C’est en octobre 2010 que le jeune écrivain sénégalais a été interpellé à l’aéroport de Dakar à propos de son livre « Thalès le fou » qui fut interdit de vente par les autorités de l’époque. D’ailleurs, M. Diop avait ouvertement accusé le ministre de l’intérieur d’alors, Ousmane Ngom, d’être le commanditaire de cette censure. En effet, dans le livre, l’auteur s’est mis dans la peau d’un fou … qui n’est pas fou pour dénoncer la mal gouvernance au Sénégal, source d’une instabilité sociale et politique. Cependant, ce bras de fer avec les autorités étatiques n’a pas empêché Sémou de continuer d’agiter sa plume. Il mit « Thalès le fou » en veilleuse, sachant qu’un jour ou l’autre, il fera sa promotion. Entre temps, « En attendant le jugement dernier » a vu le jour. C’est son troisième roman. Bribe d’histoire de l’ouvrage : « Guinguinéo, paisible village africain au cœur de la France coloniale, vit au rythme de l’harmattan et de l’hivernage. Mais au cours d’un conseil de village convoqué afin de statuer sur la paternité d’un nouveau-né à l’aspect fort inquiétant, des personnages se révèlent : Serzan l’ancien combattant, Samba Sarret le charretier, Baye Galaye le cancanier, Kemtane le marabout, Ozino le maitre d’école … tous ces personnages s’allient et s’affrontent au fil des circonstances narrées avec un humour renversant par le vieux conteur Ablaye Banana (…) ».
A Dakar depuis quelques jours, Sémou MaMa Diop présente aux sénégalais ses œuvres « Thalès le fou » et « En attendant le jugement dernier ». Perfectionniste dans l’âme, il est ici surtout dans le cadre de ses recherches pour son quatrième roman qu’il prépare lentement mais sûrement. Un roman qui fera probablement parler de lui puisque les autorités d’avant 2012 lui avaient collé le sobriquet d’« écrivain subversif ».
Comptable de formation, Sémou MaMa Diop n’en est pas moins un amoureux de la lecture et de l’écriture. Ecrivain depuis 2006, « Le Dépositaire » est son premier roman …
Astou Winnie BEYE