CONTRE : un conflit d’intérêts dangereux !
Que les choses soient claires ! Loin de moi toute idée de remise en cause de la capacité de Youssou N’Dour à gérer le ministère de la Culture et du Tourisme. L’homme a fait ses preuves dans le milieu culturel sénégalais. Sa nomination est légitime. Est-elle pour autant déontologique ? La fonction de ministre de la Culture est-elle compatible avec celle de dirigeant de structures qui prospèrent dans le milieu culturel ?
A l’heure où le credo est ”servir et non se servir”, ces questions méritent qu’on s’y attarde un instant. Il me semble important de relever le conflit d’intérêts qui demeure à travers cette nomination. En effet les intérêts personnels de Youssou N’Dour (groupe musical, studio de production musicale, groupe de presse qui tire profit aussi dans le milieu culturel) sont en concurrence avec la mission qui lui est confiée par l’Etat sénégalais. L’un des intérêts en concurrence pourrait corrompre sa motivation à agir sur les autres. Imaginons un instant que lors d’un arbitrage du ministre de la culture You à la suite d’un appel d’offres, la couverture d’un programme culturel soit attribuée à la TFM, sa chaine télé. A coup sûr les supputations iront bon train même si l’attribution du marché au groupe qu’il dirige s’avère justifiée. Le soupçon d’une absence de neutralité ou d’impartialité régnera. Il pourrait d’ailleurs en découler, à l’encontre du ministre de la culture et propriétaire de la TFM, une accusation de prise illégale d’intérêt…Pour toutes ces raisons et pour une meilleure transparence dans la gestion des affaires publiques deux options s’offrent au nouveau ministre de la culture : démissionner ou renoncer à ses structures économiques. Thiourou Barry / Lesenegalais.net, Dakar (extraits)
POUR : un exemple de méritocratie
Nous croyons que la nomination de Youssou N'Dour devrait susciter vraiment un enthousiasme et non une rancœur car, tel le rêve américain, elle est une promesse au peuple sénégalais à qui il dit : Yes we can ! Oui nous pouvons le faire ! Nous pouvons accéder aux fonctions les plus élevées dans ce pays, nous pouvons y accéder à force de persévérance dans le travail, d’abnégation et d’engagement au profit de son peuple, et non en chantant les louanges du président ou en formant un particule politique. D’autres peuples l’ont réussi, (comme le Brésil avec Lula Da Silva, ancien tourneur qui a quitté les bancs à l’âge de 10 ans mais qui, en tant que Président de la république de 2003 à 2011 a réussi à faire émerger son pays), pourquoi pas nous ?
La nomination de Youssou N’Dour comme ministre aura au moins permis la réalisation de ces belles promesses de notre Constitution : l'accès de tous les citoyens à l'exercice du pouvoir à tous les niveaux sans discrimination, le rejet et l'élimination sous toutes leurs formes de l'injustice, des inégalités et des discriminations. Elle permettra, à plusieurs enfants, dont le rêve était loin d’accéder à un certain statut politique de se dire aujourd’hui : ”impossible n’est pas sénégalais.” En outre, ne pas nommer untel ministre par ce qu’il est artiste relève d’un argument qui n’a de mesure que l’ignorance et le mépris, qu’au-delà de la personne, qu’on porte à l’art et la culture. C’est une insulte dont tout le monde culturel devrait s’offusquer. Or, l’importance et la primauté de ce domaine est affichée au fronton de notre Constitution : ”le président de la République est le gardien de la Constitution. Il est le premier protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal.” (Article 42) On n’a pas écrit protecteur des sciences et des techniques, mais bien protecteur des arts et des lettres. Pourquoi tant de mépris donc à l’endroit des artistes ? Dakaractu, Dakar (extraits)
Source: Courier International
Que les choses soient claires ! Loin de moi toute idée de remise en cause de la capacité de Youssou N’Dour à gérer le ministère de la Culture et du Tourisme. L’homme a fait ses preuves dans le milieu culturel sénégalais. Sa nomination est légitime. Est-elle pour autant déontologique ? La fonction de ministre de la Culture est-elle compatible avec celle de dirigeant de structures qui prospèrent dans le milieu culturel ?
A l’heure où le credo est ”servir et non se servir”, ces questions méritent qu’on s’y attarde un instant. Il me semble important de relever le conflit d’intérêts qui demeure à travers cette nomination. En effet les intérêts personnels de Youssou N’Dour (groupe musical, studio de production musicale, groupe de presse qui tire profit aussi dans le milieu culturel) sont en concurrence avec la mission qui lui est confiée par l’Etat sénégalais. L’un des intérêts en concurrence pourrait corrompre sa motivation à agir sur les autres. Imaginons un instant que lors d’un arbitrage du ministre de la culture You à la suite d’un appel d’offres, la couverture d’un programme culturel soit attribuée à la TFM, sa chaine télé. A coup sûr les supputations iront bon train même si l’attribution du marché au groupe qu’il dirige s’avère justifiée. Le soupçon d’une absence de neutralité ou d’impartialité régnera. Il pourrait d’ailleurs en découler, à l’encontre du ministre de la culture et propriétaire de la TFM, une accusation de prise illégale d’intérêt…Pour toutes ces raisons et pour une meilleure transparence dans la gestion des affaires publiques deux options s’offrent au nouveau ministre de la culture : démissionner ou renoncer à ses structures économiques. Thiourou Barry / Lesenegalais.net, Dakar (extraits)
POUR : un exemple de méritocratie
Nous croyons que la nomination de Youssou N'Dour devrait susciter vraiment un enthousiasme et non une rancœur car, tel le rêve américain, elle est une promesse au peuple sénégalais à qui il dit : Yes we can ! Oui nous pouvons le faire ! Nous pouvons accéder aux fonctions les plus élevées dans ce pays, nous pouvons y accéder à force de persévérance dans le travail, d’abnégation et d’engagement au profit de son peuple, et non en chantant les louanges du président ou en formant un particule politique. D’autres peuples l’ont réussi, (comme le Brésil avec Lula Da Silva, ancien tourneur qui a quitté les bancs à l’âge de 10 ans mais qui, en tant que Président de la république de 2003 à 2011 a réussi à faire émerger son pays), pourquoi pas nous ?
La nomination de Youssou N’Dour comme ministre aura au moins permis la réalisation de ces belles promesses de notre Constitution : l'accès de tous les citoyens à l'exercice du pouvoir à tous les niveaux sans discrimination, le rejet et l'élimination sous toutes leurs formes de l'injustice, des inégalités et des discriminations. Elle permettra, à plusieurs enfants, dont le rêve était loin d’accéder à un certain statut politique de se dire aujourd’hui : ”impossible n’est pas sénégalais.” En outre, ne pas nommer untel ministre par ce qu’il est artiste relève d’un argument qui n’a de mesure que l’ignorance et le mépris, qu’au-delà de la personne, qu’on porte à l’art et la culture. C’est une insulte dont tout le monde culturel devrait s’offusquer. Or, l’importance et la primauté de ce domaine est affichée au fronton de notre Constitution : ”le président de la République est le gardien de la Constitution. Il est le premier protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal.” (Article 42) On n’a pas écrit protecteur des sciences et des techniques, mais bien protecteur des arts et des lettres. Pourquoi tant de mépris donc à l’endroit des artistes ? Dakaractu, Dakar (extraits)
Source: Courier International