Les élections de 2016 se sont déroulées sur un fond de désenchantement social vis-à-vis de l'Administration américaine créant un écart sans précédent entre l'élite politique et les travailleurs en général (salariés et petits et moyens entrepreneurs) des centres urbains et surtout des zones rurales. En fait les contrecoups de la crise économique de 2008 n'ont cessé de se faire sentir. Le taux de croissance stagnant a de la peine à dépasser 1%. Le taux de chômage est important et vacille autour de 5%. Et cet état de fait s'explique moins par la délocalisation d'entreprises mais plus par l'usage de l'automation (les robots) et par le marasme économique.
L'élite traditionnelle des Partis Républicain et Démocrate a peu perçu ou n'a pas suffisamment tenu compte de cet écart de classes.
Cependant des outsiders l'ont vu et utilisé avec du côté "Démocrate", Bernie Sanders qui a déployé une rhétorique de "gauche" et du côté "Républicain", avec Donald Trump dont le discours populiste a réveillé des instincts conservateurs.
Pendant les élections primaires du Parti Démocrate Bernie Sanders a donné beaucoup de fil à retordre à Hillary Clinton. Avec bien des difficultés, cette dernière l'a remporté au bout du compte. Toutefois la fissure au sein de leur Parti ne s'est pas refermée malgré les efforts conciliatoires de Bernie Sanders. En effet, la jeunesse urbaine qu'il a si bien galvanisée n'entend point rejoindre l'élite politicienne.
Bien sûr, quand D. Trump a gagné la nomination du Parti Républicain, celui-ci a aussi traversé des moments de dissensions. Mais D. Trump a été moins affecté du fait que sa base électorale a largement incorporé des couches sociales qui se sont peu impliquées dans les élections précédentes. Il s'est agi des ouvriers blancs des grandes et moyennes entreprises et surtout des travailleurs ruraux de race blanche. Ils ont été attirés par le discours populiste et xénophobe de D Trump. La peur de l'immigré et la conviction que l'entrepreneur Trump, contrairement aux politiciens, peut revitaliser l'économie et l'emploi les ont rendus très enthousiastes dans le soutien de leur idole.
Les sorties conservatrices de D. Trump ont aussi attiré :
* les évangélistes Chrétiens qui ont des ressentiments négatifs face à l'avancée des homosexuels;
* les vendeurs et porteurs d'armes avec leur association qui a endossé D. Trump (NRA: National Rifle [fusil] Association);
* la plupart des officiers de l'armée, même si Hillary Clinton semble plus belliciste (D. Trump a plutôt appelé à la détente avec la Russie et la Corée du Nord).
Mme Clinton a plus bénéficié du vote des Hispaniques (65% pour elle, 29% pour Trump) et de celui des Africains-Américains (88% pour elle, 8% pour Trump). Cependant ces fortes minorités nationales ont moins participé par rapport à leur grande mobilisation aux moments de Obama. Ceci s'explique dans une large mesure par la désillusion du fait des déportations massives, sans précédent, d'Hispaniques par l'Administration Obama et par la désaffection des Africains-Américains face à la recrudescence des brutalités policières contre eux.
Hillary C. a aussi gagné le soutien des Asiatiques (65% contre 29% à Trump) et des autres minorités (56% contre 37% à Trump).
La majorité blanche, quant à elle, constitue 70% des votants et a plutôt soutenu Trump avec 58% contre 37% à Hillary.
Alors que les Chrétiens ont majoritairement voté pour D.Trump (56%, et 44% à Hillary) les Juifs ont plus soutenu Hillary (71%, et 24% à Trump).
Les Partis indépendants de leur côté ont peu influencé le résultat final qui est l'élection de D. Trump. Le Parti Libertarian, avec moins de 5% des voix, aurait plutôt desservi D. Trump quand on sait qu'il est sorti du Parti Républicain en 1971.
Les Écologistes (Green Peace) pour leur part, avec moins de 1% des voix, sont des rejetons des Partis socialisants dans les années 1980. Ils n'ont jamais été dans le giron des partis traditionnels.
L'opinon générale peut être prise de court par la victoire de D. Trump du fait du saupoudrage médiatique. Cependant l'élite Démocrate ne l'est point. Elle l'a vue venir et a oeuvré pour l'arrêter avec un déploiement inoui des media , des sondages truqués, en plus de l'obligation du Président en exercice et de son épouse de s'impliquer,de manière pas vue récemment, à la campagne électorale au secours de Hillary.
Le populisme a plutôt triomphé : "Make America Great Again".
Pendant les Primaires, alors que D.Trump faisait ses envoyées fracassantes, l'ex Président Jimmy Carter avertissait que de tous les candidats en lice D. Trump était le plus malléable, pragmatique et ouvert aux compromis, les autres étant plus des idéologues.
Et comme pour donner raison à l'ex Président Démocrate, D. Trump, dans son discours de triomphe après la fermeture des urnes, a montré un tout autre visage. Il a appelé au pardon et à la réconciliation au plan national pour soigner les blessures occasionnées par les rivalités électorales afin que, réunie, la nation puisse refaire ses infrastructures, préalable à une renaissance économique. Au plan international, il a exhorté les pays à poursuivre leurs intérêts sans s'entre-piétiner.
