Un guet-apens de 3729 milliards pour implanter le néocolonialisme


‘’ L'argent ne représente qu'une nouvelle forme d'esclavage impersonnel à la place de l'ancien esclavage personnel.’’- Léon Tolstoï.

Réputé maitre dans l’art de la manipulation, ce gouvernement qui a pour seul véritable programme politique la communication, veut réaliser ses projets fantaisistes en recourant à d’excessifs endettements dispendieux. Le cirque mis en scène au groupe consultatif de Paris, dont ce régime fainéant nous bourdonne tambours battants les oreilles, a comme prévu accouché d’un déluge illusoire, recouvert de 3729 milliards de promesses programmatiques abstraites, le tout conjugué au conditionnel.

La stratégie adoptée est de combler ce faisceau d’incertitude par un semblant de réalisme en trompe-l’œil pour entretenir l'illusion, endormir ce peuple accablé par un marasme de désespoir et les persuader de l’utopie. Ne disposant point de stratégie de développement économique circonstanciée, nos bourreaux de par leurs incantations enflammées s’ingénient à emballer l’opinion par une communication euphorique, présentant ces 5959 milliards mendiés comme un triomphe de guerre, alors qu’il ne s’agit que d’accords d’asservissements et non de ressources déboursées encore moins de chefs d’œuvres accomplis.

Ces prédateurs économiques compromettent implicitement l’avenir des générations présentes et futures puisqu’un cumul des 3 041 milliards déjà engrangés au service de la dette avec ces 5 959 milliards improductifs, portera à 9 000 milliards de FCFA la dette que nos progénitures devront restituer, en plus des intérêts onéreux qui s’amplifieront au fil des années. En effet, ces mafieux capitalistes occidentaux se servent de ce service de la dette pour implanter astucieusement leurs néocolonialismes. En un mot, les pratiques coloniales revêtent dorénavant des formes insoupçonnées.

Pour répondre aux critères d'éligibilité de ces esclavagistes, qui raisonnent en fonction de leurs propres agendas, le boy à tout faire des lobbys occidentaux, Macky SALL, a été obligé de parapher les APE. Il a donc fallu d'abord que ces ennemis de la patrie, boulimiques qu’ils sont, liquident les taxes douanières pour pouvoir s’endetter.

En principe, la signature des APE ne fera qu’enterrer notre économie dans le pré-carré français. Ce stratagème permettra de lever les barrières douanières ce qui aura pour corolaire, d’assécher le trésor public tout en creusant nos déficits car les recettes douanières (575 milliards F CFA) et fiscales (1.500 Milliards F CFA) constituent les principales sources de revenu de notre Etat, dépourvu de la moindre once de ressources minières. Elle permettra aussi aux entreprises occidentales, disposant d’un avantage comparatif du fait de leurs technologies pointues et de leurs importantes capacités de production, d’enfoncer jusqu’au cou les entreprises locales, qui à titre de rappel résorbent à peine 200 000 employés, avant de faire leurs deuils.

Cet accord aura forcément des répercussions néfastes sur le tissu socio-économique car les 100 000 diplômés qui sortent chaque année de nos universités constitueront un incubateur d’exclus sociaux étant donné que les acteurs du secteur privé, la seule entité capable de les acheminer vers le bien-être, ont été mis à genou mieux crucifié par cette oligarchie de prévaricateurs à la tête de l’Etat.

Vous conviendrez avec moi que si les recettes douanières s’affaissent l’Etat Sénégalais sera toujours obligé de se retourner vers ces Français pour renflouer le trésor public. Cette attitude cynique met en exergue la nullité de ces gloutons affairistes prêts à brader l'intérêt des sénégalais, sous l’autel de leurs appétits sans limite pour l'argent, pour contribuer à l’enrichissement illicite de leurs maitres français.

En pleine crise économique, ces expansionnistes qui ne pensent qu'à nous ruiner ont exigé l’institutionnalisation de la corruption à grande échelle afin de faire main basse sur les marchés publics. Prêt à tout pour faciliter les fraudes massives, le valet de la France, Macky Sall a ordonné la mise en place d’un conseil des infrastructures dont les membres seront choisis carte sur table pour faire la part belle aux entreprises françaises. Normal vu que l’abolition des passations de marché public fait partie des directives et clauses injurieuses qui ont permis d’acquérir ces 3729 milliards de FCFA.

