Vaste coup de filet de la sûreté urbaine : Révélations sur un réseau international de prostitution de luxe

Les limiers de la Sûreté urbaine (Su) viennent de démanteler à Dakar, un réseau international de proxénétisme, de traite de personnes (des filles étrangères), «incitées à la débauche et à une prostitution de luxe». Au cœur des incriminations de ce business du sexe à haut débit, le sieur M. Atoui, patron des boîtes de nuit, «Silencio» et «Saint-Tropez», sises au centre-ville de Dakar.


Des enseignes lumineuses des boîtes de nuits dakaroises seraient des cache-sexe pour prostituées de luxe.  «Silencio» et «Saint-Tropez», des boîtes de nuit connues du Dakar By Night, sont au cœur d’un business international de proxénétisme, trafic illicite de migrants, traite de personnes (de jeunes filles étrangères), incitées à la débauche et contraintes à une prostitution de luxe, pour soulager les libidos de clients nantis. C’est ce florissant business du sexe qui vient d’être démantelé par les limiers de la Sûreté urbaine de Dakar (Su). Les policiers sont parvenus à mettre la main sur le cerveau de ce réseau. Il s’agit du sieur M. Atoui, Sénégalais d’origine libanaise, patron des boîtes de nuit «Silencio» et «Saint-Tropez», placé en garde à vue au commissariat central de Dakar, en compagnie de sa gérante et complice supposée, une ressortissante marocaine, A. L. et de son employé mauritanien du nom de M. M. Mahouloud.

 

Comment les Ukrainiennes, Marocaines et Tunisiennes ont été appâtées

De sources concordantes bien au fait de cette affaire, pour faire tourner en plein régime ses deux boîtes de nuit, Atoui avait en fin stratège, décidé de recourir à des serveuses étrangères, réputées bon marché. Ainsi, il est parvenu, avec le concours de proches, à dégotter les numéros de téléphones de plusieurs gracieuses filles de nationalité ukrainienne, marocaine et tunisienne. Leurs coordonnées en main, Atoui les contacteet leur fait miroiter le Sénégal du sexe. Il s’engage à leur faire parvenir le billet d’avion, les employer comme serveuses, moyennant un salaire entre 200 000 et 250 000 FCfa et un logement gratuit(Hann Marinas villa R+1, centre-ville).Cerise sur le gâteau, le transport à leur lieu de résidence sera aussi assuré. Tentante, cette offre incite nombre de filles à donner sans hésiter leur onction. Plus tard, elles débarquent à l’aéroport de Dakar, où elles sont accueillies par M. Atoui qui s’emploie subtilement à récupérer leurs passeports.Le lendemain, elles prennent service et après quelques semaines de mise à l’épreuve, Atoui leur fait signer un contrat. C’est alors qu’elles découvrent le côté pervers de leur travail. Huit jeunes marocaines, trois ukrainiennes et une tunisienne ont fini par désespérer des promesses du sieur Atoui. Pour se défaire de ce piège, quatre Marocaines déçues décident de récupérer leur passeport. Grâce aux diligences d’une Sénégalo-marocaine, l’affaire atterrit devant la Chancellerie marocaine, avant que les limiers de la Sûreté urbaine de Dakar n’entrent dans la danse. Le commissaire El Hadji Dramé ouvre une enquête et met en branle les éléments de sa brigade de recherches qui, le 2 février dernier, arrêtent M. Atoui.

 

Des passes variant entre 200 000 et 600 000 FCfa

Au cours de leur audition, les filles révèlent que «le client désireuxd’entretenir des rapports sexuels, verse un montant faramineux encaissé par la gérante, A. L. ou encore M. Atoui. Si le client verse 250 000 FCfa pour la passe, les 150 000 vont à la caisse. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, certaines filles ont accepté ce deal pendant longtemps.» Selon des sources bien au fait de l’affaire, dans cette prostitution de luxe, les ukrainiennes sont plus lucratives, marchandées à meilleurs prix.La passe pouvant aller jusqu’à 600 000 FCfa pour les Ukrainiennes logées à la rue Paul Holle, contre 250 000 FCfa pour les Tunisiennes et 200 000 ou 250 000 FCfa pour les Marocaines. Pour payer ces tarifs salés, les clients chinois sont aux premières loges.

Mis devant les faits, M. Atoui a formellement réfuté les accusations portées à son encontre. Une perquisition effectuée dans son bureau permet la découverte de 14 passeports dont 8 marocains, 5 ukrainiens et 1 tunisien, mis sous scellés. M. Atoui, sa gérante et le Mauritanien, M. M. Mahouloud, ont été placés en garde à vue.



Lundi 8 Février 2016 07:41

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