Amadou Moussa Bâ, un enfant de dix ans habitant de Boudiengue (Linguère), est mort de ses blessures à la suite de l’explosion d’un obus entre ses mains. Élève en CE1, l’un des meilleurs de sa classe (2e de la dernière composition), d’après L’Observateur qui donne l’information dans son édition de ce samedi, a été fauché il y a près de 15 jours sur le site de Dodji où l'armée à l'habitude d'effectuer ses manœuvres militaires.
C’était le dimanche 8 mai. Jour de repos scolaire pour l’enfant. Chargé de conduire le troupeau de son père aux alentours du village, il aperçoit sur le site un objet et s’en empare. Celui-ci, un obus abandonné, explose entre ses mains. Amadou Moussa Bâ est littéralement éviscéré. Conduit à l’hôpital de Linguère pour les premiers soins, il sera ensuite acheminé à Touba. Il rendra l’âme le lendemain. Il a été inhumé dans son village. Contacté par L’Observateur, le colonel Abou Thiam, directeur des relations publiques de l’Armée, a confirmé l’accident.
Le père de la victime, Moussa Bâ, toujours dans les colonnes du journal, invite les autorités à sécuriser le site de Dodji et d’en empêcher l’accès aux populations. Il déplore aussi les nombreux frais liés à la prise en charge de son enfant blessé dans des conditions qui ne relèvent pas de sa responsabilité. Il dut tout supporter : plus de 200 000 dépensés selon lui entre les premiers soins, la location de l’ambulance, l’intervention chirurgicale, l’inhumation, etc.