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Wade, le « destroyer »


Wade, le « destroyer »
Ancien membre de l’opposition sous Senghor et Diouf, devenu président de la république à la faveur d’une alternance démocratique survenue le 19 Mars 2000, Abdoulaye Wade, redevenu opposant, promettait, au lendemain de son retour de France, de détruire un président régulièrement élu et sa famille. Toutes les dérives notées depuis cette sortie, sont à verser dans ce dessein funeste.
Toutefois, à mon humble, avis, cette volonté de détruire ne date point de ces « déboires » avec l’actuel régime. Wade s’est toujours comporté en « destroyer ».
Il détruit tout ce qui n’est pas de lui.
Son œuvre de destruction n’épargne point les symboles de la république.
On se rappelle que dès son accession à la magistrature suprême, il s’est attaqué aux pratiques républicaines et aux symboles de la république. Sa prestation de serment illustre parfaitement ce propos. C’est avec Wade qu’un Président prête serment, pour la première fois, dans un stade en lieu et place du conseil constitutionnel. C’est durant cette cérémonie également que l’hymne national, dont les paroles sont de Léopold Sédar Senghor et la musique de Herbert Peppert, a été relégué au second plan en faveur de l’hymne africaine, son bébé.
A travers son comportement et ses dérives verbales, il foule au pays au pied la tradition républicaine dont les symboles ont été les Présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf qui, vêtus de leur statut d'anciens Chefs d'Etat, ont toujours fait preuve d’une bonne tenue et de retenue».
Son entreprise de destruction s’étend jusqu’à ses propres œuvres.
Dès les premiers mois du règne de Wade, les sénégalais, sous l’euphorie de l’alternance lui ont offert sa constitution à travers un référendum qui aura couté plusieurs milliards de francs CFA.  Toutefois, cette constitution pour laquelle les sénégalais ont majoritairement voté, ne résistera pas au projet destructeur de Wade. Il fera l’objet de plusieurs tripatouillages jusqu’à ce fameux 23 juin 2011 où le peuple est descendu dans la rue pour barrer le chemin à son projet de dévolution monarchique. Cet acte de Wade va écorner son image qui ne passait plus très bien dans notre pays et ailleurs. L’image du républicain en prend un sacré coup.
Celui du bâtisseur ne sera point épargné. Si les gens aiment se moquer des socialistes et de leur régime en soulignant qu’ils n’ont offert au peuple sénégalais que le pont Sénégal 92, Wade qu’on le déteste où l’aime, s’était forgé aux yeux des sénégalais, cette image de bâtisseur avec de nombreuses infrastructures qui ont transformé le visage du Sénégal. Toutefois cette image ne résistera pas. D’abord les milliards engloutis dans le tunnel de Soumbédioune lui font passer pour un dispendieux. Ensuite la construction du monument de la renaissance africaine va consacrer l’image d’un homme qui ne pense qu’à sa famille biologique et par extension, mais dans une moindre mesure, à sa famille politique. Ce monument qui met en exergue un père, un fils et une mère a vite fait de faire passer Wade comme quelqu’un pour qui les sénégalais ne compte guère. Encore moins sa religion. Ce qui compte c’est, « Paapa ji », « Doom ji », « Soxna si », en acronyme, PDS, ce qui somme toute peut renvoyer aussi à son parti politique. Cette mise en exergue d’une famille biologique lui vaut aujourd’hui la situation qu’il vit et dont sa main n’est point étrangère.
Contrairement à ce qu’il veut faire croire à l’opinion, ce n’est point le régime actuel qui s’acharne contre sa famille pour le simple plaisir de le détruire, mais des membres de sa famille dont son fils ont exercé des responsabilités publiques. D’où cette poursuite pour le délit d’enrichissement illicite. Pour rappel, durant son magistère, il a lui-même placé ses enfants au centre de la gestion de l’Etat ou certains de ses projets. Sa fille a géré le Fesman avec tout le bruit autour. Son fils a été super ministre du ciel et de la terre se déplaçant en jet privé au moment le chef du gouvernement ou aucun autre ministre n’avait ce privilège. L’argument de l’acharnement passera difficilement car ce n’est que la justice qui fait son travail. C’est donc Wade qui a trop exposé un fils à la lumière du Soleil en voulant le percher plus haut que les autres grâce à sa station présidentielle.
