Avant d’ouvrir le dossier sur l’affaire Cheikh Béthio THIOUNE, nous avons jugé nécessaire de procéder à un rappel historique sur les personnes de Serigne Saliou MBACKE et de Cheikh Béthio THIOUNE. Et ce, pour mieux appréhender la personne de la dernière cité. Nous sommes le 17 avril 1946. Serigne Saliou se rend à son daara du nom de Keur Cheikh Madiop. A hauteur du village de Tassette, il aperçoit deux jeunes garçons en train de cultiver le champ de leur père. Il s’arrête et ordonne au cocher : “waxal ndonga li mou niow nouyo”. Tel est le premier ndigeul que l’un des deux garçons, qui est aujourd’hui Cheikh Béthio THIOUNE, a reçu de Serigne Saliou. Et c’est cette même nuit que le Cheikh a fait son pacte d’allégeance à Serigne Saliou.
“Serigne Saliou connaissait tout d’avance”
Mais cette rencontre qui n’a rien de fortuit ne s’est pas arrêtée en si bon chemin car l’année suivante, Serigne Saliou a laissé son disciple entrer à l’école française au lieu de l’amener dans un de ses daaras. Quel contraste pour quelqu’un qui a une lecture artificielle des choses ! Serigne Saliou connaissait d’avance qu’une personne qui n’a pas fréquenté l’école française ne pourra pas canaliser les générations futures et/ou les amener à œuvrer pour Serigne Touba. Alors, il ne cesse de formuler des prières pour le Cheikh à chaque fois qu’il se présentait à un examen ou à un concours. L’Ecole Nationale d’Economie Appliquée (ENEA) où il est sorti comme animateur rural, l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature) ENAM) où il set sorti comme administrateur civil peuvent être citées à titre d’exemples. Ainsi, il ne cesse de gravir les échelons jusqu’à décrocher le dernier grade et le dernier échelon de la fonction publique. Il devient administrateur civil principal de classe exceptionnelle.
“Cheikh Béthio est et demeure mouride”
Serigne Saliou l’intronise Cheikh en 1987 et ordonne à ce qu’on lui fasse allégeance. Je cite : “déleen diéboulou si moom té diko toudé doom”. Par conséquent, il cumule ses fonctions de commandant et de Cheikh. La première fonction citée étant administrative et la seconde, religieuse. Et ce pour montrer que le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle vont toujours de pair. Pour qu’il y ait harmonie, cohésion sociale, développement, il faut que le premier cité soit soumis au second. Nul ne dira que Serigne Saliou ne l’a pas intronisé Cheikh, que Serigne Saliou n’était pas au courant de tout ce qu’il disait de lui ? Mieux, qui a donné au Cheikh l’ordre d’aller à Khelcom récolter ses champs ? Qui a donné au Cheikh l’ordre de lui de lui construire une mosquée à Dianatoul Mahwa fief de Serigne Saliou ? Qui a donné mille deux cents (1200) parcelles à Dianatoul Mahwa ? Qui a donné au Cheikh l’ordre de lui construire un daara à Ngabou ? Mais, personne d’autre que Serigne Saliou ! En conséquence, nul n’ignore la partition que joue Cheikh Béthio THIOUNE dans le mouridisme, nul ne peut l’extirper du mouridisme. Cheikh Béthio THIOUNE est et demeure mouride !
“Les bienfaits du Cheikh à Bara SOW”
Les sénégalaises et les sénégalais ne vont jamais à la recherche des causes d’un fait, mais s’attardent simplement aux conséquences. La relation entre Bara et le Cheikh ne date pas d’aujourd’hui. Le Cheikh a donné Bara à Serigne Saliou pour qu’il aille à Khelcom faire son tarbiya. Il lui a donné une femme une femme, a pris en charge tous ses baptêmes. Il lui a aussi donné des maisons aussi bien à Dianatoul Mahwa (Touba) qu’à Madinatou Salam (Mbour). Et tout cela, pour montrer l’estime qu’il a de son fervent disciple. Comment le Cheikh, qui a autant fait pour son et ses Bara, peut-il aujourd’hui retourner sa veste ? Les hommes doués d’intelligence s’apercevront vite qu’il y a une main invisible derrière tout cet acharnement sur le Cheikh. Mille meurtres peuvent avoir lieu dans la résidence du Cheikh (d’une superficie de sept (7) ha logeant quatre (4) maisons de plus de trente (30) chacune) sans qu’il ne s’en aperçoive. Pourquoi aujourd’hui, le procureur continue de restreindre la liberté du Cheikh, même si les tueurs se sont rendus et sont maintenant arrêtés ? Qui est la cible, le Cheikh ou les tueurs ?
