Un opposant a été déclaré vainqueur jeudi dans une des circonscriptions les plus disputées des élections législatives en Guinée, un résultat qui devrait priver le pouvoir de la majorité absolue au parlement.
La commission électorale indépendante (Céni) doit annoncer ce vendredi les résultats définitifs des législatives du 28 septembre, mais l'élection du candidat du parti d'opposition UFR (Union des forces républicaines) à Matoto, un quartier de Conakry, pourrait faire baisser d'un cran les tensions.
L'opposition a dénoncé des fraudes et réclamé l'annulation du scrutin censé parachever la transition du pays vers la démocratie et mettre fin à la période d'instabilité qu'il connaît depuis le putsch militaire de 2008.
Face aux pressions internationales, la Céni a ordonné un nouveau décompte des voix à Matoto, un quartier très peuplé de la capitale guinéenne, et finalement proclamé la victoire de Mohamed Aly Doumbouya d'une courte tête face au candidat du parti au pouvoir.
Le Rassemblement du peuple guinéen (RPG) du président Alpha Condé a remporté 18 des 38 sièges attribués au scrutin uninominal, contre 5 à l'UFR et 14 à l'UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) de Cellou Dalein Diallo, leader de l'opposition.
Les 76 autres sièges seront attribués à la proportionnelle mais selon le politologue Amadou Bano Barry, la victoire de l'UFR à Matoto "signifie qu'aucun parti n'obtiendra seul la majorité absolue" et qu'un gouvernement de coalition devra être formé.