Son propre parti ne résistera pas à ses œuvres destructrices.
A titre illustratif, on se souvient que Wade, encore seule constante, à la suite du débâcle de son parti en 2012, a déclaré un de ses lieutenant, coordonnateur du PDS. Aujourd’hui  son  parti est quasiment en lambeaux avec plusieurs partis et des mouvements sortis de ces flancs.
Comme on le voit Wade a toujours détruit et cherchera  à détruire s’il n’est pas en sellette.
Aujourd’hui, à travers son comportement peu honorable, il détruit l’estime de beaucoup de sénégalais et en atteint beaucoup dans leur dignité.
Parce que son fils est entre les mains de la justice, il cherche à détruire les fondements de la nation à travers des appels à l’insurrection.
Parce que son fils est en prison, il veut détruire notre calendrier républicain et instaurer son propre agenda politique.
Parce que son enfant est en prison, il en oublie qu’il a eu à en enfermer des enfants d’autres.
Parce qu’il n’est plus président de la république, il cherche à mettre à nu nos forces de l’ordre dont il sous-estime les capacités de faire régner l’ordre.
Parce qu’il veut revenir au pouvoir, il veut des élections anticipées.
Parce que son élève l’a battu, il cherche à le renverser et veut ranger le peuple et l’armée derrière lui.
Parce qu’il veut soustraire  son fils des mains de la justice, il foule au pied toutes les dispositions constitutionnelles de notre pays ainsi que les règles de décorum.
Parce que son époque est finie, il crache son venin dans la soupe.
Parce qu’il est en train de perdre dans la face dans ce bras de fer qui l’oppose à la traque des biens mal acquis, il demande un tribunal d’exception, anticipe déjà sur le verdict.
Parce que c’est son enfant, il insulte et traite de lâches tous les pères qui avant lui ont eu à laisser leurs enfants dans les liens de la détention.
Parce que la société sénégalaise réclame sa dette, il a l’injure à la bouche, le vocabulaire scatologique et use des schèmes de l’avalement et de la dévoration pour discréditer des coreligionnaires.
A travers un comportement, il est en train de détruire l’image que le sénégalais se font du vieillard et nos représentations culturelles avec. Nous ne sommes pas habitués à voir une personne d’un certain âge, débiter certaines paroles, courir et trimer pour un fils. A un certain âge, le fils prend le relais pour laisser le vieux se reposer. Nous lui souhaitons qu’il se repose et prions qu’il ne réussisse pas dans ses projets de détruire ce pays et ses valeurs car le Sénégal est un pays de paix, un pays de « sutura » et de « kersa » où aucun président sortant n’est interdit de séjour où de parole.
Hélas. Vraiment dommage. Même l’élégance républicaine, si chère à ses prédécesseurs, est en train d’être piétinée. On se rappelle que lors du sommet de la francophonie, l’actuel président de la République voulait donner une belle leçon d’unité aux hôtes durant ce sommet qui fut une occasion rare parce que se déroulant en terre sénégalaise au moment où deux de nos anciens chefs d’état étaient encore en vie. Ce fut un moment rare car il eut fallu attendre 25 ans pour voire se tenir à Dakar, un autre sommet de la francophonie.
Hélas, maître, dans sa volonté destructrice, aura choisi d’assassiner ce puissant symbole en d’un président qui contribue à sa manière au rayonnement d’un Sénégal qui lui aura tout donné. Tout cela, au nom du fils. Un fils plus intelligent que tous les autres. Un fils mieux né que tout autre. Un fils plus patriote que tous ces fils et filles du pays nés des flancs d’une Dibor, d’une Fatou ou d’une Coumba et qui sont nés dans ce pays, y ont étudié, l’ont servi, ont eu leur carte d’identité dès la majorité légale et qui ne seront jamais obligés pour briguer les suffrages des sénégalais de renoncer à une nationalité et d’attendre un décret portant autorisation de perte de la nationalité.
Falou NDIAYE
Inspecteur de l’enseignement
GUINGUINEO
 


Jeudi 26 Février 2015 - 08:08





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