“Bara SOW, une menace au Cheikh”
Le Bara SOW disciple de Cheikh Béthio qu’on connaissait s’est finalement métamorphosé en une menace au Cheikh. Est-ce synonyme de talibé escalader le mur du domicile de son marabout pour entrer dans son salon, insulter les femmes de son marabout, les interdire de s’asseoir sur des fauteuils à côté du marabout ? Certainement, non ! Et le Cheikh, pour l’éviter de la furie des disciples au vu de ses pratiques anti-talibé, a simplement saisi la brigade de gendarmerie de Ouakam. Par la suite, Bara a écopé de deux mois fermes de prison. Après avoir purgé sa peine, il revient et recommence ses pratiques. Il retourne encore en prison comme récidiviste. Mais avant même le terme de sa peine, Bara s’est vu élargi de prison suite à une grâce présidentielle le 03 avril 2012. Il sacrifie encore à sa tradition de fréquenter le domicile du marabout, mais ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec la mort.
“Le Cheikh ne doit pas être l’agneau du sacrifice”
Faudrait-il que le Cheikh (qui draine des millions et des millions de disciples) suite à son soutien au président sortant Maitre Abdoulaye WADE, paye aujourd’hui les pots cassés ? Faudrait-il qu’il soit l’homme à abattre pour une certaine clientèle politique ? Où constitue t-il alors une menace au nouveau pour les prochaines joutes électorales qu’il faudra s’affranchir de lui jusqu’à après…………. ? Assurément, non ! Et tenez-vous bien, au moment où les éléments du GIGN investissaient Mbour, ceux de la LGI de Mbao quadrillaient Thiès. Et pendant ce temps, les premières briques de la cellule que doit occuper le Cheikh étaient en train d’être posées. Et tout cela s’est passé avant l’audition du mis en cause. Le Cheikh est avant tout un citoyen sénégalais qui a le droit d’exercer pleinement ses droits civiques. Par conséquent, il a le droit d’avoir un parti pris. Nous disons non à la politisation de l’affaire !
“Des attitudes inouïes”
L’attitude de procureur près le tribunal régional de Thiès dans cette affaire constitue une nébuleuse. Le procureur tient une conférence de presse juste après l’arrestation du Cheikh pour l’inculper et le placer en garde-à-vue avant même le recoupement des enquêtes. Une telle pratique de voir un procureur de la république tenir une conférence de presse juste après arrestation est rare, pour ne pas dire inédite ! Un procureur n’est pas sensé agir de la sorte sans avertir sa tutelle qui est le Ministre de la Justice, garde des sceaux. Et ce dernier ne peut pas confirmer ou infirmer sans l’aval du Premier Ministre et du Président de la République. Et ce dernier cité d’informer le Khalife Général des mourides et Serigne Cheikh Khalife de Serigne Saliou. Pourquoi toute cette machination, simplement pour dissoudre le Cheikh ? Une autre attitude beaucoup plus fâcheuse est celle de certains petits-fils de Serigne Touba qui se sont prononcés sur l’affaire. Comment est-ce qu’un soi-disant petit-fils ose jubiler et souhaiter la condamnation à perpétuité du Cheikh ce Serigne Saliou qui est Serigne Touba ? Et pourtant, personne n’osait lui jeter des propos orduriers du vivant de Serigne Saliou. Pitié à ceux qui aspirent à la miséricorde de ces hommes durs de cœurs. Jalousie, n’est-ce pas ? Mais comme dit l’adage : on a beau être contre le lièvre, mais il faut avouer qu’il court vite !
“Un procès pas comme les autres”
Nous en venons maintenant au procès des quarante-huit (48) thiantacounes arrêtés lors des manifestations à Thiès suite à l’arrestation de leur Cheikh. Le procureur, qui doit avoir comme point de repère le droit, s’était simplement limité à ses intuitions. Laissant, par ricochet, en rade son droit. Comment a-t-il, suite au premier jugement, osé réquisitionner un an ferme de prison pour chaque mis en cause? Alors que la plupart d’entre eux était venue prêter main forte à leur Cheikh juste après réception de l’information. Naturel, n’est-ce pas? Et une fois à la descente du bus, ils se sont vus giflés et embarqués. Ensuite, ils sont accusés de troubles à l’ordre public, de casses de biens appartenant à autrui, de rassemblement non autorisé, comme si le pays était mis en état d’urgence. Mais Dieu merci, car n’eut-été les avocats, le souhait impitoyable du procureur de les condamner tous à un mois ferme de prison allait prendre le pas sur les plaidoiries des avocats. Seule la vérité finira par jaillir dans cette affaire! Par conséquent, nous exigeons la libération rapide et sans condition de Cheikh Béthio THIOUNE !
Moustapha SENE
Thiantacoune, disciple de Cheikh Béthio THIOUNE