Cette machine à détourner favorisera les occidentaux qui gagneront à tour de bras l’exécution de marchés publics associés spécifiquement à des infrastructures routières d’envergure, là où il dispose d’une expertise reconnue. Raison pour laquelle le ‘’Yonou Yokouté’’ (voie de l’émergence), qui avait pour piédestal l’agriculture, s’est métamorphosé en Plan Sénégal Emergent car ce dernier priorise les infrastructures.

Ce qui revient à dire que l’argent prêté par ces colons servira à oxygéner les firmes françaises en pleine décrépitude. Les signaux ont déjà été donné avec Necotrans pourtant novice en la matière, Bolloré et Eiffage, nouveau propriétaire de l’autoroute Dakar-Diass jusqu’en 2039. Le bazardage des ressources de l’Etat, érigé en devise, accélèrera la déchéance des privés nationaux avec comme conséquence immédiate l’accroissement fulgurant du chômage, déjà qu’au port Nécotrans a décapité 3000 employés sénégalais.

Cette politique néocoloniale menée dans la plus grande opacité assassine à petit feu l’économie nationale. Elle paralyse l’activité des entrepreneurs nationaux asphyxiés économiquement. Si ce cap est maintenu, ils seront à coup sûr menacés d’extinction. L’environnement des affaires incline au pessimisme car les acteurs du privé sénégalais, défavorisés, s’appauvrissent en perdant iniquement des marchés publics au profit des chinois et français qui pillent les ressources publiques simplement parce qu’ils ont conditionné leurs prêts.
Pour promouvoir leurs secteur privés, les chinois quant à eux, ont adopté une nouvelle stratégie en mettant à la disposition de leurs entreprises des fonds de garantie qui leurs permettront d’externaliser à coup de corruption leurs activités pour mieux fructifier leurs profits en Afrique, devenu par la force des choses une terre promise. Les 2230 milliards récoltés au pays de Mao, entrent dans ce cadre.

Cependant, ce prêt sous-tend que les travaux seront entrepris par des entreprises chinoises comme ce fut le cas avec l’autoroute à péage Tivavouane-Touba, confiée à la firme chinoise CRBC. L’Etat du Sénégal perdra triplement en ce sens qu’il remboursera l’argent avec des intérêts usuriers, les travaux seront de piètre qualité et le pire c’est que les capitaux investis renfloueront le trésor chinois puisqu’ils emploieront leurs propres ressortissants.

L'on s'étonne alors de voir des industriels sénégalais laissés pour compte et pris en tenaille dans cet environnement funeste des affaires, prendre part à ce voyage clandestin, avec ces ennemis de la patrie qui sont pourtant entrain de leur porter un coup de poignard fatal dans le dos. Cette attitude loin d’être fortuite est destinée d’une part à faire oublier la réalité du terrain mais surtout à ne pas froisser les sénégalais, pourvu qu’il ne découvre pas ce jeu de dupes.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’Etat Sénégalais pouvait obtenir ces fonds par le biais d’un emprunt obligataire sous régional. Ce qui aurait pour avantage d’utiliser les compétences locales avec tous ses effets sur l’économie : meilleure circulation des flux monétaires, résorption du chômage, accroissement du revenu des ménages… Le boy des français, Macky Sall, doit savoir, même si son enrichissement personnel prime sur l’intérêt des sénégalais, que la priorité est de créer les conditions d’une émergence et non d’aller à l’aveuglette vers l’émergence, d’autant plus que les socles sur lesquels, elle repose, ne sont que des cotons tiges.

Ce qui est sûr et certain c’est qu’avec ces conventions vassalisées, la chute des recettes douanières impactera négativement sur l’économie sénégalaise. Notre dépendance envers la France sera plus accrue, le pouvoir en place pour combler ce manque à gagner dans le budget national, sera obligé dans les années à venir de réduire les investissements destinés aux secteurs prioritaires voir même à devenir des béni oui oui des français, qui en profiteront pour extorquer les entreprises censées être les moteurs de notre économie via des ajustements structurels iniques. Le cercle est tellement vicieux, si vicié que le peuple sénégalais ne verra que du feu.

Moïse RAMPINO

Moise RAMPINO

Jeudi 27 Février 2014 12:59

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