On n’a pas encore fini d’épiloguer sur la gestion désastreuse de la Lonase par Baïla Wane. Une gestion qui aura causé des préjudices incommensurables aux ex vacataires de cette boite à sous. Après l’emprisonnement de celui qu’ils considéraient comme leur bourreau, ils racontent leur calvaire. Mousséboury Dieng, un des ex vacataires de la Lonase fait partie des victimes. Selon lui la Lonase, pendant prés d’une vingtaine d’années, a utilisé abusivement 675 personnes, les qualifiant tantôt de «vacataires» tantôt de «prestataires de services» alors qu’il s’agissait de travailleurs au sens de l’article L.2 du Code du travail. Durant toute cette période, la Lonase nous a fait «travailler au noir» sans verser nos cotisations à l’Ipres et à la Caisse de Sécurité Sociale déplore-t-il. Par ailleurs, nous percevions des rémunérations inférieures à celles servies aux autres travailleurs de l’entreprise et nous étions privés des nombreux avantages qui leurs étaient consentis. Nous étions traités comme des parias «taillables et corvéables» et avions même enregistré des cas de folies et de suicides dans nos rangs. Lorsque Abdoulaye Daouda Diallo (actuel ministre du Budget) a été nommé à la tête de la Lonase, il a décidé de mettre fin à cette injustice décriée par d’éminents juristes et le représentant du ministre du Travail au cours d’un séminaire organisé par notre syndicat. Des négociations furent alors ouvertes entre la Direction générale de la Lonase et notre syndicat le Saval (Syndicat Autonome des vacataires de la Lonase) et une commission de négociation dirigée par M. Baïla Wane, alors secrétaire Général de la Lonase fut mise en place par Abdoulaye Daouda Diallo fait savoir Mousséboury Dieng. A l’issue des négociations, un protocole d’accord garanti par l’Inspection du travail fut conclu le 26 décembre 2002. Il prévoyait, sur un effectif de 675 «prestataires de services», la régularisation de 250 d’entre eux et le départ négocié des 425 autres avec une enveloppe de 3.068.824.000 F représentant le coût global des indemnisations. Malheureusement, Abdoulaye Daouda Diallo quitte la Lonase avant d’avoir pu exécuter le protocole de 2002. Il est remplacé par Baïla Wane qui remet aussitôt le protocole en cause et propose, grâce à des manœuvres dolosives un nouveau protocole en date du 03/09/2003 prévoyant le recrutement de 130 «prestataires de services» (soit 120 de moins que le protocole de 2002) au motif qu’après l’informatisation, la Lonase n’aura plus besoin d’un effectif pléthorique. Pourtant, après le départ des 552 «prestataires», il recrutera selon ses affirmations 700 nouveaux travailleurs, en dehors des «déparistes», alors que le protocole de 2002 prévoyait, à profil égal, une priorité d’embauche pour ces derniers. Qui plus est, il ramène l’enveloppe prévue par le premier accord à deux milliards 400 millions de francs Cfa (soit une diminution de 668 824 000, six cent soixante huit millions huit vingt quatre mille francs cfa) regrette l’ex vacataire.
2004, Baïla Wane quitte la Lonase. Lorsqu’il revient à la suite d’une seconde nomination, il exécute son plan de départ négocié avec des indemnités dévaluées.
Main basse sur la cagnotte des vacataires
Au moment de percevoir leurs indemnités, 341 «prestataires» découvrent avec stupeur que des sommes très importantes allant de un à plusieurs millions ont été défalquées sur leurs indemnités. Certains d’entre eux saisissent l’Inspection du travail, partie garante des accords Lonase/Saval, d’une demande de conciliation. Nouvelle surprise, l’inspecteur conciliateur découvre que la copie du protocole du 03-09-2003 présentée par le conseiller juridique de la Lonase est un faux. Non seulement l’inspection du travail ne détient pas un exemplaire original dans ses archives, mais encore la signature de l’inspecteur du travail y figurant comme partie garante des accords est une imitation grossière. Les anciens prestataires saisissent alors le Tribunal du travail pour réclamer, sur la base du protocole du 26 décembre 2002, les sommes reliquataires que leur devait la Lonase. Le Tribunal du travail donne droit à leur requête et condamne la Lonase qui depuis lors use de manœuvres dilatoires pour ne pas s’exécuter. Aujourd’hui, de nombreux anciens «prestataires» sont décédés, d’autres sont dans le dénuement avec des familles disloquées. Abdou Khadre Diakhaté, ancien délégué syndical, victime lui aussi, confirme les propos de son collègue et ajoute que «si Bailla Wane a pu agir de la sorte, c’est dû au fait qu’il a bénéficié de la complicité des cadres de la Lonase. Des cadres que Baïla Wane a corrompu en leur octroyant chacun une 4/4 Prado, 250 000 francs Cfa mensuels pour les frais d’entretien de ces véhicules et une ligne de crédit téléphonique sans compter les missions bidons avec per diems». Ainsi ces cadres «plus soucieux d’encadrer leurs intérêts qu’autre chose» ont toujours «cautionné les dérives et les errements de Baïla Wane» renchérit le délégué. Poursuivant, il soutient que le secrétaire général du syndicat, Amath Wane, s’est mis en collusion avec Bailla Wane qui est son cousin pour brader les droits des vacataires. Suite à cela, Baila Wane l’a nommé chef d’agence avec en prime une 4 /4.
