Un djihadiste français du Nord-Mali met en garde Hollande sur une intervention au Sahel

Dans une longue vidéo de plus de 11 minutes diffusée mardi 9 octobre sur un site Internet d'information mauritanien souvent emprunté par les djihadistes pour faire passer leurs messages, un djihadiste français met en garde François Hollande sur une intervention militaire dans le nord du Mali, actuellement sous la coupe de groupes armés. Il s'en prend ainsi à la France et aux Américains, "plus acharnés à lutter contre l'Islam que contre le tyran Bachar Al-Assad".


Coiffé d'un turban noir, l'homme, qui s'exprime dans un français parfait, serait membre d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Il se présente lui-même, sous le pseudonyme d'Abdel Jelil,comme un "ancien officier de marine marchande" qui aurait bourlingué aux quatre coins du monde entre les âges de "25 à 40 ans". Il précise qu'il se trouvait ainsi à bord d'un pétrolier "dans le Golfe persique au moment de la première guerre contre Saddam Hussein" et qu'il vit, depuis deux ans, à Tombouctou "avec [sa] femme et [ses] cinq enfants". Son profil, plutôt atypique, ne correspond pas aux deux Français identifiés récemment par les services secrets français dans le nord du Mali, présentés comme des hommes âgés d'une trentaine d'années.

"UN APPEL AU PEUPLE FRANÇAIS"

Tout en rendant hommage à Oussama Ben Laden pour les attentats du 11 septembre 2001, le djihadiste interpelle directement François Hollande, auquel il rappelle ses "promesses électorales de s'écarter de l'OTAN" et "lance un appel au peuple Français de s'opposer à toute agression qui ne serait pas dans leurs intérêts". Six otages Français sont toujours détenus dans cette zone.

"Au président français, aux Américains et aux Nations unies, poursuit-il, votre intervention dans le Sahel et plus particulièrement dans le nord du Mali sera la cause d'une grande sédition et d'une catastrophe humaine et humanitaire."

Le gouvernement malien a officiellement demandé, début septembre, l'intervention militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Soutenue par la France, ce projet a été débattu à deux reprises par les Nations unies, en marge d'une réunion du Conseil de sécurité à New York, le 26 septembre, puis le 4 octobre, lors de l'examen d'un projet de résolution. Depuis, tout en mettant en avant le rôle pilote joué par la France, Washington a indiqué que les Etats-Unis soutiendraient une intervention.

Isabelle Mandraud

Source: Le Monde

Abdou Khadre Cissé

Mercredi 10 Octobre 2012 13:24

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