disparitions”. Il semble bien que les promesses du gouvernement et l’attachement à l’Etat de droit tant prôné par le président Abdou Diouf s’avèrent n’être que de vains mots, destinés surtout à séduire l’opinion internationale et à sauvegarder l’image de marque du Sénégal auprès de la société civile. Devant ces allégations sérieuses et répétées de violations des droits de l’homme, le gouvernement ne peut plus se contenter de vagues promesses en continuant de refuser de manière catégorique de regarder en face la situation des droits de l’homme en Casamance. Le Sénégal a ratifié la quasi-totalité des instruments internationaux. Il dispose également d’une constitution et d’une législation qui offrent toutes les garanties en matière de protection des droits de l’homme. En mai 1996, le Code pénal sénégalais a notamment été modifié afin de préciser que tous les actes de torture constituent en tant que tels des infractions au regard de la loi. Il faut dorénavant que ces sauvegardes formelles jouent leur rôle de protection. Depuis septembre 1991, Amnesty International a élargi son champ d’action dans sa lutte contre les atteintes aux droits de l’homme en prenant désormais également en compte les exactions commises par les groupes d’opposition armés au même titre que les violations commises par les forces gouvernementales.
Au nombre de ces atteintes aux droits de l’homme figurent notamment les prises d’otages, la torture, ainsi que les homicides délibérés et arbitraires. En revanche, le mandat d’Amnesty International ne comprend pas les homicides pouvant résulter d’attaques dirigées contre des objectifs militaires dans le cadre d’un conflit armé, par exemple la mort causée par de violents affrontements entre factions opposées ou la mort de personnes prises dans des tirs croisés. Amnesty International dénonce depuis des années les exactions commises en toute impunité par le MFDC à l’encontre de civils non armés, qu’il s’agisse de chefs traditionnels ou de personnes installées récemment en Casamance et originaires d’autres parties du Sénégal, toutes soupçonnées de collaborer avec l’administration sénégalaise. Des dizaines de civils, y compris des femmes et des enfants ont ainsi été victimes de mauvais traitements, d’actes de torture et d’homicides délibérés et arbitraires. Certaines de ces exactions semblent avoir été commises par le MFDC sur la base de critères ethniques. En effet, des Manjak, des Mandingue, des Balante et des Mancagne sont souvent la cible d’attaques du MFDC qui estime que ces populations non Diola ne s’impliquent pas dans la lutte pour l’indépendance de la Casamance. Le MFDC tue aussi les soldats tombés entre leurs mains. Malgré les engagements écrits de l’aile politique du MFDC de respecter la population civile, engagements réitérés par l’abbé Diamacoune Senghor, secrétaire général de ce mouvement, à la délégation d’Amnesty International en janvier 1997, les combattants armés se revendiquant du MFDC continuent de chasser des paysans de leurs villages et de tuer des civils non armés. En août 1997, au cours d’une attaque préméditée contre un foyer de jeunes à Djibanar, le MFDC s’est notamment rendu responsable de la mort d’une dizaine d’enfants et d’adolescents, dont deux fillettes de six et huit ans.
A plusieurs reprises dans le passé, Amnesty International a envoyé des recommandations aux deux parties afin qu’elles agissent de toute urgence pour empêcher que soient commises de nouvelles atteintes aux droits de l’homme, mais rien pour le moment n’a réellement été entrepris pour mettre un terme à une situation qui a fait déjà des centaines de victimes civiles. La situation des droits de l’homme en Casamance exige que des mesures soient prises de toute urgence. C’est pourquoi Amnesty International adresse à la fin de ce document des recommandations aux deux parties afin de mettre un terme aux atteintes aux droits de l’homme en Casamance. Tant que celles-ci demeureront impunies et que rien ne sera fait pour en prévenir d’autres, aucun espoir d’amélioration de la situation en matière de respect des droits de l’homme ne pourra être sérieusement fondé.
IRRÉGULARITÉS JUDICIAIRES : Cas des personnes arrêtées en 1995 ...... 8 1. Absence de charges réelles à l’encontre des détenus ............... 9 2. Une instruction judiciaire pleine d’irrégularités .................... 10 a) des interrogatoires judiciaires déficients ............ 10 b) pas de confrontation avec les témoins à charge ....... 10 c) absence de pièces à conviction .................. 11 d) maintien en détention pour motifs politiques .......... 11 e) détention des responsables politiques du MFDC ...... 13
TORTURE ET MAUVAIS TRAITEMENTS ............................. 14 1.
Torture au moment de l’arrestation ........................... 15 2.
Torture durant la garde à vue ............................. 17 3.
Sévices infligés lors du transfert de Ziguinchor à Dakar à bord d’un navire 24 4.
Torture infligée aux personnes âgées et aux malades ............... 25 5.
Torture infligée aux femmes ................................ 26 6.
Morts des suites de la torture ................................ 28 7.
Eléments de preuve de ces actes de torture ..................... 29
UN DEUIL IMPOSSIBLE ........................................... 30 1.
Cas d’exécutions extrajudiciaires ............................. 30 2. Cas de “disparitions” ...................................... 32 3.
Fosses collectives. Merci de télécharger le Rapport 1998 d’Amnesty International en Casamance. En bas la liste des personnes tuées en Casamance sous le régne d’Abdou Diouf Bonne lecture
Source: Mediafrik
Troubles de mémoire : Abdou Diouf omet le Rapport d’Amnesty 1998 qui l’épinglait pour crimes de guerre...en Casamance (Rapport)
SETAL.NET-Le Secrétaire Général de la Francophonie Abdou Diouf vient de publier ses mémoires. Ses mémoires sont, comme l’a dit son ancien collaborateur Djibo Kâ, marqué par des « troubles de mémoire » qui trahissent sa mémoire. *
Mardi 18 Novembre 2014 - 08:46
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