Des cadres peu exempts de reproches
Ainsi, la Lonase était finalement devenue une sorte d’entreprise familiale et le Dg faisait tout ce que bon lui semblait avec la bénédiction des cadres qui y trouvaient leurs comptes. Pendant ce temps, «les vacataires ayants droits étaient laissés à quai tandis qu’il recrutait à tour de bras ses militants, ses potes, et les potes de ses potes», se désole Diakhaté. «Aujourd’hui beaucoup de nos collègues sont décédés, d’autres ont été expulsés de leur domicile et ont vu leur ménage voler en éclats tandis certains ont versé dans la folie» renseigne Diakhaté.
Pour ces ex employés, Baïla Wane leur a soutiré une somme qui avoisine plus de deux milliards de francs. Pour étayer leur argumentaire, ils soutiennent qu’au moment où ils s’étaient présentés à la Direction générale pour percevoir leurs chèques (381 vacataires), ils ont constaté que Baïla Wane avait opéré une ponction de 4 millions de francs Cfa sur chaque employé avec comme seule explication : «C’est la machine qui s’est plantée».
Sans compter les 165 premiers «déparistes» qui ont aussi subi la «voracité» de Baïla Wane. Ainsi, espèrent-ils que justice leur sera rendue d’autant que les nouvelles autorités ont promis une gouvernance vertueuse et protectrice pour les citoyens parce que l’impunité a trop duré. Pour le moment, ils se félicitent du fait que la justice leur a donné raison après une procédure qui aura duré plus de cinq ans.
Xalima avec Source : La Tribune
2004, Baïla Wane quitte la Lonase. Lorsqu’il revient à la suite d’une seconde nomination, il exécute son plan de départ négocié avec des indemnités dévaluées.
Main basse sur la cagnotte des vacataires
Au moment de percevoir leurs indemnités, 341 «prestataires» découvrent avec stupeur que des sommes très importantes allant de un à plusieurs millions ont été défalquées sur leurs indemnités. Certains d’entre eux saisissent l’Inspection du travail, partie garante des accords Lonase/Saval, d’une demande de conciliation. Nouvelle surprise, l’inspecteur conciliateur découvre que la copie du protocole du 03-09-2003 présentée par le conseiller juridique de la Lonase est un faux. Non seulement l’inspection du travail ne détient pas un exemplaire original dans ses archives, mais encore la signature de l’inspecteur du travail y figurant comme partie garante des accords est une imitation grossière. Les anciens prestataires saisissent alors le Tribunal du travail pour réclamer, sur la base du protocole du 26 décembre 2002, les sommes reliquataires que leur devait la Lonase. Le Tribunal du travail donne droit à leur requête et condamne la Lonase qui depuis lors use de manœuvres dilatoires pour ne pas s’exécuter. Aujourd’hui, de nombreux anciens «prestataires» sont décédés, d’autres sont dans le dénuement avec des familles disloquées. Abdou Khadre Diakhaté, ancien délégué syndical, victime lui aussi, confirme les propos de son collègue et ajoute que «si Bailla Wane a pu agir de la sorte, c’est dû au fait qu’il a bénéficié de la complicité des cadres de la Lonase. Des cadres que Baïla Wane a corrompu en leur octroyant chacun une 4/4 Prado, 250 000 francs Cfa mensuels pour les frais d’entretien de ces véhicules et une ligne de crédit téléphonique sans compter les missions bidons avec per diems». Ainsi ces cadres «plus soucieux d’encadrer leurs intérêts qu’autre chose» ont toujours «cautionné les dérives et les errements de Baïla Wane» renchérit le délégué. Poursuivant, il soutient que le secrétaire général du syndicat, Amath Wane, s’est mis en collusion avec Bailla Wane qui est son cousin pour brader les droits des vacataires. Suite à cela, Baila Wane l’a nommé chef d’agence avec en prime une 4 /4.
Des cadres peu exempts de reproches
Ainsi, la Lonase était finalement devenue une sorte d’entreprise familiale et le Dg faisait tout ce que bon lui semblait avec la bénédiction des cadres qui y trouvaient leurs comptes. Pendant ce temps, «les vacataires ayants droits étaient laissés à quai tandis qu’il recrutait à tour de bras ses militants, ses potes, et les potes de ses potes», se désole Diakhaté. «Aujourd’hui beaucoup de nos collègues sont décédés, d’autres ont été expulsés de leur domicile et ont vu leur ménage voler en éclats tandis certains ont versé dans la folie» renseigne Diakhaté.
Pour ces ex employés, Baïla Wane leur a soutiré une somme qui avoisine plus de deux milliards de francs. Pour étayer leur argumentaire, ils soutiennent qu’au moment où ils s’étaient présentés à la Direction générale pour percevoir leurs chèques (381 vacataires), ils ont constaté que Baïla Wane avait opéré une ponction de 4 millions de francs Cfa sur chaque employé avec comme seule explication : «C’est la machine qui s’est plantée».
Sans compter les 165 premiers «déparistes» qui ont aussi subi la «voracité» de Baïla Wane. Ainsi, espèrent-ils que justice leur sera rendue d’autant que les nouvelles autorités ont promis une gouvernance vertueuse et protectrice pour les citoyens parce que l’impunité a trop duré. Pour le moment, ils se félicitent du fait que la justice leur a donné raison après une procédure qui aura duré plus de cinq ans.
Xalima avec Source : La Tribune