Après plusieurs jours d’attentisme, le gouvernement tunisien a finalement tranché. Le ministère de l’Intérieur a décidé, vendredi 17 mai, d’interdire le rassemblement salafiste prévu dimanche à Kairouan.
« Nous avons décidé d'interdire ce rassemblement en raison d'une violation de la loi et de la menace qu'il représente pour la sécurité et l'ordre public », a indiqué un communiqué du ministère dirigé par Lotfi Ben Jeddou. Celui-ci avait indiqué plus tôt qu'aucune demande d'autorisation n'avait été présentée par Ansar al-Charia, le principal groupe salafiste jihadiste du pays, qui ne reconnaît même pas l'autorité de l'État.
« Tous ceux qui défieront l'autorité de l'Etat et de ses institutions, ceux qui tenteront se semer le chaos, ceux qui inciteront à la violence et à la haine en porteront toute la responsabilité », a averti le ministère. Et de menacer de représailles « tous ceux tenteront de s'attaquer aux forces de l'ordre », non sans assurer que la police et l'armée sont « hautement mobilisées pour protéger la sécurité des citoyens et leurs biens ».
Liberté d'expression
Le chef du parti islamiste au pouvoir Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait affirmé jeudi que le gouvernement avait interdit le rassemblement des salafistes qui en retour avaient appelé « 40 000 partisans » à défier les autorités et à se réunir pour leur congrès annuel.
Dans son communiqué, le ministère affirme que l'Etat est « engagé à respecter le droit de manifester pacifiquement, à préserver la liberté d'expression, la pratique religieuse et la prédication pacifique pour tous les citoyens conformément aux procédures et lois en vigueur ».