L’artiste sénégalaise Marie Ngom participe, depuis fin juin, à une exposition qui se poursuivra jusqu’en fin août, à Chambésy, prés de Genève (Suisse), dans le prolongement d’une résidence de création artistique coïncidant avec les dix ans de la Fondation Heim, qui ambitionne de favoriser la pratique des arts et d’encourager le multiculturalisme, a-t-on appris lundi, à Dakar.
Créée en 2003, cette fondation ‘’a offert une résidence de création artistique d’une durée de trois mois à trois jeunes filles artistes dont deux Israéliennes (Shay Cohen-Syrkin et Ayelet Koren) et la Sénégalaise Marie Ngom’’, sortie de l’École nationale des arts de Dakar en 2012, rapporte un communiqué transmis à l’APS, lundi
Cette résidence s’est tenue entre avril et juin derniers, dans les locaux de la Fondation Heim, à Chambésy. ‘’Les œuvres inédites produites au cours de cette résidence de création artistique sont exposées dans les locaux de la Fondation, à la suite du vernissage de l’exposition qui s’est tenue le 27 juin dernier en présence du ministre conseiller M. Abdoul Wahab Aïdara, de l’ambassade du Sénégal à Genève’’, ajoute la même source.
La participation de Marie Ngom à cette première expérience artistique de portée internationale a été soutenue par la commune de Chambésy. La jeune artiste sénégalaise a également bénéficié de l’appui de Dr Momar Seck, artiste sénégalo-suisse, formateur à l’école internationale de Genève, qui l’a parrainée.
Marie Ngom, dont les propos sont cités par le communiqué, explique que son travail, riche d’une dizaine d’œuvres, est principalement inspiré par ses ‘’expériences du modernisme à travers les nouveaux médias, (le) dialogue des cultures, les problématiques de genre, les rêves et espoirs d’une jeunesse africaine confrontée aux défis d’un monde en mutation’’.
De fait, indique cette source, les œuvres polychromes de Marie Ngom ‘’sont parsemées de signes et autres éléments graphiques utilisés par les technologies de l’information et de la communication’’. ‘’Facebook, twitter, google, etc., ont changé le monde. Nous sommes à la fois présents et absents, proches et éloignés les uns des autres’’, confie la jeune artiste.
Sussana Merkle, présidente de la Fondation Heim, note pour sa part que ‘’les trois artistes en résidence créent un pont multiculturel où l’on retrouve Shay et Ayelet qui sont Israéliennes et Marie qui est Sénégalaise’’.
‘’C’est un dialogue des cultures, des religions, des langues et d’expériences nouvelles. Leur entente, leur amitié et leur séjour de création démontrent que le monde de l’art permet de construire des liens uniques même entre des pays et cultures qui ne se connaissent pas’’, ajoute-t-elle.
La Fondation Heim porte le nom de Régine Heim, une artiste native de Pologne, sortie de l’Ecole des Beaux Arts de Zurich, en 1945. Heim cumula des expériences diverses auprès de plusieurs artistes européens connus dont Max Gubler, Albert Shilling, Germaine Richier, etc.
Elle travailla toujours comme artiste indépendante avant de créer, en 2003, une Fondation portant son nom, avec pour mission de favoriser la pratique des arts et d’encourager le multiculturalisme à travers les peuples.
Heim décéda en 2004 à Genève. Sa demeure genevoise nommée ‘’La Villa Greta’’ (Chambesy) est devenue, conformément à ses vœux, un espace de rencontres et un musée où l’on retrouve des pièces uniques de son patrimoine artistique légué à la commune de Chambésy.