Let's get our fingers crossed and hope that it is so.
Cheikh Niang
Virginia ce 10 Novembre 2016
Représentant AJ-PADS en Amérique
L'élite traditionnelle des Partis Républicain et Démocrate a peu perçu ou n'a pas suffisamment tenu compte de cet écart de classes.
Cependant des outsiders l'ont vu et utilisé avec du côté "Démocrate", Bernie Sanders qui a déployé une rhétorique de "gauche" et du côté "Républicain", avec Donald Trump dont le discours populiste a réveillé des instincts conservateurs.
Pendant les élections primaires du Parti Démocrate Bernie Sanders a donné beaucoup de fil à retordre à Hillary Clinton. Avec bien des difficultés, cette dernière l'a remporté au bout du compte. Toutefois la fissure au sein de leur Parti ne s'est pas refermée malgré les efforts conciliatoires de Bernie Sanders. En effet, la jeunesse urbaine qu'il a si bien galvanisée n'entend point rejoindre l'élite politicienne.
Bien sûr, quand D. Trump a gagné la nomination du Parti Républicain, celui-ci a aussi traversé des moments de dissensions. Mais D. Trump a été moins affecté du fait que sa base électorale a largement incorporé des couches sociales qui se sont peu impliquées dans les élections précédentes. Il s'est agi des ouvriers blancs des grandes et moyennes entreprises et surtout des travailleurs ruraux de race blanche. Ils ont été attirés par le discours populiste et xénophobe de D Trump. La peur de l'immigré et la conviction que l'entrepreneur Trump, contrairement aux politiciens, peut revitaliser l'économie et l'emploi les ont rendus très enthousiastes dans le soutien de leur idole.
Les sorties conservatrices de D. Trump ont aussi attiré :
* les évangélistes Chrétiens qui ont des ressentiments négatifs face à l'avancée des homosexuels;
* les vendeurs et porteurs d'armes avec leur association qui a endossé D. Trump (NRA: National Rifle [fusil] Association);
* la plupart des officiers de l'armée, même si Hillary Clinton semble plus belliciste (D. Trump a plutôt appelé à la détente avec la Russie et la Corée du Nord).
Mme Clinton a plus bénéficié du vote des Hispaniques (65% pour elle, 29% pour Trump) et de celui des Africains-Américains (88% pour elle, 8% pour Trump). Cependant ces fortes minorités nationales ont moins participé par rapport à leur grande mobilisation aux moments de Obama. Ceci s'explique dans une large mesure par la désillusion du fait des déportations massives, sans précédent, d'Hispaniques par l'Administration Obama et par la désaffection des Africains-Américains face à la recrudescence des brutalités policières contre eux.
Hillary C. a aussi gagné le soutien des Asiatiques (65% contre 29% à Trump) et des autres minorités (56% contre 37% à Trump).
La majorité blanche, quant à elle, constitue 70% des votants et a plutôt soutenu Trump avec 58% contre 37% à Hillary.
Alors que les Chrétiens ont majoritairement voté pour D.Trump (56%, et 44% à Hillary) les Juifs ont plus soutenu Hillary (71%, et 24% à Trump).
Les Partis indépendants de leur côté ont peu influencé le résultat final qui est l'élection de D. Trump. Le Parti Libertarian, avec moins de 5% des voix, aurait plutôt desservi D. Trump quand on sait qu'il est sorti du Parti Républicain en 1971.
Les Écologistes (Green Peace) pour leur part, avec moins de 1% des voix, sont des rejetons des Partis socialisants dans les années 1980. Ils n'ont jamais été dans le giron des partis traditionnels.
L'opinon générale peut être prise de court par la victoire de D. Trump du fait du saupoudrage médiatique. Cependant l'élite Démocrate ne l'est point. Elle l'a vue venir et a oeuvré pour l'arrêter avec un déploiement inoui des media , des sondages truqués, en plus de l'obligation du Président en exercice et de son épouse de s'impliquer,de manière pas vue récemment, à la campagne électorale au secours de Hillary.
Le populisme a plutôt triomphé : "Make America Great Again".
Pendant les Primaires, alors que D.Trump faisait ses envoyées fracassantes, l'ex Président Jimmy Carter avertissait que de tous les candidats en lice D. Trump était le plus malléable, pragmatique et ouvert aux compromis, les autres étant plus des idéologues.
Et comme pour donner raison à l'ex Président Démocrate, D. Trump, dans son discours de triomphe après la fermeture des urnes, a montré un tout autre visage. Il a appelé au pardon et à la réconciliation au plan national pour soigner les blessures occasionnées par les rivalités électorales afin que, réunie, la nation puisse refaire ses infrastructures, préalable à une renaissance économique. Au plan international, il a exhorté les pays à poursuivre leurs intérêts sans s'entre-piétiner.
Let's get our fingers crossed and hope that it is so.
Cheikh Niang
Virginia ce 10 Novembre 2016
Représentant AJ-PADS en Amérique