Reportée plusieurs fois, l’exposition des biens de Ben Ali et de son épouse, a finalement débuté dimanche 23 décembre. Le Premier ministre, Hamadi Jebali, l'a inauguré, alors que se pressait une foule hétéroclite.
C’est sur les hauteurs de la très chic Gammarth, dans un casino jamais entré en fonctions et transformé pour l’occasion en hall de braderie, le Cléopatra, que les voitures, les bijoux et les bibelots sont montrés au public, avant d’être vendus aux enchères.
Pendant plusieurs semaines, les amateurs de luxe pourront satisfaire leur frénésie de shopping et en profiter pour renflouer les caisses de l’État, qui espère environ 10 millions d’euros des résultats de la vente.
L’exposition n’est cependant pas à la portée de tous. Seules 500 personnes par jour, ayant acquitté un droit d’entrée de 15 euros, uniquement via internet, pourront dire « j’y étais ».
Exhibition de luxe
Vague pastiche sans relief d’un établissement de Las Vegas, le lieu est déconcertant. Frises, moulures, dorures : le Cleopatra, est un espace sans âme où trôneront durant un mois 39 voitures de luxe, dont une « Mercedes Maybach » et plusieurs éditions uniques telle que l’Aston Martin de Sakhr El Materi, gendre de Ben Ali. On y trouve également 300 pièces d’orfèvrerie et bijoux, ainsi que des centaines d’autres articles allant de la décoration à l’électroménager.
L’accumulation de tout le luxe accumulé par les Ben Ali laisse un goût amer au visiteur. « Il y a une forme d’indécence à vouloir étaler ce train de vie dispendieux, s’exclame un visiteur. On le savait déjà, alors pourquoi vouloir nous mettre le nez dans les tiroirs ? Qui enfilerait une robe de Leïla Ben Ali à 4000 euros ou un costume à 3000 euros ? Ceux qui en ont les moyens iront se fournir ailleurs… Et puis, il faut avoir la même pointure ou les mêmes mensurations ! » Pour les autres, ce « seconde main » demeure très cher.
Biens de l’État
À peine inaugurée, l’exposition fait déjà polémique. « C’est honteux de réserver l’évènement à ceux qui en ont les moyens. Dans l’Iran de Khomeyni, l’exposition des objets du Shah a été ouverte à tous gratuitement. Ici, on brade le patrimoine des Tunisiens », s’exclame Hafedh, un instituteur.
Et beaucoup de critiques de s’élever contre la vente d’objets qui sont considérés non pas comme des biens privés mais le patrimoine de l’État. Les pièces archéologiques rejoindront certes les collections des musées, mais le sort réservé aux tableaux de maîtres tunisiens, comme Ammar Farhat, Abdelaziz Gorgi ou Aly Ben Salem, suscitent une controverse. Quelle est leur provenance ? Ne devraient-ils pas faire partie des collections d’art moderne et contemporain constituées par l’État ?
Frida Dahmani, à Tunis
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Vente des biens des Ben Ali : du bling bling hors de prix | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
C’est sur les hauteurs de la très chic Gammarth, dans un casino jamais entré en fonctions et transformé pour l’occasion en hall de braderie, le Cléopatra, que les voitures, les bijoux et les bibelots sont montrés au public, avant d’être vendus aux enchères.
Pendant plusieurs semaines, les amateurs de luxe pourront satisfaire leur frénésie de shopping et en profiter pour renflouer les caisses de l’État, qui espère environ 10 millions d’euros des résultats de la vente.
L’exposition n’est cependant pas à la portée de tous. Seules 500 personnes par jour, ayant acquitté un droit d’entrée de 15 euros, uniquement via internet, pourront dire « j’y étais ».
Exhibition de luxe
Vague pastiche sans relief d’un établissement de Las Vegas, le lieu est déconcertant. Frises, moulures, dorures : le Cleopatra, est un espace sans âme où trôneront durant un mois 39 voitures de luxe, dont une « Mercedes Maybach » et plusieurs éditions uniques telle que l’Aston Martin de Sakhr El Materi, gendre de Ben Ali. On y trouve également 300 pièces d’orfèvrerie et bijoux, ainsi que des centaines d’autres articles allant de la décoration à l’électroménager.
L’accumulation de tout le luxe accumulé par les Ben Ali laisse un goût amer au visiteur. « Il y a une forme d’indécence à vouloir étaler ce train de vie dispendieux, s’exclame un visiteur. On le savait déjà, alors pourquoi vouloir nous mettre le nez dans les tiroirs ? Qui enfilerait une robe de Leïla Ben Ali à 4000 euros ou un costume à 3000 euros ? Ceux qui en ont les moyens iront se fournir ailleurs… Et puis, il faut avoir la même pointure ou les mêmes mensurations ! » Pour les autres, ce « seconde main » demeure très cher.
Biens de l’État
À peine inaugurée, l’exposition fait déjà polémique. « C’est honteux de réserver l’évènement à ceux qui en ont les moyens. Dans l’Iran de Khomeyni, l’exposition des objets du Shah a été ouverte à tous gratuitement. Ici, on brade le patrimoine des Tunisiens », s’exclame Hafedh, un instituteur.
Et beaucoup de critiques de s’élever contre la vente d’objets qui sont considérés non pas comme des biens privés mais le patrimoine de l’État. Les pièces archéologiques rejoindront certes les collections des musées, mais le sort réservé aux tableaux de maîtres tunisiens, comme Ammar Farhat, Abdelaziz Gorgi ou Aly Ben Salem, suscitent une controverse. Quelle est leur provenance ? Ne devraient-ils pas faire partie des collections d’art moderne et contemporain constituées par l’État ?
Frida Dahmani, à Tunis
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Vente des biens des Ben Ali : du bling bling hors de prix | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique