ZIGUINCHOR : Les moutons de Tabaski « intouchables »


La région de Ziguinchor est en train d’’être approvisionnée en moutons de Tabaski. Chaque jour, des camions remplis de moutons entrent dans les principales villes. C’est notamment le cas à Ziguinchor et à Bignona. Par ailleurs, le foirail de Djiguinoume, dans le Kalounayes, est bien approvisionné. Le président des éleveurs de la région de Ziguinchor, Moussa Sow, parle même de « 40 camions de moutons entrés rien que la semaine dernière, dans la région de Ziguinchor, pour 165 moutons par camion ». 
Le gouverneur de la région de Ziguinchor, Guédj Diouf, qui a fait un tour dans les principaux foirails de la région à la tête d’une forte délégation, s’est « félicité du fait que le marché bignonois soit approvisionné au-delà de nos espérances ». Pour la commune de Ziguinchor, le flux d’approvisionnement se poursuit. Le chef de l’exécutif régional parle « d’un approvisionnement à 75% ». Guédj Diouf dit « espérer que d’ici les prochaines heures, nous atteindrons la prévision de 25 000 moutons pour la région de Ziguinchor ». 
Toutefois, les populations de la région sud du pays ne sauraient être satisfaites par cette situation. En effet, un tour effectué au foirail de Ziguinchor, situé au quartier Tilène, permet de savoir combien les prix sont encore élevés. « Les moutons sont intouchables, car leurs prix varient de 75 000 à 150 000 F », se plaint Ousmane Sané, un enseignant trouvé sur place. 
Moctar Ndiaye, un maître-maçon, ne dit pas le contraire. Selon lui, « c’est la septième fois que je viens ici. Pendant une semaine, je viens prospecter chaque jour en me promettant d’acheter un mouton à 60 000 F, mais j’avoue qu’ils sont intouchables. Et pourtant à vue d’œil, on se rend compte qu’il y a beaucoup de moutons ». 
Amadou Sylla, maître-tailleur, renchérit : « je ne comprends pas pourquoi malgré le fait que l’Etat et la mairie aient renoncé à toutes les taxes, et qu’il y ait suffisamment de moutons, les prix ne baissent jamais. Je souhaitais acheter un mouton pour moi-même et un autre pour ma mère, mais les vendeurs refusent de vendre en deçà de 100 000 F le mouton ». 
Rokhaya Fall, elle, s’en prend aux « intermédiaires qui cherchent à s’enrichir sur le dos de leurs propres compatriotes ». Pour cette secrétaire de formation, « les autorités doivent réglementer la vente de moutons, sans pour autant commettre l’erreur qu’elles ont faite avec la loi sur la baisse du loyer ; je ne parle pas seulement pour Ziguinchor, mais pour tout le pays car les complaintes fusent de partout sur le coût élevé des moutons. » 
Ahmed Aïdara, un propriétaire de moutons, déclare sans vouloir entrer dans les détails, qu’ils ont « beaucoup dépensé pour venir jusqu’à Ziguinchor, nous devons nous nourrir chaque jour, nourrir nos moutons aussi, alors que le coût de la vie est cher, le foin et les autres aliments aussi. » 
Même son de cloche chez Moussa Sow. Selon le président des éleveurs, « les moutons ne coûtent pas cher, que celui qui a 45 000 F, marchande un mouton de ce prix et laisse les gros moutons à celui qui en a le prix ! » 
Le gouverneur Guédj Diouf, visiblement pas d’accord avec lui, de répondre immédiatement : « nous avons entendu les populations partout dans la région, elles se plaignent des prix trop élevés des moutons, nous vous demandons de réfléchir pour revoir vos prix à la baisse, car l’Etat et les collectivités locales se sont sacrifiés pour vous faciliter le travail. » 


Mardi 29 Aout 2017 08:51

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